Le syndicat de la librairie française vient de faire valoir que le délai de paiement de 60 jours pourrait envoyer nombre d'entreprises dans le mur, et réclame une exemption à cette loi.
En effet, Guillaume Husson, le directeur a expliqué à The Bookseller que son objectif était de parvenir à un accord sur les nouvelles règles commerciales votées à travers la Loi sur la Modernisation de l'Économie (LME), le 23 juillet dernier. L'idéal serait de trouver un accord d'ici à la fin de l'année.
Dans un communiqué, le SLF rappelait par ailleurs que les « fournisseurs des librairies, qui n'ont d'ailleurs eux-mêmes jamais réclamé d'aménagement des délais de paiement ».
Pourtant, la loi stipule qu'aucune dérogation ne sera accordée après janvier 2012. « Nous devons donc trouver une solution à long terme », explique M. Husson. Le SLF et les éditeurs sont d'accord sur le principe, mais les négociations risquent d'être plus ardues avec les diffuseurs, qui appartiennent aux éditeurs, ainsi qu'avec les imprimeurs. Cependant, on sait aussi que des accords interprofessionnels sont possibles et peuvent déboucher sur un décret.
Délais de paiement et rentabilité
Une étude récente a montré que les délais de paiement pour les librairies était de 63 jours en moyenne, dans une fourchette allant de 75 jours pour les petits points de vente et 85 pour les grandes librairies. Dans la loi, les délais sont plafonnés à 45 jours fin de mois, ou 60 jours calendaires.
Cette étude montre également que la rentabilité des librairies est l'une des plus faibles « de l'ensemble du commerce de détail (1,4 % du CA en moyenne ; 2 % en moyenne pour les plus grandes, 0,6 % pour les plus petites, soit à peine quelques milliers d'euros). Étant donné le nombre important de titres de fonds (plus de 83 % des titres vendus par les librairies sont des titres parus depuis plus d'un an), les rotations des stocks sont particulièrement lentes (3,4 en moyenne ; 4,2 pour les plus grandes et 2,4 pour les plus petites). »