La réforme du concours d'enseignants et des CPE (conseillers principaux d'éducation) prendra effet en 2010 pour les sessions de janvier et de juin. Si les noms des différents concours ne changent pas (CAPES, CRPE, CPET, CAPEPS, CAPLP, agrégation et concours des CPE) la structure même de ceux-ci sera modifiée de façon significative.
Tout d'abord tous les concours seront construits sur le même modèle soit 4 épreuves, deux d'admissibilité (qui constitueront 40% de la note) et deux d'admission (qui constitueront les 60% de la note). Seuls les postulants pour des matières nécessitant des travaux pratiques (biologie, physique-chimie, histoire-géographie) devront passer une épreuve de plus : diriger un cours de travaux pratiques.
Tous les candidats devront donc passer deux épreuves écrites portant sur le savoir de ceux-ci en rapport avec la (les) matière(s) à enseigner et sur leur connaissance de « l'épistémologie et l'histoire » de celle(s)-ci. Ensuite ils seront confrontés à deux épreuves orales.
La première consistera à donner un cours sur un sujet tiré au hasard. Durant cette épreuve le candidat devra montrer « sa capacité à concevoir et organiser un enseignement » mais devra aussi « expliquer ses choix pédagogiques et didactiques ». La deuxième épreuve orale sera un entretien avec le jury portant sur « le système éducatif : ses missions, ses valeurs, le fonctionnement du service public d'éducation ».
Les syndicats partagés
Les principaux syndicats de l'enseignement en primaire et en secondaire sont restés plutôt sceptiques face à cette annonce. De manière générale, ils ne sont pas certains que ce concours permette d'évaluer si les candidats feront de bons enseignants et sont déçus qu'il ne soit pas prévu à l'issue de celui-ci un stage de formation dans une classe.
Le secrétaire général du SNUipp-FSU (syndicat majoritaire dans le primaire), Gilles Moindrot déclare : « On est plutôt inquiets car dans ces concours, la dimension professionnelle n'existe pas. En outre, ce qui touche à la dimension psychologique et l'évolution de l'enfant est complètement absent ».
Quid de l'expérience pratique ?
Si le Snes-FSU (syndicat majoritaire pour les lycées et les collèges) se déclare plutôt satisfait de cette réforme il indique quand même « Là où on a un désaccord profond avec le ministère, c'est que l'on veut une année de formation, de stage, après le recrutement, pour que ce soit une véritable année de formation ».
Enfin le SE-Unsa est lui aussi relativement satisfait mais souligne que « lorsqu'une épreuve orale d'admission est cantonnée à une leçon virtuelle, non pas devant des élèves, mais face à un jury, on ne se met pas en situation de vraiment juger des aptitudes à enseigner » et termine par « le risque que de futurs enseignants ne découvrent la réalité d'une salle de classe qu'une fois le concours obtenu n'est donc pas totalement écarté ».