Immobile

BONNES FEUILLES - « Le récit bienveillant et poétique d’une vie simple menée au rythme des saisons. » Une sédentarité heureuse évoque une vie bien remplie faite de marches, de jardinage et de hautes rêveries sous le ciel. 

Tout l’été, Une maison, un artiste vous invite à découvrir un écrivain par la demeure qui a marqué son existence et nourri son imaginaire. Partez cette semaine en voyage extraordinaire à la découverte de la maison de Jules Verne à Amiens.

RentreeLitteraire23 - « Ce sont tes bras, frère, qui me manqueront le plus, quand tu seras mort. Parce que c’est ce que font les héros, hein, quand leur temps arrive. Ils meurent. »

Écrivain des années 1920, Pierre Billotey meurt à l’âge de 46 ans, en 1932, d’une crise d’urémie. Il enseignait au lycée Arago (place de la Nation, à Paris) et était secrétaire général de l’Association des écrivains combattants (grièvement blessé lors de la Première Guerre, Billotey avait reçu la Médaille militaire).
Sao Kéo ou le bonheur immobile fut publié chez Albin Michel en 1930, deux ans avant la mort de son auteur. Un an plus tôt, Billotey avait parcouru l’Indochine (voir son récit de voyage L’Indochine en zigzags), où le héros de Sao Kéo découvrit le Bonheur. Roman séduisant, bien de son temps, Sao Kéo a été réédité aux éditions Kailash il y a exactement vingt ans, attirant momentanément l’attention sur un auteur qui est depuis, et assez injustement, retourné dans l’oubli.

Né en 1984 à Drancy, réalisateur, scénariste puis romancier, Grégory Rateau vient de publier trois recueils, chez trois éditeurs différents. Sans pour autant céder à la facilité, à la mièvrerie, le jeune auteur propose ici une poésie particulièrement lisible, limpide, éloignée de toute forme d’abstraction ou d’expérimentation sonore. Une poésie du quotidien, teintée de mélancolie, habitée par des lieux bien précis, des situations, des souvenirs… Propos recueillis par Étienne Ruhaud.

Accueillis par Isabelle et Laurent Laffont, présidente et directeur général des éditions Jean-Claude Lattès, c’est une rentrée placée « sous le signe du voyage immobile » qui fut présentée aux libraires par les auteurs, les équipes éditoriales et commerciales, entre amours perdus, exil, quêtes individuelles, violences et transmission.

2037. Charles retrouve sa Martinique natale. Il a quitté la France hexagonale sans se retourner, le cœur lourd. La raison de son départ : le décès de son père. Il y retrouve son frère, qui l’accueille dans sa maison du bòdlamè. Passé le bonheur et la nostalgie des retrouvailles, les voici tous deux rattrapés par la réalité : la colère du peuple martiniquais gronde. Et il faut maintenant choisir un camp.

À chaque fois, dix acteurs immobiles.

Le réveillon est le moment idéal pour offrir des livres. Emballés sous le sapin, ce sont des promesses de voyages immobiles. 

À l’occasion des 50 ans de sa disparition, sera dressé le portrait intime de cet immense conteur, ce « voyageur immobile » qui, pratiquement sans quitter Manosque, a créé l’une des œuvres les plus puissantes du XXe siècle. 

ROMAN FRANCOPHONE - Sur un caillou perdu au milieu de l’océan, un phare, signal immobile qui reprend vie tous les soirs alors que la fureur des vagues vient à tout instant en battre les flancs. Et quand les assauts sont trop forts le phare bouge.

Un personnage évolue dans un étrange appartement, immense, qui, quand il fait de la corde à sauter, monte et descend alors même que le personnage reste immobile. Il contient des pièces pour le moins mystérieuses, un ordinateur parlant et, surtout, un trou dans un mur à travers lequel il lui est interdit de pénétrer. 

L'édition 2015 du Festival Etonnants Voyageurs se refermera ce lundi soir après la remise de différentes récompenses. C'est l'écrivain italien Paolo Rumiz qui a reçu le prix Nicolas Bouvier pour Le phare, voyage immobile (éditions Hoëbeke). Cet auteur est bien connu des Italiens pour publier notamment chaque été dans La Repubblica des récits de ses longs voyages.

Il semble y avoir quelque chose de logique, finalement, dans la rencontre du peintre et de l'écrivain : le second fait après tout un excellent sujet, assez commode pour l'art du portrait. Au travail, l'écrivain est le plus souvent immobile, et il y a des chances que l'exercice de pose ne le dérange pas le moins du monde. La preuve avec quelques exemples de portraits d'écrivains...

Une fois encore, il nous raconte à peu près la même histoire : celle d'un quotidien chamboulé par l'arrivée à la campagne du professeur Sérébriakov et de sa jeune épouse Elena, laquelle éveille les sentiments amoureux du docteur Astrov. Ceux de Vania aussi. Cette prétendue comédie – Tchekhov ayant toujours voulu écrire une pièce comique -  balise les contours d'une vie à la campagne monotone, immobile, où règne le constat insurmontable de louper son destin. 

On lit peu aujourd’hui Jacques Laurent. Je me le rappelle chez Pivot, avec sa tête ronde et ridée comme une vieille pomme, son regard malicieux et sa voix douce entrecoupée par l’aspiration de sa cigarette (car à cette époque-là, on pouvait fumer sur un plateau de TV). L’homme paraissait détaché de tout, des combats de son époque comme des honneurs (bien qu’à ce sujet, notre homme ait su manier sa barque jusqu’au quai Conti), narquois, immobile, jouisseur.

