Ketty Gilibert

La veille de Noël, la jeune regarde la vitrine d'un magasin de poupées avec envie. Elle est accompagnée de son jeune frère Manuel qui tout à coup va disparaitre. Guidé par ses appels à l'aide, l'enfant va se lancer dans une poursuite effrénée qui va l'emmener dans un monde étrange dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Bonhomme de neige parlant, bonbons magiques, chats en armures, poupées animées, soldats de plomb et castors chantants vont rythmés ses péripéties magiques avec un seul mot d'ordre : ramener Manuel à la maison pour Noël.

Cyril Deydier a écrit un conte de Noël où la fantaisie et l'imagination prennent rapidement le pouvoir. En donnant vie à des créatures toutes plus étranges et magiques les unes que les autres, il ravit le lecteur et le plonge dans un monde de douceur et de joie.
Les caractères des personnages sont particulièrement bien décrits ainsi que leur aspect visuel. Ainsi, sans les voir, on réussit sans peine à les imaginer et à les observer se débattre dans des aventures parfois rocambolesques.

Marie-Betty, fidèle à la tradition des fables de fin d'année, amuse, divertit, surprend, touche et ménage un suspense bienvenu quant au dénouement des aventures des deux enfants.
L'humour est également au rendez-vous et l'on ne saurait lire ce roman sans tourner la dernière page un sourire aux lèvres et une furieuse envie de chocolat chaud, d'odeur d'aiguilles de sapin et de douceurs sucrées.

Leïla Pelfresne

Vous vous êtes souvent demandé à quoi un petit nuage peut bien passer ses journées. Heureusement, et se sont penchées sur la question et ont suivi de près Gilbert, un petit nuage marin très curieux.

Un jour, alors qu'il poursuit un cerf-volant, Gilbert aperçoit un nuage tout noir – un gaz d'échappement, en fait. Eh oui ! notre petit héros est intrépide, mais pas très malin ! – et, intrigué, il décide de le suivre. Va s'ensuivre une série d'aventures rocambolesques qui vont mener Gilbert à la ville, où il sera mis sous cloche et exposé – pensez donc, « des nuages comme ça, on n'en voit plus guère par chez nous » ! –, puis dans des contrées lointaines où les nuages et la pluie sont rares et où chaque goutte d'eau est un don du ciel.

Les illustrations d'Amélie Jacowski, qui mêlent aux couleurs pastel des couleurs vives et chaleureuses, dépeignent à merveille les différents univers que le petit nuage traverse dans Gilbert intrépide nuage de mer.

Quant à Gwendoline Raisson, elle nous rappelle avec cette histoire pleine d'humour et de fantaisie que, si la pluie nous casse souvent les pieds dans notre partie du monde, elle manque cruellement dans d'autres pays. Alors la prochaine fois qu'il pleuvra – ah, tiens ! il pleut, d'ailleurs – arrêtez de râler : enfilez plutôt vos bottes et votre imperméable et allez profiter de ce moment béni.

Une parution posthume de Lovecraft, complétée par August Derleth, qui illustre bien à quel point des thèmes et des mécaniques narratives récurrentes (ici, les points de vue successifs, le glissement vers la folie, les récits et journaux enchâssés) se travaillent parfois d'un livre à l'autre, sur toute une oeuvre, par un auteur.

Où j'ai découvert aussi que Cthulhu est suivi par Hastur, Shub-Niggurath, Nyarlathotep ou encore Yog-sothoth...

Traduit par Claude Gilbert, Pocket

 

Pandora Hearts tomes 1 et 2 de Jun Mochizuki nous plonge dans un monde à deux faces l'une est cauchemardesque, l'autre se situe au niveau des intrigues entre familles nobles. Bien évidemment, les deux faces sont liées mais le tout reste encore très mystérieux.

Oz Vessalius va fêter ses 15 ans et c'est précisément à cet âge que le futur duc doit participer à sa cérémonie de passage à l'âge adulte. La chose n'enchante pas plus que cela le jeune héritier de l'un des quatre grands duchés du pays mais il compte y participer sans faire de vague. Une petite excentricité tout de même, il tient à ce que son fidèle serviteur Gilbert y participe lui aussi, en tant que son meilleur ami.

Pandora Hearts, sur Comparonet

Des récits collectés auprès de six tribus indigènes de l'Amazonie : habileté narrative, inventivité linguistique, vivacité, humour, brutalté, violence ; entre littérature et anthropologie, et au centre, comme en tout temps et tout lieu, l'amour. L'imagerie est personnelle, l'expression libre, la censure absente.

Une myriade de conteurs en langue macurap, tupari, ajuru, jabuti, arikapu, arua, et des mythes recueillis et enregistrés par l'anthropologue Betty Mindlin.

