Trop, c'est trop ! Guy Laperrière, professeur d'histoire à l'Université de Sherbrooke estime qu'un « minimum de sentiment d'équité sociale pousserait à un équilibre tout autre des salaires ». Car selon lui, les profs de fac de la belle province gagnent trop.
Dans Le Devoir, il avait déjà fait connaître son sentiment sur ce point. « Les universités ont réussi à convaincre le public qu'il y avait deux voies pour y parvenir : la hausse des frais de scolarité des étudiants et un réinvestissement massif des gouvernements. Nulle part n'a-t-on entendu qu'il fallait freiner la hausse des salaires des professeurs, pourtant le principal poste de dépenses ! »
Avec 120.000 $ canadiens de salaire en fin de carrière, Guy trouve que les salaires devraient être mieux équilibrés. Mais pas seulement celui des professeurs, « je pense aux hauts salaires en général, je compare ça avec la moyenne des revenus et des salaires au Québec, qui tourne autour de 35 000 $ à 40 000 $. Il me semble que les gens n'ont pas besoin de tant d'argent... »
C'est la lutte finale, battons et demain...
Et cette intervention lui tenait à coeur, lui qui parle de « convictions que j'avais depuis plusieurs années, probablement une certaine gêne par rapport aux revenus très élevés que j'ai ». Les tracasseries financières que connaissent les universités du Québec ne sont peut-être pas non plus étrangères à ce coup de gueule.
Les pour, les contre
Provoquant des secousses d'approbation ou de reproches, Guy reconnaît qu'il aurait dû mettre un peu d'eau dans son vin, avec un peu de recul. Pour autant, on justifie un tel salaire par la durée des études et l'accession à un doctorat, explique Carole Beaulieu, présidente du Syndicat des professeures et des professeurs de l'UdeS. En moyenne, les professeurs accèdent à leur poste vers l'âge de 38 ans.
Par ailleurs, des collègues ont tenu à préciser que la perception du professeur d'université ne pouvait se simplifier ainsi. En effet, tout comme en France, le prof de fac est avant tout chercheur. Guy Laperrière contribuerait à fausser dans l'esprit des gens leur rôle, en avançant que l'enseignement prime dans leur activité.
En même temps, si certains en France se penchaient un peu plus sur leurs cours..