Voilà presque un an que le dernier livre de Rowling est paru aux États-Unis et l'on pourrait croire que l'enthousiasme s'éteint. Ben non. Du tout. D'aujourd'hui à dimanche, se tient à Dallas une série de conférences sur Harry Potter. Et les organisateurs attendent au moins 700 fans, venus pour se plonger dans l'analyse... jungienne de l'oeuvre.
Le thème : 'Harry Potter et le désordre du stress posttraumatique'. Le tout chapeauté par un universitaire calé dans le domaine. On savait déjà que les professeurs s'étaient emparés de Potter pour des cours à l'université, mais que la psychanalyse se saisisse à son tour de ces livres, voilà qui est nouveau. Travis Prinzi, étudiant en maîtrise d'anglais explique : « C'est une mine d'or pour les universitaires, parce que Roxling a mené son récit sur plusieurs niveaux. »
La conférence n'est pas destinée aux 14-17 ans, et si ces derniers souhaitent y prendre part, ils doivent justifier de la présence d'un tuteur légal. Henry Jenkins, directeur du MIT dans la section Comparative Media Studies Program, qui interviendra durant l'une des conférences ajoute : « La série des Potter lance un appel aux gens qui aiment les livres. Et vous savez quoi ? Les universitaires aiment les livres. »
Les ramifications de la saga ne peuvent d'ailleurs s'évaluer : entre sites web, films, produits dérivés, jeux vidéo, enchères pharaoniques (voir nos actualités en rapport, ci-dessous). Pour Jenkins, par exemple, Potter illustre la fragmentation de minicultures de notre société.
Pour Millie Gore, spécialiste de l'éducation, et professeur à l'université de Midwestern State, « Potter incarne l'exemple type de l'enfant doté d'un trouble de l'apprentissage, un prototype que l'on retrouve dans le monde réel, ou dans les livres ». Elle souhaite d'ailleurs faire étudier le livre à ses élèves dans ce sens, pour qu'ils « analysent les handicaps soulevés dans le livre et comment les résoudre par la suite ».