Les carnets de l'apothicaire - Enquête à la cour Tome 2 : Avec un Furoshiki offert en tirage limité

Au temps des palais de jade, des empereurs et des concubines, Mao Mao, jeune apothicaire fascinée par les poisons en tout genre, se retrouve engagée de force au cœur du palais impérial. Héroïne intelligente, drôle et attachante, elle devient goûteuse officielle... Mais à quel prix ?

Entre humour décalé et réflexions plus profondes sur la condition des femmes, les identités de genre ou encore le rôle des puissants, ce seinen aux enquêtes farfelues ne laisse pas une minute de répit !

Avec un animé prévu pour cette année, c'est le manga du moment, et le tome 11 est sorti le 4 mai dernier. À ne pas manquer !

Par Cloé & Daniel de la Librairie Heroes de Saint-Étienne

Cette semaine j’ai lu Révolutionnaires ! Tome 2 : Le grand désordre de l’an 1

De Régis Hautière (scénario) et Xavier Fourquemin (dessin)

Célénie est toujours pourchassée par son assassin d’oncle. Mange-doigt, (chef d’une bande de voleurs et de tueurs à Nantes) missionné précédemment par ce dernier pour la tuer, réussit à la capturer.

Les enfants de la rue vont tenter malgré tout de tout faire pour la libérer. Ils s’adressent à nouveau au commissaire Turpin, chef de la police du district, mais l’entourage de celui-ci ne s’avère pas si loyal que cela.

Dans un contexte où la France est en pleine recomposition, les allégeances des uns et des autres varient en fonction des intérêts personnels de chacun…

Pour les plus curieux, les dernières pages de la BD soufflent quelques repères historiques de l'histoire française du XVIIIe siècle !

Après le 1er opus de la série où Lily cherche son chat,  à travers le monde, entraîne de nouveau son héroïne au cœur d'un voyage coloré et amusant, cette fois-ci à Paris, la capitale des amoureux. Un album "cherche et trouve" coloré accessible dès 4 ans.

Accompagnée de son cousin Paul, de son amie Mia et de son inséparable chat, Lily découvre Paris, du ciel jusque sous-terre, dans les entrailles du métro. Une drôle de silhouette sur un toit  intrigue nos quatre héros et les voilà partis à la poursuite de ce mystérieux personnage.

Au fil des quartiers qu'ils découvrent, Le Sacré-Cœur, Barbès, Le Canal Saint-Martin, des endroits qu'ils abordent, la station République, le Centre Pompidou, ou encore le Louvre, le Jardin des Plantes ou Notre Dame, l'étau se resserre jusqu'à la rencontre finale, explosive et féérique au-dessus de la Seine.

Comme d'ordinaire avec les ouvrages de Peggy Nille, le lecteur ne sait plus où donner de la tête, s'émerveille devant chaque détail coloré, vif et joyeux, cherche les indices avec excitation et joie, s'imprègne des ambiances différentes à chaque page, de couleurs différentes, très évocatrices des différents moments de la journée.

Ici, la densité de population, la beauté des monuments, la présence des touristes, le soleil de l'été, la lumière estivale habitent chaque double-page, invitent à une véritable découverte touristique de Paris.

Une prédominance de vert, de bleu, de jaune et de rose colore l'album, intensément gai et festif. De plus, cette fois-ci, les personnages se séparent à un moment donné et permettent au  jeune lecteur de choisir de suivre Lily ou Paul, d'emprunter un itinéraire différent selon le personnage, de créer un nouveau rythme et du suspense.

Epatant et pétillant, sans doute un peu moins exotique que le premier, il promet tout de même d'amusantes péripéties et un moment agréable divertissant et radieux. Ne vous privez pas du voyage, ce Paris-là vaut le détour !

Le Seuil édite les carnets, notes et réflexions du poète engagé algérien, Jean Sénac. Plus de 800 pages qui racontent 30 ans de la vie de l’écartelé, de 16 ans à son assassinat le 30 août 1973. Le grand ami d’un autre algérois, Albert Camus, y rend compte de son rapport à son homosexualité, entre culpabilisation, puis revendication, de son intimité, et de son engagement politique : un suivi puissant des “événements d’Algérie”.

