On n'est pas si loin des châteaux de sable de Jimi Hendrix, qui s'effondre dans l'océan, et dans tous le cas, la pointe de poésie que Stephen Doyle met dans ses sculptures méritent amplement que l'on lui accorde un petit morceau de temps.
Ce graphiste a travaillé de nombreuses années avec Barnes & Noble, le New York Times, ou encore le magazine Wired, parmi d'autres prestataires encore. Mais son truc, c'est le livre. (l'ensemble de ses réalisations) http://www.doylepartners.com/
Et avec les livres, Stephen fait des choses pas banales du tout. Les deux exemples que l'on vous propose de découvrir parlent d'eux-mêmes.
Le procès de Franz Kafka
« Les livres sont l'endroit d'où viennent les idées. Les livres ont une excellente forme. Avant de réaliser ces oeuvres, j'ai réalisé des expériences concrètes avec des moulages de livres. Ce qui m'intéressait, c'était de savoir, si l'on les vidait de toute l'information, est-ce que la forme conservait un quelconque pouvoir ? »
Et comme à cette question la réponse fut oui, Stephen s'est occupé de façonner, fabriquer modeler, construire, comme il l'explique à Felt & Wire - vous y retrouverez également bien d'autres sculptures.
L'interview est assez intéressante, qui plus est, et s'amuse à soulever des questions de relation fond/forme et de pouvoir des mots : « Si les mots avaient une forme physique - si le langage pouvait projeter des ombres - comment cela changerait-il notre relation à eux ? »
Ne vous fiez par ailleurs pas trop à l'apparente fragilité des réalisations. Les pièces sont en effet à manipuler avec précautions, mais certaines ont déjà connu plusieurs expositions...