Gaborieau/vidal, Isabelle Gaborieau, Michel Vidal

Les éditions Michel Lafon, qui jusqu'il y a encore quelques mois ne faisaient pas de livres jeunesses, frappe fort à nouveau ! Après la saga des chevaliers d'Emeraude donc les quatre premiers tomes se retrouvent dans le top 20 des ventes, c'est au tour de de faire son petit effet dans l'édition jeunesse.
Repéré en langue anglaise par Barry Cunningham, l'éditeur d'Harry Potter, Tunnels est la nouvelle série qui aimerait trouver autant de fans que le jeune sorcier.
Will et son père le Dr Burrows ont une passion commune : les fouilles archéologiques. La preuve, ils viennent de mettre à jour une énorme cavité.
Dans une famille où chacun vit sa vie et où les affaires importantes de la maison sont gérées par sa petite sœur, Will est heureux de partager cet engouement.
Après quelques jours étranges où les attitudes du Dr Burrows sont encore plus bizarres que d'habitude, où de curieux et sinistres personnages font leur apparition et où l'on découvre un peu partout dans la ville d'étonnantes constructions souterraines qui ne se trouvent sur aucun plan du cadastre, Will va commencer à « creuser » pour en connaître les raisons…
Et là, d'un coup, tout s'accélère le jour le père de Will disparaît ! Rapidement Will fait le rapprochement et demande à son copain Chester de venir l'aider dans les recherches. C'est là que l'aventure commence réellement ! Will et Chester vont découvrir que contrairement à ce que la majorité d'entre nous pensons, il y a du monde qui vit sous terre ! Et quand on dit du monde, je devrais plutôt dire une communauté, que dis-je une communauté ? Une ville entière ! avec ses maisons, ses monuments, ses lois et…. sa milice !

Tome 1, Tunnels est une série qui démarre de façon surprenante et agréable. Will Burrows (dont le nom signifie en français « creuser un terrier) est un jeune héros auquel on s'attache facilement et l'on prend un réel plaisir à découvrir, avec lui, ce nouveau monde et les secrets qui l'entourent.
Maintenant, on peut se demander si la série aura autant de succès qu'Harry. Je n'en suis pas certain, mais que cela ne vous empêche pas de passer un bon moment de lecture !

Lorsqu'on est au lycée, il y a des recherches à faire pour les cours, forcément. Par contre, ce qui est moins évident, c'est que quatre amies décident d'écrire un livre ensemble à partir de ces recherches. C'est pourtant de cela qu'est né . Car derrière Alice Alénin se cachent quatre demoiselles ayant fait des recherches sur la Commune de Paris, une période de l'histoire de France très mal connue. Œuvre de fiction inspirée de faits réels, le récit se déroule en 1888, dix-sept ans après la vraie date de la Commune. Dix-sept ans, c'est l'âge d'Aurore Brisson, l'héroïne du roman, née pendant la tragique « semaine sanglante » de 1871. Ses parents, des révolutionnaires insurgés contre le gouvernement bourgeois sont morts lorsqu'elle était bébé. Son père est tombé au combat contre l'armée, et sa mère a été arrêtée. C'est en prison qu'elle a confié Aurore bébé à sa sœur, Sophie Delambre, qui a épousé un riche bourgeois. Elevée par sa tante, Aurore grandit donc dans un milieu bourgeois, à l'opposé de la réalité ouvrière. Elle ne connait rien de la vie de ses parents, ni de l'insurrection populaire qui leur a couté la vie. Mais en découvrant son nom de famille sur une liste de communards, Aurore est peu à peu prise de doute. Se pourrait-il que ses parents aient été des ouvriers ? Pourquoi n'en sait-elle rien ? En partant à la découverte de ses origines, elle découvre un univers insoupçonné et la pauvreté des petites gens. Elle découvre également Raphaël, un jeune homme du peuple, à mille lieues de Jean Lacrole, l'homme que sa tante voudrait lui faire épouser. Et grâce à Raphaël, Aurore rencontre Louise Michel, « « celle-là même qui a fait la Commune, qui a été internée à Satory, déportée en Nouvelle-Calédonie et qui se bat pour les droits du peuple ».

