Guide du Routard Nord, Pas-de-Calais 2022/23

Sortez les bougies, les paquets-cadeaux et tout le tremblement : on vous le répète sans cesse, mais c'est le 30e anniversaire de la publication du Guide du routard intergalactique. Et comme nos voisins anglais sont de grands malades, ils se sont regroupés avec une serviette de toilette - de rigueur - et habillés avec une robe de chambre, sur South Bank de Londres pour témoigner de la résurrection d'un classique hilarant de la SF.

Car Douglas Adams, outre qu'il a marqué les univers space opera avec un monde loufoque et un robot dépressif, se voit lui aussi rappelé d'entre les morts par Eoin Colfer, le romancier qui a pris sa suite et la succession - lourde charge - afin de donner une nouvelle vie à Arthur Dent, notre flegmatique voyageur.

Son nouveau livre est particulièrement attendu (le 6e de la série), et l'auteur n'ignore pas qu'il risque un retour de flamme en ayant accepté de prendre la suite de cette saga. « J'ai encore des doutes, quant à savoir si j'aurais dû le faire », explique-t-il. Les fans ont déjà envoyé de sévères rafales d'attaques verbales cuisinées au vitriol : Colfer s'est contenté de leur dire de lire le livre avant de juger de son contenu ou de le condamner pour un improbable crime de lèse-majesté.

« Je ne réalisais pas, à l'époque, à quel point j'ai été courageux, jusqu'à ce que tout le monde me le dise. Je comprends complètement les gens qui pensent que, en théorie, l'idée même de ce livre est erronée. C'est tout à fait juste. » Sauf que Colfer n'a jamais revendiqué la série, et se l'est moins encore appropriée : l'éditeur assure que jamais il n'a tenté de se substituer à Douglas.

On lui avait originellement proposé de signer pour trois ouvrages, mais il n'a accepté d'en écrire qu'un seul. Et si l'éditeur annonce qu'il s'agit du dernier tome, il pourrait ouvrir la porte à d'autres écrivains qui relèveraient le défi d'autres suites.

Le conseil général du Pas-de-Calais vient de mettre en place pour 2010 le prix Jean Amila-Meckert, qui sera remis durant le Salon du livre d'Arras. Il est décerné depuis 2005 à « un livre d'expression populaire et de critique sociale ».

La remise du prix interviendra à l'issue du colloque écrire le social, qui se tiendra le 30 avril au siège du Conseil général.

Le 17 mai, à 11 h aura lieu une table ronde avec différents acteurs (travailleur social, auteurs, journaliste) : « Les écritures du social : témoignage ou combat ? » Après une pause d’une heure trente, le colloque reprendra à 14 h, par de micro-débats et témoignages. Une seconde table ronde se déroulera à 16 h 45 sur la thématique suivante : l’écriture peut-elle faire avancer les représentations, les pratiques, les convictions ? La journée se conclura à 17 h 30.

Tout un programme. Et dans la liste des nominés pour la sélection 2010, lourdes responsabilités pour Caryl Ferey, la présidente du jury, on retrouve notre petite chouchoute, Delphine...

La grande gagnante est Florence Aubenas. Comme prévu, son prix lui sera remis le 17 mai prochain, à Arras...

Depuis que Jean-François Copé, président de l'UMP, a dénoncé en place publique l'innocent album , plusieurs associations de toutes sortes : Libraires, Bibliothécaires, Auteurs, Illustrateurs se sont dressé, comme un seul homme, contre une certaine forme de censure insidieuse.

Ce mercredi 19 février, une photo circule sur les réseaux sociaux et de plus en plus dans la presse, montrant une petite quinzaine d'adultes nus cachés derrière de grands albums jeunesse.

Ce sont les acteurs du livre du Nord-Pas-de-Calais qui ont voulu faire réagir le grand public sur le sujet, accompagné de ce message :

Tous à poil contre la censure !

À poil l'éditeur, à poil le libraire, à poil les associations,
à poil le représentant, à poil l'organisateur de festival !