Celui qui devint un animateur de radio très populaire dans le pays devenu indépendant de Kateb Yacine, a été probablement liquidité à Alger par le dictateur Houari Boumedienne.

Né d'une mère algérienne et d'un père inconnu, Sénac a embrassé la cause nationaliste de sa terre, tout en étant profondément attaché à la culture française. Après l'indépendance, il soutient le nouveau régime algérien, mais devient progressivement critique de ses dirigeants face à l'intolérance qu'il percevait envers les minorités, notamment les Berbères et les homosexuels.

Ses poèmes, radiophoniques et écrits, sont considérés comme des témoignages précieux sur la période de transition de l'Algérie, sur ses espoirs et ses déceptions. L’auteur de  Poèmes à mon frère blanc, Diwan de l'étranger, et Citoyens de beauté, a par ailleurs joué un rôle clé dans la promotion de la nouvelle génération de poètes algériens pendant et après la guerre d'indépendance.

“Il y aura toujours entre vous et moi l’espace d’un estomac creux. Ça n’a l'air de rien, c’est parfois un espace infranchissable.”

J'habite rue de Rome, un immense couloir entre Saint-Lazare et Boulevard Pereire. Tous les jours, je passe devant le numéro 89 où vivait Stéphane Mallarmé. L'auteur d'Un coup de dès jamais n'abolira le hasard y invitait Paul Valéry et avait avec lui des conversations des plus banales, certainement.

À 2 minutes de marche, au 1bis rue de Bizerte, Gilles Deleuze a tourné son fameux abécédaire. C'est rue de La Condamine, celle que j'emprunte pour prendre la ligne 13 qui m'emmène à la gare, que Émile Zola a débuté l'aventure des Rougon-Macquart.

Enfin, au 54 rue Legendre, en face de la laverie qu'on utilisait quand notre machine était cassée, Éluard vivait avec son épouse Nusch. Il y écrivait La vie Immédiate qui contient entre autres les poèmes Adieu tristesse et Nuits Partagés.

Paris est une ville grise, sale, déprimée, parfois totalement timbrée, mais Paris est aussi une ville habitée par les âmes de tous ceux qui ont bâti la légende de cette ville.

On marche dans ses rues, le visage fermé, on croise d'autres visages fermés, mais on sent malgré tout que quelque chose de spécial traîne dans l'air, sans savoir quoi exactement.

Gilles Schlesser a voulu rendre hommage à ce "quelque chose de spécial" qu'a Paris plus qu'aucune autre ville au monde. Il signe son Grand carnet d'adresse de la littérature à Paris. C'est un voyage dans les rues grouillantes de vie et de mots de Paris, et un voyage dans le temps aussi. Prenez plaisir à vous perdre dans les milliers d'adresses d'écrivains, toutes accompagnées d'une anecdote littéraire.

Une œuvre presque encyclopédique à retrouver aux éditions Séguier.

Dans ce bel album au format atypique, nous conte une vision personnelle de l'enfance du poète et peintre du XIXè siècle, . Il nous dresse le portrait d'un enfant doux, introverti, à l'imaginaire riche et foisonnant en privilégiant la période où l'artiste est séparé de sa mère, après la mort de son père, pour entrer à l'internat de Marlborough College où on le destine à la prêtrise. Nous devenons les confidents de ses chagrins contenus, ses vagues à l'âme et son cheminement intérieur, jalonné d'observations sur la Nature, qu'il détaille avec un lyrisme charmant dans son fameux Carnet Rouge.

Carnet qui représente bien des choses pour notre héros : journal de bord, recueil, carnet à dessins, compagnon de souvenirs. William fera tout pour ne pas en être privé lorsque sa tendance à la rêverie poussera un de ses professeurs, Mr Brody, à le lui confisquer. Mais parfois, une difficulté peut se muer en opportunité d'apprendre, grandir et envisager des perspectives nouvelles… Le carnet rouge est un très beau livre. Agata Kawa nous propose de merveilleuses illustrations, nourries de symbolismes, d'allégories désuètes qui rappellent un style un peu passé dont les amateurs du genre raffoleront. Le trait est fin, sûr, les détails sont légion. Elle jongle avec aisance entre les décors et paysages réalistes et les fugues imaginaires et oniriques. Le tout est simplement exquis.

