New Byzance, c'est d'abord un univers d'où le capitalisme a disparu : suite aux attentats du 11 septembre, Ben Laden est devenu le libérateur, et règne depuis l'Utopie fondamentaliste. Les femmes ne travaillent pas et la police est partout. Même dans votre esprit, pour vous faire anticiper vos crimes, et vous les faire regretter par avance. Même ceux que vous n'avez que "pensés"... C'est le boulot de Zack, prescient, qui projette les criminels dans des rêves, pour leur faire prendre conscience de leurs crimes.
Sauf que pour Zack, les rêves vont tourner presto au cauchemar, quand il rencontre dans la vraie vie, une personne tirée de ces projections et qu'il se trouve accusé en parallèle de crime par la pensée. Il va surtout croiser la route de Mily, femme d'un architecte très en vue, délaissée et trompée par son mari, qui est en fuite. Fuir à deux leur laissera peut-être plus de chances...
Corbeyran qui offre ce scénario a fait là un boulot très intéressant. Impeccable et brillant ce premier tome laisse une frustration au ventre, avec une envie d'y retourner et d'en savoir plus insupportable. Si du côté du dessin, Éric Chabbert offre un trait assez réaliste qui s'accorde très bien avec le ton général, on va regretter quelques découpages qui alourdissent un peu le rythme, enfin, surtout pour chercher la petite bête.
Du reste ? Ben, foncez ! Cette BD est porteuse d'excellents présages, haletante et jouit d'une ambiance dans laquelle on se plonge sans peine. Glénat frappe fort dans la SF avec ce premier tome, et l'on attend la suite avec impatience. Vous le trouverez à peu près n'importe où pour environ 12€.