Une séance de voeux peut devenir un parcours du combattant, quand on sent que l'on est jaugé sur sa performance. « Nous sommes en plein changement d’époque, de style et de tempo », a donc assuré Christine Albanel, pour ses voeux 2008.
Pour elle, cette année, il importe de répondre à cet article du Time sur la mort de la culture française. Au programme de la Culture, la protection des sources de la presse, qui, assurément, ne sera pas une mince affaire. Le droit d'auteur, si facilement mis à mal sur le net : sans tomber dans la répression à tout va, on époque une sorte de riposte graduée, en fonction de la faute commise, supprimant l'abonnement du coupable, à l'aune du nombre de téléchargements ?
Télévision : plus et plus tôt
Enfin l'audiovisuel, avec la suppression de la publicité sur les chaînes publiques. On instaurera « la compensation intégrale et dynamique [des pertes] sans toucher au périmètre actuel de l'audiovisuel public et toujours avec le souci de l'audience ». Le tout est de ne pas transformer ledit service public en « clones d'Arte ». En revanche, « plus d'émissions culturelles plus tôt dans la soirée », afin que le téléspectateur puisse en profiter. Moins de pub signifie donc « mettre plus de culture à l’antenne et la retransmission du Tour de France », considère la ministre.
« Un ministère de la Culture certes jeune,
mais qui fête son cinquantenaire »Christine Albanel
Un blason à redorer
En somme, on souhaite montrer que la culture française se porte bien, qu'elle est vivante, et pas moribonde. D'ailleurs pour ce qui est du patrimoine historique, et de ses monuments, le budget alloué s'avère insuffisant. « Il faut trouver des ressources pérennes supplémentaires » et pour ce faire, on inventera peut-être un nouveau jeu à la Française des jeux et l'on envisage à une taxe de 2€ par nuit passée dans un quatre étoiles... Suffisant pour passer de 30 à 50 millions d'euros ?
Ah, oui, les livres...
Enfin, l'importance de « l'éducation et de la transmission » est soulignée. Outre le projet de bibliothèque numérique Europeana, peut-être que « certaines librairies, dont on connaît le rôle prescripteur, vont être labellisées comme telles et bénéficier ainsi d’avantages fiscaux ».
On s'étonnera de ce que les Français « en ont assez que l'on pille nos églises », qui entre dans le cadre de la mise en sécurité des monuments français... Tout ça parce que « dans chaque Français, il y a un petit généalogiste qui veut avoir accès aux sources. »
Bonne année 2008, bonne culture, et à l'an prochain.