Frédéric Ogée, Aurélie Godet

Discours d'Aurélie Filippetti au Forum de Chaillot, section CNL

Animations jeunesse - Mercredi 16 mai 2012 à 15h00 - A la librairie

(Gallimard Jeunesse)

 " Les enfants sont méchants ! Les parents sont gentils ! C’est comme ça et c’est pas autrement... Et quand les parents étaient des enfants ? Euh... ils étaient gentils aussi ! Et si, des fois, ils semblaient méchants, ils ne le faisaient jamais exprès. Alors en fait, les enfants sont gentils ? "

Aurélie Guillerey avec un Y (! !)… est née en 1975 à Besançon. Elle suit les cours d’illustration dans l’atelier de Claude Lapointe à l’école supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg.

Elle commence à travailler pour la presse et l’édition enfantine : J’aime lire, Astrapi, Pomme d’api… chez Bayard, Toboggan, Histoires pour les petits, J’apprends à lire… chez Fleurus, Pirouette chez Fleurus, Gallimard jeunesse, Nathan, Actes Sud, Albin Michel, Flammarion, Casterman, Lito, Sarbacane …

Aujourd’hui je vous propose de redécouvrir l’admirable recueil de nouvelles Les Filles du feu de Nerval (1808-1855). Voici un extrait de la nouvelle intitulée « Sylvie ».

Comme l’auteur le fera plus tard dans son récit Aurélia, il explore déjà les rapports entre illusion et réalité. On retrouve dans cette page l’évocation d’une actrice qui représente la femme idéale pour le narrateur. Le rêve intervient pour transcender un quotidien banal. Et la sage et réservée Sylvie est vite oubliée au profit de la fascination qu’exerce sur le narrateur l’actrice Aurélie qu’il a l’occasion d’admirer au théâtre.

Avril 1900. Exposition universelle. Un Paris en effervescence. Un Paris qui se cherche dans la modernité. Un Paris où le monde des ouvriers et des artisans se voit reléguer à la périphérie de la capitale, dans ce que l'on appelle « La Couronne ».
Pierrot est un jeune garçon de douze ans, livré à lui-même, vivant de débrouille, de vols, aidé par ses deux amis Goupil et le Verveur. Leur monde, c'est celui des Apaches, celui des ouvriers, des miséreux, installés dans la zone, une bande de terrain vague situé au-delà des anciennes fortifications. Mais rien ne va plus. Après la disparition de Victorine, une jeune fille de 18 ans aux boucles blondes, la police est sur les dents, et dans le troquet de Gudule, les regards se font inquisiteurs. L'inspecteur de la Sureté, Hubert Feuillade épie et guette, soupçons à l'appui sur un dénommé Chauffeur, un habitué des lieux. Dans l'univers de Pierrot, un rayon de soleil, Blandine, une jolie lavandière âgée de dix-huit ans dont il est tombé amoureux fou. Coup de théâtre, un nouveau crime est commis, un inconnu s'attaque aux jeunes femmes des quartiers populaires, et les journaux annoncent : « Le mystérieux frappe à nouveau ». Mais voilà, qui se cache derrière ce sobriquet ? Et le pire, Pierrot s'aperçoit que Blandine pourrait bien devenir la prochaine victime…
Un intrigant roman policier de Stéphane Tamaillon qui vous plonge dans ce Paris en marge, où l'on côtoie non seulement la vie des poulbots, « Le pire bastion de la vermine », mais toute une frange de la population qui a élu domicile dans cette capitale en quête de progrès techniques et d'industrialisation. C'est aussi une écriture vive où l'on retrouve le langage des rues de l'époque. Un roman jeunesse palpitant, rempli de fausses pistes et de rebondissements qui vous laissera en suspens jusqu'à la dernière page.
Un vrai moment de plaisir.

Frédéric Ciriez s’est fait connaître en participant à l’écriture d’un essai en 2006 en collaboration avec Pierre Bergounioux et Rémy Toulouse : Ecole, mission accomplie (Les Prairies ordinaires, 16 €). Avec Des Néons sous la mer, à paraître fin août, Frédéric Ciriez change tout à fait d’univers pour venir s’inscrire dans le roman, son premier en l’occurrence.

Né en Bretagne en 1971, l’auteur se confie sur sa venue à l’écriture et les choix qu’il a fait pour la rédaction de son dernier roman. Des néons sous la mer raconte la vie d’un bordel portuaire. Il est écrit comme un documentaire avec un point de vue très subjectif.