Entre romance et roman historique, Rouge de Sang est un récit très bien documenté et passionnant. Il décrit une période de l'histoire de France plutôt mal connue, et pourtant fascinante. Les passionnés d'histoires seront aux anges, mais les autres également grâce au style fluide et facile à lire. Bonne lecture ! 15 ans et plus.

Depuis 1981, la France a imposé un prix unique du livre, permettant de réglementer le marché autant que d'assurer à la librairie indépendante une certaine stabilité. De son côté, l'Association des distributeurs exclusifs en langue française, ou ADELF (c'est plus court, même si cela parle moins à l'oreille...) a mené une vaste réflexion durant l'automne.

Et comme on n'hiberne par à l'ADELF, il a été décidé de mettre en place une « séance d'information et de discussion à l'intention des professionnels de tous les secteurs du livre », nous informe La Presse.

L'ADELF, c'est une vingtaine de sociétés qui représentent 98 % du CA dans la distribution de bouquins chez nos cousins du Québec et dès la semaine prochaine, le prix unique du livre sera donc relancé, conformément aux intentions affichées de la Loi sur le développement des entreprises québécoises dans le domaine du livre. (en savoir plus)

Cette dernière ciblait éditeurs, distributeurs, libraires tout en définissant la notion de livre. Concrètement que fait cette loi ? « La loi réglemente les pratiques commerciales de tous les intervenants de la chaîne du livre, de façon à assurer à chacun une part la plus équitable possible des revenus tirés du commerce du livre. » Seul le manuel scolaire était exempté de cette législation.

Cependant, précisent nos confrères, le prix des livres n'était pour autant pas ciblé dans cette loi. Sauf qu'aujourd'hui, et de ce fait, des supermarchés cassent les prix, avec des réductions allant jusqu'à 30 % et qu'il est probablement temps de lever les boucliers pour préserver la librairie indépendante.

Une situation actuelle qui nécessite un gros mouvement

Interrogé, l'éditeur Michel Lafon porte un regard clair sur le commerce des livres : « Ce qui me choque ici, au Québec, c'est que les grandes surfaces vont vendre une biographie de Céline Dion à moitié prix pour attirer les clients dans leurs magasins. Les gens prennent le livre sur la table, et, plus loin, ils mettent des petits pois et des carottes dans leur panier. »

C'est dans ce contexte que l'ADELF souhaite que les acteurs du livre au Québec se réunissent et fassent alors pression sur le gouvernement pour qu'une législation nouvelle soit mise en place, qui permettra de légiférer sur la vente au détail pour les livres.

Une affaire clairement à suivre...

A l’occasion de la rentrée littéraire 2009, France Culture et Télérama s’associent pour vous proposer une sélection de dix ouvrages de littérature française et dix ouvrages de littérature étrangère qui ont retenu l’attention des différents collaborateurs de ces deux médias.

C’est déjà la cinquième année que ce partenariat se renouvelle. Une soirée spéciale animée par Arnaud Laporte (France Culture) et Nathalie Crom (Télérama) sera enregistré en public à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet ce lundi 14 septembre 2009 de 19h30 à 21h30. L’occasion de dialoguer avec les auteurs et d’écouter quelques extraits de ces vingt romans. La soirée est diffusée sur France Culture le samedi 19 septembre de 19h à 21h.

Vous pouvez aussi retrouver tous ces livres et leurs auteurs dans les émissions quotidiennes de France Culture : Les Matins de France Culture par Marc Voinchet de 7h à 9h, Tout Arrive par Arnaud Laporte de 12h à 13h30, Du Jour au Lendemain par Alain Veinstein de 23h30 à 0h, et du week-end : Jeux d’Epreuves de Joseph Macé-Scaron le samedi de 17h à18h, et L’atelier Littéraire de Pascale Casanova, le dimanche de 17h à 18h) ainsi que dans les pages de Télérama et sur franceculture.com / télérama.fr

Le jury constitué de Bruno Patino, Laurence Bloch, Pascale Casanova, Francesca Isidori, Tewfik Hakem, Arnaud Laporte pour France Culture et Philippe Thureau-Dangin, Fabienne Pascaud, Michel Abescat, Nathalie Crom, Martine Laval, Marine Landrot pour Télérama s’est réuni mardi 28 août 2009 et a établi la sélection suivante :

Alain Blottière, Le tombeau de Tommy (Gallimard)
Thierry Hesse, Démon (L'Olivier)
Dany Laferrière, L'énigme du retour (Grasset)
Liliana Lazar, Terre des affranchis (Gaïa) - 1er roman
Laurent Mauvignier, Des hommes (Minuit)
Catherine Mavrikakis, Le ciel de Bay City (Sabine Wespieser)
Vincent Message, Les veilleurs (Seuil) – 1er roman
Marie NDiaye, Trois femmes puissantes (Gallimard)
Jean-Philippe Toussaint, La vérité sur Marie (Minuit)
Martin Winckler, Le chœur des femmes (P.O.L.)