À poil pour défendre la pluralité
et la richesse de la création,

À poil pour montrer notre soutien aux auteurs
et aux livres injustement attaqués,

À poil pour soutenir ces œuvres qui ouvrent
les imaginaires, les horizons et les débats.

Acteurs du livre en Nord-Pas-de-Calais, c'est Tous à poil que nous réagissons !

Le livre ne doit pas être la cible de l'intolérance, il permet à tous les citoyens en devenir d'avoir un regard éclairé sur la société d'aujourd'hui et le monde de demain.

Nous avons contacté l'un d'eux, François Annycke, le Directeur du Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale (qui se tiendra le 1er mai à Arras) pour qu'il nous explique l'idée première de cette photo si surprenante :

Les ont percé depuis une bonne décennie en bande dessinée en creusant non pas un sillon, mais des dizaines. Derrière l'étiquette générique de BD d'humour, elles ont réussi à créer une infinité de séries, dédiées chacune à une niche de lecteurs bien identifiés.

Quand on regarde le catalogue de l'éditeur, on a d'ailleurs l'impression de scanner le rayonnage « revues spécialisées » d'une librairie de gare : Vélomaniacs, les Rugbymens, les Pompiers, Triple Galop, Studio danse et ainsi de suite... chaque fanclub a droit à sa série de gags en une planche, pas toujours très réussis.

Autant dire que, comme je ne suis ni fonctionnaire, ni médecin, et encore moins informaticien, assureur ou commercial, comme je ne pratique ni le golf, ni la pétanque, pas plus que le basket ou tout autre sport d'équipe, la plupart de ces produits calibrés ne me sont pas vraiment destinés. Comme je passe plusieurs mois sur les routes, en revanche, j'ai trouvé un album taillé sur mesure pour moi.

L'Inde en sac à dos

Voyage en Inde est le deuxième volet de la série Voyage en... (le premier était consacré à la Chine). On y suit les périples au bout du monde Ben et Nina, trentenaires passionnés par les vacances au bout du monde. Même si, au rythme d'un gag par demi-planche, le lecteur fatigue un peu, cet album se lit comme un carnet de voyage au pays du Taj Mahal et des incompatibilités digestives.

Les complications médicales et les risques sanitaires servent d'ailleurs de fil rouge : depuis les premières planches qui racontent les préparatifs, jusqu'au retour en France, la médecine du voyage est à l'honneur. On aura entre-temps fait étape à New Delhi et Jaipur, croisé des éléphants et des vaches, visité un ashram, des temples, un cinéma et des tas de marchés. Pour compléter l'album, une dizaine de pages à la fin du livre juxtaposent photos de voyage et dessins, retraçant le parcours des héros, Ben en Nina, sur la carte du pays. On a ri, oui, mais on a aussi voyagé.

Des tandems bien rôdés

Au scénario, Béka (derrière ce pseudonyme se cachent Caroline Roque et Bertrand Escaich) sait comment manier l'humour grand public : les deux auteurs ont en effet cosigné les gags d'une quarantaine d'albums, chez Bamboo principalement (notamment Studio Danse, les Rugbymen et les Fonctionnaires). Ils parviennent ici à mettre en lumière les particularité du sous-continent indien, à jouer des clichés touristiques et des préjugés des voyageurs, pour faire sourire les lecteurs.

Côté dessin, Marko au trait et Maëla Cosson à la couleur donnent à voir des cases colorées, remplies de personnages aux traits épurés et arrondis (deux grands yeux noirs, un bout de nez et un trait pour la bouche), façon illus pour enfants, qui donnent à toutes ces péripéties de voyage, une tonalité souriante et dédramatisée. Le tout dans des décors dessinés d'après photo mais assez fidèles.

Prochaine étape : le Japon

Ben et Nina l'annoncent dès a dernière planche, leur prochaine étape est le Pays du Soleil levant (et des sushis, et su sumo, et de Fukushima...). On les y retrouvera volontiers. Mes enfants aussi. Ils ont adoré l'album, qu'ils ont dévoré comme un numéro spécial de Géo-Ado.