Si vous n'avez pas la mémoire trop courte, vous vous souviendrez de cette actualité, où nous vous parlions d'une Bible disponible pour le grand public, vendue pour également dans les grandes surfaces pour le prix d'un café. Au comptoir, le café...
Eh bien nous apprenons que 500.000 exemplaires de cette bible ont trouvé preneur dans la totalité du monde francophone. Pour l'éditeur, Jean-Pierre Bézin, « La première édition de 350 000 exemplaires était en rupture après un mois et demi. La deuxième édition arrive au bout ». Bilan des courses, un tirage de 200.000 exemplaires en sus est en route.
Principalement vendue en Afrique, le directeur de la société biblique de Genève, à l'origine de cette initiative nourrit de grands projets. « Nous ouvrons au contraire le marché à des personnes qui ne lisaient pas la Bible jusqu’ici. Des librairies ont mis la Bible à 2 fr. 50 en vitrine. Des gens qui n’y entraient jamais sont venus l’acheter. Cela valide notre initiative. Notre nouvelle traduction a demandé douze ans de travail en reprenant la Bible de Louis Segond à partir des textes originaux hébreux et grecs. Nous faisons partie du Réseau évangélique, ici en Suisse romande, et nous éditons différents modèles de bibles. Notre préoccupation est qu’elles se vendent. Un lecteur qui va persévérer ne va pas s’arrêter à cette édition. Il va s’en procurer une autre. »
Les grandes surface jouent les Juda
Point noir cependant, les grandes surfaces en Suisse ne jouent pas le jeu. Question de marge dérisoire et de logistique répondent les acteurs tous en choeur, contestant tout choix politique ou religieux. Pour d'autres en revanche, on préfère se concentrer sur les best-sellers, qui attirent plus le chaland.
Des librairies qui tirent donc bien plus profit de cette Bible, comme l'explique le gérant du Cep, Jean-Paul Blairy : « À ce prix-là, les gens en prennent plusieurs et les distribuent autour d’eux ». Mais si l'atmosphère est aux réjouissances, on redoute un effet de saturation du fait même des nombreuses traductions disponibles pour l'ouvrage.
Du catéchumène au rabais ?
Et la plus-value sur les ajouts et commentaires n'est ici pas de mise. « Il n’y a pas de grand secret, explique Jean-Pierre Bézin. Nous avons choisi une mise en page compacte, pour optimiser le nombre de pages. Nous avons réduit le prix de revient, ce qui permet d’équilibrer les coûts de distribution. Nos concurrents pourraient faire la même chose. »
Le succès se poursuit donc, quoique peu rentable pour ceux qui y participent. Pour le moment, aucune réaction de la part du Saint-Siège, attestant d'une recrudescence de croyants dans les églises...