La loi sur l’enseignement supérieur et la recherche a été adoptée le 22 juillet 2013. Un an après, il est temps de faire un premier bilan alors que les deux tiers des décrets ont été publiés.
La loi se veut ambitieuse. Elle concerne à la fois les étudiants, les universités et la recherche et couvre un grand nombre de points. Parmi lesquels, on peut retenir la « redéfinition de la carte universitaire et scientifique. » En clair, il s’agit de « 25 regroupements pour renforcer les synergies entre les acteurs et l’attractivité internationale des sites. »
Ces regroupements se font de deux manières différentes, sous la forme de COMUE (Comunnauté d’universités et établissements) et sous la forme d’association. Pour ce qui est des COMUE, au nombre de vingt, on peut citer Aquitaine, Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées, Université Côte d’Azur ou encore Université Paris Seine. Du côté des associations, au nombre de quatre, on trouve Picardie, Lorraine, Alsace, Clermont-Ferrand et Aix-Marseille.
Les universités disposaient d’un an pour présenter des regroupements et de l’aveu de la secrétaire d’État à l’enseignement supérieur Geneviève Fioraso, « cela n’a pas été un sentier semé de pétales de roses. »
Ces regroupements ont pour objectif de favoriser l’excellence des établissements et de leur donner une meilleure visibilité sur la scène internationale. En effet, chaque année, le désormais célèbre classement de Shanghai distribue les bons points en matière d’enseignement supérieur. Et chaque année, les universités et écoles françaises font pâle figure face à leurs homologues britanniques et américains.
ALLER PLUS LOIN DANS LE RAPPROCHEMENT
Si la logique de rapprochement n’est pas tout à fait nouvelle, elle est cette fois-ci poussée plus loin. En témoignent les COMUE. Elles permettent de signer des contrats avec l’État pour une durée de cinq ans. Ces contrats définissent une stratégie pour l’université et celle-ci reçoit en échange des postes de l’État.
Dans les colonnes du Monde, Jean-Yves Mérindol, président de Sorbonne Paris Cité, l’une des vingt COMUE, présente cette nouvelle organisation sous un angle positif. Selon le principe de l’union fait la force, il indique : « Nous pourrons réaliser ensemble des projets que, seul, chaque établissement ne pouvait envisager avec une égale ampleur ou rapidité. Nous allons par exemple ouvrir une antenne commune à Buenos Aires ou à São Paulo, travailler sur la pédagogie numérique, etc. ».
Toujours pour les COMUE, on peut mentionner le rapprochement entre la Bourgogne et la Franche-Comté. Les responsables tiennent à souligner que rapprochement ne signifie ni fusion ni disparition. « Jacques Bahi s’est toujours fermement opposé à l’idée de fusion, à la fois pour conserver une certaine autonomie aux établissements membres et par volonté d’impliquer dans ce projet les écoles d’ingénieur des deux régions», explique l’UFC (Université de Franche-Comté).
Le 9 juillet, sur le site « MaCommune.info », Jacques Bahi revenait sur ce refus de la fusion : « Une fusion allait supprimer la personnalité morale de chaque établissement ». Il ajoutait immédiatement : « Je ne pense pas que nous soyons prêts aujourd’hui à les supprimer sur un territoire aussi vaste ». En gros, « on ne déplace pas les choses, on ne fait que de la coordination », sans pour autant rejeter l’idée d’une fusion sur le long terme.
Aux voix dissonnantes, la secrétaire d’Etat a tenu à rappeler que les COMUE n’étaient pas figées. Toujours dans les colonnes du Monde, on peut lire la déclaration suivante : «Les Comue sont des corps vivants. Ce qu’un décret fera, un autre pourra le faire évoluer». Pas sûr que cela suffise à rassurer tout le monde.
Crédit photo :
Chapelle de la Sorbonne
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