La très talentueuse dessinatrice de B.D Laurel et l'auteur reconnu Lorris Murail ont créées ensemble en août de l'année dernière l'héroïne . Cette jeune ado de 13 ans, jolie comme un cœur avec une tripotée de copine et une petite sœur adorable.
Vient de sortir le deuxième tome de son journal, où l'on retrouve les même recettes qui ont fonctionné dans l'épisode précédent, avec comme comme bonus, un bébé nommé Christopher et un leitmotiv : l'homme (avec un petit h) est-il une espèce en voie de disparition ?
A (re)découvrir d'urgence !

Résumé : Depuis longtemps déjà des bruits alarmants circulent. Le niveau baisse. Le niveau, certes, mais le niveau de qui ? À l'issue d'une enquête scientifique et historique des plus rigoureuses, Carmilla, sa sœur Mina et les copines du Tagada's Club parviennent à une conclusion implacable : seul le sexe dit fort est en cause. Oui, tout l'indique, le mâle véritable se raréfie. Cerveau ramolli, volonté en berne, même le muscle du footballeur ne suit plus.
Or, comme s'en souviennent les lecteurs du tome 1 (Reproduction interdite), un bébé mâle est venu bénir le foyer de Carmilla. Que faire pour que ce petit homme échappe à son destin ? Tel est l'enjeu de ce second volume.
On retrouve pèle-mêle au sein de cette seconde aventure : malice, amitiés indéfectibles, réflexions sur l'autre sexe, papotages interminables entre copines, dégustation de chamallows grillés...

Régulièrement présenté comme le nouveau David Gemmell (dont il a été récipiendaire du Prix éponyme pour son premier roman, Malice, trad. Thomas Bauduret  - Léha, 2022), John Gwynne réussit un tour de force étonnant : proposer une Fantasy assez classique avec une telle maestria qu’on a l’impression de redécouvrir le genre.

Sa série Le Livre des Terres Bannies nous emmène dans un monde fait de légendes, d’affrontements, de complots, d’amitiés, de faux-semblants et bien sûr comme toute bonne Fantasy, de quête de soi.

Dans le précédent tome, Malice, John Gwynne introduisait une multitude de personnages brossés avec un incroyable talent de conteur. Emportés par le flot de l’histoire — un affrontement entre deux Dieux aux desseins assez opposés, le retour de féroces géants repoussés autrefois par les humains… – ceux qui ont survécu à ce premier volume (oui, on retrouve aussi un peu de G.R.R. Martin chez Gwynne) prendront leur destin à bras le corps dans Bravoure.

Un tome deux tout aussi addictif que le premier dans lequel l’ampleur de l’histoire va se révéler, nous promettant quelques heures de grande et belle Fantasy…

(trad. Thomas Bauduret)

Quoi de mieux, pour une première Pléiade, que les Évangiles. Bien plus même, puisqu’il ne s’agit pas seulement du canon validé par l’autorité de la Rome impériale au moment du premier Concile œcuménique de Nicée, puis les suivants (qui a par ailleurs joué un rôle crucial dans la définition de la doctrine de l'union des deux natures, divine et humaine, en Christ, et la doctrine de la consubstantialité du Fils avec le Père) : 26 textes du Nouveau Testament, des écrits apocryphes chrétiens et des écrits dits gnostiques.

Les derniers sont tirés, pour une bonne partie, des Manuscrits de Nag Hammadi (Égypte) découverts en 1945. Une trouvaille exceptionnelle reconnue par André Breton en son temps, nous apprend Pacôme Thiellement.