Romans étrangers :

Gerbrand Bakker, Là-haut, tout est calme (Gallimard) - 1er roman
Sebastian Barry, Le testament caché (Joëlle Losfeld)
Mavis Gallant, Rencontres fortuites (Les Allusifs)
A.M. Homes, Le sens de la famille (Actes Sud)
Alice Munro, Du côté de Castle Rock (L'Olivier)
Joseph O'Neill, Netherland (L'Olivier)
Jayne Anne Phillips, Lark et termite (Christian Bourgois)
Elif Shafak, Lait noir (Phébus)
Sara Stridsberg, La faculté des rêves (Stock)
Yoko Tawada, Le voyage à Bordeaux (Verdier)

Chaque samedi, nous vous proposons de retrouver le meilleur de l'actualité. Sur l'ensemble de la semaine, nous vous offrons de retrouver les sujets choisis par nos lecteurs, suivant leurs préférences et des thèmes traités les plus sollicités. Ce choix ne se veut pas une liste exhaustive, mais bien plutôt une sorte de condensé de ce qui a marqué la semaine à travers les thématiques que nous abordons, littérature, éducation nationale, bibliothèques, etc.

Ce doit être l'effet avant Cannes ou le regard de la Belle, mais la possible présence d'Émmanuelle Béart au Festival des mots n'a pas manqué d'intéresser.

La célèbre bouteille de Rothschild 1787, devenue une véritable légende dans le monde du vin s'est taillée une réputation qui méritait bien un livre.

Tintin, le reporter viendra prendre quelque temps de repos au Centre Georges Pompidou.

Mardi

Mary Higgins Clark, la sommité, a publié chez Albin Michel son nouveau livre : Où es-tu maintenant ?

L'encyclopédie Larousse, incontournable sujet d'actualité, nous vous en annoncions quelques éléments en avant-première.

Tila Tequila, la sensuelle animatrice qui oeuvra sur MTV sortira une biographie. Notre lectorat masculin a sûrement dû s'en émouvoir.

Mercredi

Encyclopédie, la suite. La présentation officielle nous a permis de mieux cerner l'objectif annoncé par Larousse.

Le livre d'Isaïe, exposé au Musée d'Israël, pour la première fois depuis 60 ans. Ce parchemin aurait plus de 2150 ans.

L'intérim dans la fonction publique a révolté pas mal de monde, et tout particulièrement les enseignants. Mais comment éviter une telle mesure ?

Jeudi

L'Islam a des partisans inquiétants qui prônent une fin du monde pour bientôt. Toute une littérature apocalyptique se profile...

Le livre blanc de l'armée, Hervé Morin en a dit quelques mots et a dressé les larges plans de l'avenir de l'armée en France.

15 mai rimait aussi avec mouvement de grève national. Un jeudi noir de plus dans la vie du gouvernement.

Vendredi

Varsovie accueille Israël en qualité d'invité d'honneur pour sa Foire du livre 2008. Étrangement aucun scandale ni appel au boycott.

Fin de la conférence Digital Book 2008 : les éditeurs se réunissaient mais qu'ont-ils bien pu se raconter ?

L'adoption du projet de loi relatif aux archives s'est faite cette semaine également. Toutes les conséquences sont détaillées.

La mission d'audit des manuels et programmes de sciences économiques et sociales du lycée présidée par Roger Guesnerie a présenté son rapport au ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos. Les conclusions sont plutôt accablantes pour l’enseignement des sciences économiques au lycée.