Voici le mot de l’éditeur : « Dans un futur proche, l’État français ayant autorisé la réouverture des maisons closes, un jeune homme, en quête d’une vie nouvelle et d’un CDD, s’enrôle dans un ancien bâtiment de la Marine nationale transformé en bordel sur le littoral breton. Il y tient le vestiaire avec beaucoup de rigueur, en même temps qu’un singulier carnet de bord… »

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Frédéric Ciriez sur le site bibliosurf.com.

Après avoir perdu connaissance devant le portail du collège, Jeanne se retrouve à l'hôpital. Aucun médecin ne sait exactement ce dont elle souffre, mais tous sont unanimes : son état est grave. Plongée dans le coma, la jeune fille ne distingue plus le rêve de la réalité…

Soudain, une porte se matérialise devant elle, et la main d'un homme habillé en mousquetaire lui demande de l'aide. Puis un ogre déboule dans sa chambre et lui vole son cœur. Le mousquetaire et son chat Tempête offrent à la jeune fille un cœur de dragon en attendant de retrouver le monstre. Celui-ci prend la fuite sur les toits de Paris, dévorant et détruisant tout sur son passage. Commence alors pour Jeanne une course effrénée dans les rues de la capitale pour récupérer son cœur  avant le  lever du soleil.

, enchanteur, nous conte l'histoire d'une jeune fille entre l'enfance et l'âge adulte, entre magie et apprentissage de la vie. Mené tambour battant, le récit se veut également poétique et attendrissant. Jeanne est une collégienne mal dans sa peau. Elle se sent différente des autres, et a peu d'amis. Incomprise, elle aime s'évader dans les romans et ses meilleurs amis se nomment Peter Pan et Harry Potter. Au fil de sa mésaventure, la jeune fille va comprendre qu'elle possède bien plus de valeur qu'elle ne le pense.

Le lecteur se lance avec Jeanne à la poursuite de l'ogre et part ainsi à l'aventure dans la ville lumière. L'histoire s'enchaîne à une cadence folle, à notre plus grand plaisir. Au fil des pages, nous sommes plongés dans les rues de Paris et nous (re)découvrons ses magnifiques monuments… avec – ô joie - quelques détournements magiques. L'auteur, Paul Beorn, nous fait partager son amour des classiques de la littérature de l'imaginaire grâce à de jolis clins d'œil.

Aventure, quête, magie, amour, amitié, trahison….

Un ogre en cavale est tout simplement réjouissant, charmant et délicat. Une lecture idéale pour tout enfant à partir de 9 ans.

A noter : l'histoire est fort joliment illustrée par Noëmie Chevalier.

ne se prend pas au sérieux. Il s'amuse. Il manipule ses personnages comme des marionnettes dont il tire les ficelles un petit sourire au coin des lèvres. C'est ainsi que l'on retrouve dans Le passé imposé un père de famille bien décidé lui aussi à tout contrôler, et particulièrement  le destin de sa progéniture. Il désire, en effet, modeler ses enfants, les éduquer à sa guise, en les coupant du monde extérieur. Il les enferme donc, et les instruit, avec l'aide d'un maitre, seul être accepté du dehors.

Ses enfants sont comme des pages blanches, des enveloppes vides qui ne demandent qu'à être comblées. Alors il les modèle, les sculpte selon ses désirs, les taille sur mesure. Les enfants deviennent son œuvre, une sorte de performance. Ils se nourrissent de livres et de la bonne parole du père. Tout en s'élaborant, cette réalité sonne de plus en plus vraie, l'illusion se perfectionne et les repères de l'intérieur et de l'extérieur finissent par s'estomper. Brouillant ainsi les frontières entre l'authentique et l'imposture, le public et le privé, l'auteur questionne l'identité.

 Comment se construit-on ? Avec quoi ? Peut-on se passer de ce monde qui nous entoure ? Fuir la société, oublier les autres hommes ? Derrière cette fantaisie légèrement perverse, ponctuée de traits d'humour absurdes, s'esquisse quelque chose de plus profond, de plus mélancolique aussi.

Sous une apparence désinvolte, François Blistène frappe au cœur des liens familiaux les zones les plus obscures de l'égoïsme, individuel et social, mais il le fait en restant à la lisière d'une étrangeté qui pose un voile déroutant sur le monde.

