L’an prochain, c’est loin, mais la date du 14 janvier sera à marquer d’une pierre blanche. En effet, bibliothèques et librairies partout en France seront sollicitées pour accueillir les lecteurs. Et prendre part à la Première Nuit de la Lecture.
« Lectures en pyjama, en musique ou en langue des signes, rencontres avec des auteurs, débats, spectacles, chasses au trésor, animations exceptionnelles, etc., petits et grands pourront découvrir ou re-découvrir, dès la tombée de la nuit et toute la soirée, la richesse des bibliothèques et des librairies sous une lumière nouvelle», présente le ministère de la Culture, à l’origine de l’initiative.
Cette Nuit se déroulera, note-t-on, au cœur de la rentrée littéraire de janvier, marquant « la manière dont la conversation avec les livres et les débats d’idées nous nourrissent, nous permettent d’échanger et de nous situer dans les enjeux de notre société ».
Outre les libraires et les bibliothèques, seront bien entendu sollicitées toutes les organisations, écoles, associations désireuses de prendre part à l’opération. Bien entendu, les éditeurs et auteurs seront de la fête, dans une collaboration globale.
« Rendre ces lieux de culture plus accessibles, plus ouverts, plus accueillants encore : telle est l’ambition de cette première Nuit de la lecture durant laquelle, le temps d’une soirée, chacun pourra trouver une raison de pousser la porte d’une bibliothèque ou d’une librairie, et d’y revenir. »
Un site a été mis en ligne pour alerter de la manifestation, mais sans plus d’éléments.
On se souviendra qu’un pareil événement avait été tenté dans la capitale, en juillet 2015, mais n’avait connu qu’une réussite très mitigée. Pourtant 80 librairies avaient ouvert leurs portes jusqu’à la tombée de la nuit.
« Cet événement est l’occasion de rappeler le rôle indispensable des libraires, qui sont à la fois les gardiens d’un patrimoine inestimable et les messagers d’un art toujours aussi flamboyant », expliquait alors Anne Hidalgo, maire de Paris.
Mais cette nuit blanche avait été très mal structurée, et sa communication presque absente, au point que l’on n’en avait que peu entendu parler. L’opération baptisée Le Pari des Libraires a d’ailleurs disparu des écrans et n’avait pas été reproduite l’année suivante.
Mise à jour 22/10, 15:53 : Contrairement à ce qu'il est écrit ci-dessus, Le Pari des Libraires a bien connu une deuxième édition en juin 2016, associant 115 librairies de la capitale et parrainée par Riad Sattouf. Une troisième édition est par ailleurs prévue en 2017 étant donné le succès des précédentes, selon la Mairie de Paris.
Offrir un autre regard aux usagers
La nuit de la lecture, proposée par le ministère de la Culture cette fois, s’inspire manifestement de l’opération menée (et réussie) à Metz – La nuit des bibliothèques. C’était ce 15 octobre dernier, avec des diffusions de films et des animations spécifiques dans les établissements, autour du rétrogaming.
«À travers la mobilisation de l'ensemble des acteurs du livre et de la lecture, accompagnée par un dispositif de référencement et de communication, il s'agira de valoriser et de mieux mettre en lumière le potentiel et le rôle culturel, éducatif et social majeur des bibliothèques », indiquait le CRL Picardie.
Bibliothèque : “En empruntant des livres, vous avez économisé...”
Et d'ajouter : « Une nuit pour inciter le public à fréquenter davantage et différemment ces institutions culturelles au cœur des territoires et de la vie quotidienne des Français.»
Une initiative similaire, fondée à Lausanne (Suisse), également nommée Nuit de la lecture, existe depuis 2012. À l’origine, c’est l’Association La voie des Arts qui a monté cet « un événement annuel gratuit, participatif et ouvert à tous, qui a pour but de donner ou de raviver le goût de la lecture auprès d’un large public, par le biais de lectures à haute voix ou d’animations en lien avec le texte dans l’espace public ».
Lecture publique, le pari 2017
Rappelons enfin que la lecture publique a été mise en centre de l’action culturelle, dans le projet de loi de finances 2017. La rapporteur Marie-George Buffet avait présenté un rapport sous-titré : « Pour un renouveau des politiques en faveur de la lecture publique. »
Pour améliorer la perception du livre au sein de la population, Marie-George Buffet recommandait alors une plus forte collaboration entre les bibliothèques et l’Éducation nationale, « forte au primaire, mais beaucoup moins au collège et au lycée ». Elle déplore également que la lecture apparaisse trop souvent comme « du temps perdu » au sein des formations, y compris celle des enseignants. « Il est nécessaire de replacer la lecture comme un élément de formation, tout au long de la vie. »