Ces textes s’inscrivent de la fin du premier siècle à la fin de l'Antiquité, diffusés dans diverses langues, du grec à l'éthiopien, où s’est très progressivement imposé le christianisme conciliaire face aux doctrines concurrentes, mais sans jamais réussir à les faire totalement disparaître : jusqu'à aujourd’hui, des personnalités comme Carl Gustav Jung ou Philip K. Dick se sont appuyés sur les doctrines gnostiques qui, face à la nécessité de la foi, professent une expérience du divin et un dualisme fondamental entre le monde matériel, vu comme une création inférieure ou corrompue, et un monde spirituel supérieur.

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L'Évangile de la Vérité en est un exemple : attribué au gnostique Valentin, il ne se concentre pas sur la vie de Jésus mais offre une méditation mystique sur la nature de la vérité et la révélation. Ce texte, retrouvé dans la bibliothèque de Nag Hammadi, se distingue par son approche symbolique et spirituelle, soulignant la connaissance intérieure et la rédemption par la gnose (connaissance). Le salut est atteint par la révélation et la connaissance intérieure de cette vérité divine.

Plus généralement, les textes dits apocryphes, soit non reconnus par les autorités ecclésiastiques comme faisant partie de la doctrine officielle du christianisme, varient grandement en termes de style, de contenu et de théologie, reflétant souvent les croyances et les pratiques de groupes chrétiens divers et parfois hétérodoxes.

Parmi les textes réunis, l'Évangile de Thomas, de Judas, de Marie, de Nicodème, selon Philippe, mais aussi, entre autres, d’autres regards que ceux des quatre apôtres sur l’enfance, la vie et la passion de Jésus : certains se concentrent sur les enseignements mystiques ou gnostiques, d'autres racontent des histoires détaillées du bambin Jésus, d'autres explorent les rôles et les expériences des disciples et des figures féminines dans les premières communautés chrétiennes. 

Comme de coutume avec la Pléiade, ils sont accompagnés d'un appareil critique complet, et ici d'une préface inédite du grand spécialiste de la question, Paul-Hubert Poirier.

Enfin je découvre la suite des aventures d’Elfie!! Dans ce deuxième tome, après la Bretagne, le bibliobus des trois sœurs s’arrête en Provence.

De nouveaux paysages, de nouvelles légendes, mais surtout de nouveaux mystères à élucider pour notre sorcière en herbe !

Un psaume pour les recyclés sauvages. Ou la bien étrange histoire de robots qui ont décidé de fuir ce qui est construit, pour renouer avec la nature. Sur cette planète, on vient dans le respect de l’environnement, grandement laissé à l’état sauvage. Et quand Dex, moine, décide de quitter la voie qui était la sienne, il finit par rencontrer un robot — une première depuis des générations.

Une religion universelle guide cette humanité — mélange de bouddhisme et d’hindouisme. Dex a pour vocation d’écouter les gens et de leur préparer la tasse de thé qui sera la plus en adéquation avec leurs besoins — ou en réponse à une détresse.

Frappé par une crise de foi, Dex se rend dans un ancien monastère, et là, rencontre Mosscap, un robot de construction : à l’instar des autres machines, il fait état d’une certaine sensibilité. Le pacte entre humains et robots était de ne plus avoir d’échanges, quand les seconds ont pris leur indépendance.

Le premier tome de cette trilogie ouvre la porte à une profonde réflexion sur les rapports entre nature et culture. Nulle question de religiosité, mais plutôt une approche sensible — le tout servi par un personnage présenté comme non binaire.

La traduction par le fameux « iel » en français déconcerte quelques instants… avant de devenir une forme presque universelle d’identité.

Il n’est pas si loin, le doux temps de cet album qui fit de Margaux Motin l’idole des jeunes (et de toute manière, chez Margaux, tout est à lire, pour s’offrir une tranche de bonne humeur et de petites crises). Mère célibataire qui avait trouvé un Jules à sa taille, dans le tome 1, voici la suite des aventures d’une famille ô combien semblable à celles que l’on connaît – voire que l’on est.

Mais si dans Vent lointain, les ajustements d’une nouvelle cellule familiale étaient de taille, avec Après la pluie, ce sont les affres du quotidien et les douloureuses disputes qui ouvrent le bal. Entre Margaux et Pacco, le torchon brûlerait ?