Dans ce roman, l'enfermement ne fait pas irruption pour museler le vacarme de la vie. Le passé imposé dit la méconnaissance de l'autre, l'incommunicabilité dans une famille. A ceux qui tiennent la bien nommée cellule familiale pour une patrie, l'auteur oppose un éternel sentiment de solitude. Et finalement, l'enfermement délie les langues, libère la parole et peut-être aussi la vérité des êtres.  Les personnages se construisent d'une manière autre, cela devient étonnant.

Comment advient le savoir ? Comment se dessine notre regard ? Grâce aux livres, à la famille, l'éducation, l'inconnu, l'expérience ? Ce roman soulève ces questions, il est un véritable livre d'apprentissage, une épopée singulière et renversante.

Dans la deuxième partie du livre, les enfants s'échappent de la cellule familiale et partent à la découverte de Paris et de la vie. Les deux aînés ont une personnalité différente de la dernière. Pourtant, n'ont-ils pas reçu la même éducation ? Que fait-on d'une liberté retrouvée ? François Blistène travaille, expose les rouages de la cruauté familiale, de l'étouffement de chaque famille, de l'aspect mortifère des gens « qui s'aiment ».

On s'attache très vite à la fausse innocence de l'auteur. Sa plume désinvolte, faussement indifférente, nous fait rire. Elle laisse  la porte ouverte à tous les possibles imaginables, joue de situations farfelues, au risque de se perdre, ou de se brûler les ailes, dans une mise en danger constante, et surprenante. Elle introduit le possible dans le récit.

Comment voler de ses propres ailes après une enfance étouffante ? Comment s'échapper, comment s'arme-t-on face à la vie, seul ? Tout semble réalisable pour ces personnages enfin libres.

François Blistène, lui, noue les fils, emberlificote des vies en silence. Ses phrases avancent, lisses et policées. Son impassibilité de ton n'est pourtant qu'apparente. Cette prudence devant les affects et les sentiments est là pour contenir une folie, celle qui affleure subtilement à chaque page.

Avant la parution du tome 2 du (le 10 février 2011) nous avons rencontré son auteure, la québécoise India Desjardins au Salon du Livre et de la Presse jeunesse de Montreuil en décembre dernier. Véritable star au Québéc, India Desjardins est ravie que son héroïne se retrouve sur l'ancien monde...

India_Desjardins
envoyé par LesHistoiresSansFin

Après le succès des d'Anne Robillard et des livres de Bryan Perro, les éditeurs français continuent de s'intéresser à nos cousins québécois.

Les auteurs jeunesse québécois sont très prolifiques et, en 2-3 ans, ceux-ci arrivent à écrire entre 10 et 12 tomes de leurs séries respectives…

Belles mannes que voilà si les lecteurs sont au rendez-vous !

Et pour la rentrée, deux auteures du froid Québec arrivent en force! Vous ne les connaissez pas, mais elles seront toutes les deux dans vos bibliothèques personnelles pour et avant Noël !

Corinne de Vailly est une passionnée de la Bretagne et des légendes celtes. Française d'origine, elle a créé, il y a quelques années, une héroïne dont le nom est on ne peut plus approprié: Celtina.

Le premier tome est paru en 2006 au Québec et la série en entier s'est vendue à plus de 100000 exemplaires. Elle nous narre les aventures d'une jeune druidesse dans une Gaule sous l'occupation romaine. Pour ses aventures, Celtina n'hésitera pas à utiliser la magie des anciens…

Le 9 septembre 2010, Oslo Editions, propose la série au public français. Celtina revient sur la terre de ses origines puisque l'action est basée sur les légendes celtiques irlandaises, écossaises et bretonnes et se déroule au ier siècle av. J.-C.

Autres temps…

Immense bond dans le temps: on se retrouve de nos jours dans la peau d'une ado québécoise, timide, rigolote et très maladroite… Aurélie Laflamme!

Son auteure, India Desjardin est une jeune journaliste d'une trentaine d'années qui a eu l'idée d'écrire sur et pour les adolescents quand elle faisait des articles pour les journaux à leur intention…

Ce sont les éditions Michel Lafon qui se sont emparées du Journal d'Aurélie Laflamme puisque, après Anne Robillard, India Desjardins est l'auteure jeunesse qui vend le plus au Québec! 400000 exemplaires avec seulement 6 tomes, le 7e vient à peine de paraître et, pour couronner le tout, une adaptation au cinéma est sortie le 23 avril dernier…

Le 1er volume, Extraterrestre... ou presque ! paraîtra le 7 octobre 2010.

Bienvenue donc à ces deux auteures dans la «maudite» France et l'on espère sincèrement que Celtina et Aurélie trouveront un public aussi nombreux que dans la belle Province…