Dans le train à grande vitesse qui relie Madrid à Malaga, un homme reste obstinément assis sur son siège, les yeux rivés à l’écran de son ordinateur, immobile et absorbé. Mais un peu plus d’attention de la part d’un observateur, à l’intérieur du wagon, va mettre en évidence le regard perdu qui témoigne d’un esprit parti bien loin dans ses pensées, bien loin de tout ce qui peut bien apparaître sur cet écran résolument fixe.

Après Orléans et la violence familiale, Reims et l’école de commerce, Verdun et le service militaire, Yann Moix arrive à Paris. Dernier tome de cette tétralogie « au pays de l’enfance immobile », toujours rempli de peine et d’ambition. Yann Moix assume sa honte et son ressentiment, non sans humour, et achève son œuvre au noir à 27 ans, pour enfin mourir et renaître par l’entremise de la littérature, qui n’est pas écrire des livres. Avec en exclusivité, les premières pages du roman qui sortira le 31 août.

BANDES DESSINEES - Voilà une couverture qui ne trompe pas sur la marchandise : le squelette habillé en cowboy, joint au coin des lèvres, semble planer immobile au-dessus d'une plaine désertique balisée de cactus. De la silhouette un peu raide rayonnent des images hallucinées : un œil omniscient, un singe musical à remonter, des parts de tarte et des soucoupes volantes, un bouddha fumant le bang, un drapeau américain et des cochons volants. Le décor est planté, les lecteurs sont invités à laisser leur rationalité au vestiaire, avant de tourner la page pour suivre Dope Rider dans ses chevauchées psychotropes.

ROMAN FRANCOPHONE - Mon père, ma mère, mes tremblements de terre, un titre qui pourrait suffire à résumer cette épopée immobile de quatre heures dans laquelle nous embarque Julien Dufresme-Lamy pour son cinquième roman. « Heure de la mort de mon père 14h54. » Le père de Charlie vient d’entrer au bloc, derniers moments de complicité avant le grand saut. Au deuxième étage de la clinique, dans la salle d’attente, l’adolescent de 15 ans sera notre guide dans ce compte à rebours. Au sortir de tout cela, la fin de deux années de séismes, Aurélien, son père, sera enfin Alice. « Une mort, pas vraiment. Une absence pour toujours. »

Une catastrophe menace les Royaumes Immobiles. La princesse sans visage est l’une des seules à pouvoir prémunir le monde des Feys de s’effondrer. Loin de la Grisaille des Sœurs Carmines, Ariel Holzl revient avec une nouvelle série pleine de mystère et de cruauté. Inspirées par le classique shakespearien Songe d’une nuit d’été, les aventures d’Ivy ne font que commencer. À l’occasion de la sortie de ce dixième roman chez Slalom, nous en avons rencontré l’auteur, Ariel Holzl. 

#EcouterColette – À la campagne l’été. Elle somnole, sur une chaise longue de rotin. Ses deux amis, Toby- Chien le bull, Kiki-la-Doucette l’angora, jonchent le sable. […] Kiki-la-doucette : Tu crois qu’elle dort ? Elle cueille en ce moment, au potager, la fraise blanche qui sent la fourmi écrasée. 

Les cinéastes Anne-Laure Chamboissier et Philippe Franck dressent le portrait d'un des plus importants poètes du XXe siècle, Bernard Heidsieck. Choqué par l'inertie qui frappe la poésie contemporaine, il décide de se tourner vers l'expérimentation sonore comme aiguillon de l'écriture.

Le Conseil Permanent des Écrivains, ou CPE, vient d'élire son nouveau bureau. Après le départ de Marie Sellier, qui en avait la présidence, et qui désormais, occupe celle de la Société des Gens de Lettres, c'est Valentine Goby qui prend la place. « Le CPE rassemble l'ensemble des organisations représentant les auteurs du livre, soit plusieurs dizaines de milliers de créateurs, auteurs et illustrateurs du livre », rappellera-t-on.

C'est maintenant une habitude : Google célèbre les dates qui comptent en personnalisant son logo l'espace d'un jour. Le doodle du jour rend hommage à l'astronome Nicolas Copernic, qui a sorti ses contemporains de leur ignorance en montrant que la terre tournait autour du soleil et non l'inverse. Le théoricien de l'héliocentrisme aurait eu 540 ans aujourd'hui. 

Un poème par jour pour animer les paysages 4

BANDE DESSINÉE – N’allez pas voir dans la publication de cette chronique, à quelques heures des déclarations présidentielles, un lien avec la situation de merde que nous vivons. Ou alors, avec une amorce de ce genre, tentons-nous de noyer les soupçons dans le poisson ? Qui sait ? Eh bien, justement, EUX, ILS SACHENT !

Ce 31 mai 2013, deux étudiants ont envahi à eux seuls la bibliothèque publique de Seattle, avec la ferme intention de dépasser toutes les limites. Ils ont aligné 2131 livres, ont reçu l'aide de 231 volontaires et bénévoles, et consommé 112 pizzas. Après sept heures d'aventure et de courage, et cinq tentatives, ils sont parvenus à... remporter un record du monde.

Au terme des quatre mois de lecture des huit titres sélectionnés, le jury du prix Monte-Cristo, composé de neuf détenus du bâtiment D1 de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, a choisi de récompenser L’Enlèvement des Sabines d’Émilie de Turckheim (Éditions Héloïse d’Ormesson) ce lundi 13 mai à 15 heures.