Qu’à cela ne tienne, la maman se retrousse les manches, partant à la recherche d’une solution pour que l’un et l’autre se réconcilient.

On aime le silence de certaines cases, la douceur et la tendresse dont on aimerait être toujours capables de faire preuve.

On se délecte de pleines pages poétiques et prosaïques, où l’affreuse vie de tous les jours se sublime.

Bref. On aime Margaux.

Thierry Sauvage, lieutenant de la police de Soissons et héros récurrent des romans a suffisamment d'humour et de charisme pour retenir le lecteur au-delà même de l'enquête. Ni loser ni buveur invétéré, la quarantaine plutôt séduisante, un brin dilettante mais perspicace malgré tout, il compose avec Joana Sénéchal, son énergique et athlétique collègue, un duo efficace et tonique,  "Ils étaient complémentaires, indissociables. Le Yin et le Yang. La roue et l'essieu", enlevé et convaincant capable de maintenir une lecture pleine de rythme et d'intérêt de bout en bout. Une tonalité assez joyeuse et légère finalement, plutôt divertissante même si plusieurs meurtres assez violents secouent la campagne de Soissons.

Un apiculteur amateur d'origine kabyle est retrouvé mort, une ruche sur la tête puis rapidement  vient le tour d'un autre, un médecin retraité, tué par des abeilles. Des lettres anonymes,  des ruchettes contenant une abeille morte adressées aux victimes laissent redouter une affaire de crimes en série. Qui donc pourrait en vouloir à la communauté d'apiculteurs ? Les frères Fuch, agriculteurs,  "les vieux garçons du Chemin des Dames, les siamois du colza", grands utilisateurs de pesticides, eux-mêmes exterminateurs des abeilles ?

Secondé par Philippe, médecin légiste, Cyrielle, fille et femme d'apiculteurs, Fanny, entomologiste et spécialiste des abeilles, le duo étudie la société animale pour tenter de saisir le mode opératoire du meurtrier, assurément fin connaisseur lui-même des abeilles et progresse finalement assez rapidement , en déjouant tout de même quelques fausses pistes, vers la résolution de l'enquête.

Moins convaincante que l'ensemble du roman, la fin, assez peu vraisemblable, n'ôte pourtant pas à l'histoire sa vitalité et sa bonne humeur et garantit au lecteur un moment de plaisir,  mais certainement plus par la proximité et la force des personnages que par le suspense ou les quelques rebondissements, assez prévisibles d'ailleurs.

"Une notable irritabilité, une bonne dose de mauvaise foi et une tendance à la paresse intellectuelle."

Empêtré dans ses histoires familiales et ses gardes d'enfants, plutôt mauvais père, compagnon macho, parfois carrément grossier, Thierry Sauvage, amuse par son anticonformisme, son absence de moralité, son ironie mordante à l'égard, par exemple du milieu enseignant où évolue son ex-femme, altermondialiste de surcroît. Absolument détestable parfois, avec Valérie, sa nouvelle compagne ou Léa, une autre collègue de travail, tout en excès et en dérision, il offre à l'histoire une vitalité réjouissante, un effet de mouvement constant.

Difficile de s'ennuyer avec un tel personnage dont le sens de la répartie détonne, donne du punch à l'ensemble, fait souvent sourire.

De plus, l'air de rien, sans jamais oublier de divertir, ce roman, par l'intérêt qu'il porte aux abeilles et aux menaces de leur disparition (des pesticides au frelon asiatique), par les nombreux détails scientifiques passionnants qu'il délivre sur ce sujet d'actualité (l'auteur est également vétérinaire), interpelle également le lecteur, le questionne en matière d'écologie et de préservation de l'environnement, éveille sa curiosité.

Ainsi, peu importe alors le mobile des crimes.

Il y a suffisamment de plaisir à prendre chez les personnages et le comportement particulier des abeilles pour accepter un dénouement saugrenu,  d'une tonalité tellement détachée que tout effet tragique disparaît. 

Chez Elisa Vix,  c'est certain, on s'amuse plus qu'on ne frémit ou palpite!