Professeur au Collège de France, Roger Guesnerie, épaulé par Michel Pébereau, président de BNP Paribas, et Sylvain David, président de l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses), entre autres, dresse un bilan de la filière ES. Un premier point fait apparaitre la progression des effectifs dans cette filière. Les bacheliers ES sont même majoritairement en phase avec les filières qu’ils choisissent après le bac.

Des critiques...

Toutefois, le tableau ne reste pas rose longtemps. Le rapport met en avant notamment la lourdeur des enseignements de SES au lycée. Les programmes sont d’une ambition démesurée. Et les manuels sont particulièrement décriés par le rapport. Trop souvent, ce ne sont que des recueils de documents qui mettent uniquement en avant les problèmes de société. L’emploi est traité sous l’angle du chômage et la mondialisation sous l’aspect des délocalisations…

... et des propositions :

Face à cette situation, la mission suggère d’en passer davantage par l’acquisition de connaissances et de compétences précises. Il faut restreindre les ambitions du programme tout en proposant un enseignement plus précis, plus efficace. Il faut passer de l’abstrait au concret. Il serait même souhaitable d’étendre les SES à tous les élèves de seconde. Bien avant ce rapport, il était même question que cet enseignement fasse son apparition au collège…

L’Association des professeurs de SES (Apses) s’en est pris tout de même à certains éléments du rapport. Selon elle, « l'enseignement des SES ne saurait se limiter à l'acquisition de connaissances et compétences » non problématisées. » Les professeurs se prononcent aussi contre « une vision réductrice des apports de la sociologie », qui y est qualifiée de « trop abstraite, trop déterministe, et trop compassionnelle ».

Néanmoins, l’Apses n’est pas totalement en opposition avec les conclusions du rapport. Les programmes apparaissent bien comme trop chargés. Reste maintenant à savoir ce que sera l’avenir de ce rapport. Le ministre de l’Education nationale pourrait ainsi s’en inspirer pour faire évoluer la filière ES dans le cadre de la réforme à venir du lycée. Vous pourrez retrouver l'intégralité du rapport transmis au ministre au format PDF sous le lien suivant.

Il faut s'y résoudre, les livres audio envahissent le marché. Mais si l'on nourrit quelques doutes et craintes à l'égard des CD contenant les livres lus, c'est bien souvent pour des expériences peu agréables.

Audiolib, lancé le 13 février dernier débuté sa collection avec 12 ouvrages et nous en a sympathiquement fait parvenir quelques exemplaires. Nous vous en parlerons chaque semaine. Le premier titre est celui de François Cheg, Cinq méditations sur la beauté. Le texte, publié par Albin Michel en mars 2006 est désormais connu. Mais reste tout aussi beau.

Lu par ses soins, lui donne cependant une tonalité plus forte. La voix posée et calme, teintée d'une accentuation chinoise légèrement exotique, rassure et entoure l'auditeur. Audiolib vous en propose un extrait à cette page. Le terme "beauté", plus marqué et appuyé prend ainsi une force différente, se connotant d'une sorte d'amplitude plus vaste.

La tenue philosophique réclame que l'on s'absorbe complètement, pour saisir la richesse du texte. Ici, le texte dure près de 5h30, découpé en 21 chapitres, comprenant également un avant-propos, pour un poids total de 553 Mo. Le CD fourni est au format MP3, ce qui vous permettra par ailleurs de le transférer sur un baladeur (nous en avons essayé quatre, ainsi que trois chaînes sans aucun problème), un confort que tout utilisateur appréciera.

Alors pour un prix de 15 €, l'investissement en vaut-il la chandelle ? Eh bien c'est une question qui se discute. Le texte est riche, en l'occurrence, et nécessite une certaine concentration. On ne l'écoutera donc pas en n'importe quelle occasion. Par ailleurs, la lecture est très agréable, et l'on s'en remet facilement à la voix de M. Cheng, qui nous entraîne dans un voyage tout à la fois géographique et mental.

On regrettera simplement que le coffret ne dispose pas d'un livret explicatif, avec quelques extraits écrits, par exemple (que l'on ne trouve pas non plus sur le CD lui-même...) ou un découpage des Méditations, avec un résumé de chacune. On n'insitera par ailleurs pas sur l'intérêt d'un tel objet auprès de personnes souffrant de problèmes de vue... Reste qu'il s'agit là d'un très bon produit, pratique et finalement proposé à un prix raisonnable.