#[pub-1]

Amants et amantes, maris et femmes, des femmes qui s'amourachent d'un être du fond des eaux, une autre qui cherche sa moitié et la fête qui va avec, une chasseresse, une épouse rebelle, une tête volante, le vieux Watchouri, des mutilations, une femme-oiseau comme Amélie Nothomb, des mangeurs de têtes, la fille dévorée par des hommes, une vieille qui mangeait des beaux jeunes gens, la femme goulue, la maman jaguar, l"homme qui s'est changé en femme, la femme jarre...

« Depuis ce jour-là, les hommes ont été ensorcelés pour toujours, ils habitent avec les femmes botchatonia, dans le fond des eaux, dans les parages des sources du Rio Branco. Ils ont oublié leurs femmes, les mères de leurs enfants. Qui elles, un beau jour, sont parties ailleurs chercher de nouveaux maris. »

 

Pour échapper à la maréchaussée, Jean, se réfugie dans les cales du navire La Victoire. Sans le savoir, des aventures extraordinaires l'attendent puisqu'il voyage en compagnie d'un certain Gilbert du Motier, chevalier de Chavaniac qui n'est autre que le marquis de La Fayette. Il est mission secrète pour défendre ses idéaux de liberté pour tous et c'est en Amérique qu'il compte appliquer ses idées. Jean devenu jeune homme à tout faire au service de La Fayette, va faire la connaissance des indiens et en particulier de la belle Susan, jeune américaine qui, découvrant ses racines indiennes, décida d'aller vivre dans une tribu au nord du pays. Jean va également connaître la guerre, la souffrance et la mort…Tant d'évènements et de remises en question au nom de la liberté ! Jean sortira grandit de ces aventures maritimes et humaines.
À retenir : la riche documentation historique et les termes marins utilisés tout au long du récit offre au lecteur de nombreuses occasions de s'instruire !

Titre : Les voiles de la liberté
Auteur : Ella Balaert
Éditeur : Gulf Stream
ISBN : 9782354880316

Votre enfant est en plein dans sa période pipi-caca et vous en avez assez ? Si c'était pourtant les prémices d'une grande carrière artistique ? Car, grâce à , vous allez découvrir avec vos enfants que les plus grands artistes se sont amusés avec l'urine et les excréments.

Dans cet album cartonné – qui nous plonge d'emblée dans le bain avec sa couverture en papier toilette –, Sandrine Andrews présente vingt de ces œuvres « dérangeantes ». En quatre vers (ce n'est pas parce qu'on aborde des sujets prosaïques qu'il ne faut pas faire dans la poésie !), elle explique brièvement le tableau ou la sculpture reproduite en regard, avec une petite phrase rigolote en guise de résumé : « C'est pipi sur les guiboles » pour La Pisseuse de Pablo Picasso ou « C'est caca pour tous, bien moulé ! » pour Shitted de Gilbert & George.

On admire ainsi aussi bien des œuvres anciennes, comme Le Jardin des délices de Jérôme Bosch (vers 1503-1504) ou La Femme qui pisse de Rembrandt (1631), que des œuvres contemporaines : Warm Regards de Kaws (2005) ou Complex Pile de Paul McCarthy (2007).

Vos enfants se délecteront de cette alternance de pipi et caca. Une façon drôle et ludique de les initier à l'art.

Le 21 octobre 79, Marcus, un noble aristocrate, débarque au port de Pompéi, inconscient que le Vésuve, cette montagne qui surplombe paisiblement la ville, s'apprête à entrer en éruption en seulement trois jours. Animé par l'espoir de retrouver ses enfants, comme lui avait prédit un devin, il parcourt une Pompéi en pleine mutation.

Les élites traditionnelles de la cité ont vu leur influence décliner face à l'ascension fulgurante des esclaves affranchis, qui, en tant qu'artisans et commerçants, ont su bâtir d'impressionnantes fortunes. À sa grande surprise, Marcus découvre que ses trois enfants, bien que rescapés d'un séisme, sont désormais esclaves.

Grâce à l'intervention de Massimus, un affranchi chrétien, il parvient à retrouver son fils aîné, Julius, qui s'est illustré comme le gladiateur le plus renommé de Pompéi. Au cours de ses pérégrinations, il recroise également le destin de Rectina, son amour d'antan. À travers les yeux de Marcus, Gilbert Bordes nous emmène dans une immersion fascinante au cœur du quotidien de cette ville romaine, étonnamment moderne à certains égards, mais marquée par des traditions telles que l'esclavage et les jeux du cirque.

Un morceau d’histoire, intelligemment raconté, dans une fiction qui plonge au plus près des coulées de lave. Un petit plaisir qu’on ne boude pas.

   

Le jeune Johny est en vacances au bord de la mer avec ses parents. Profitant d'une sieste de ceux-ci, il prend un peu d'argent dans le porte-monnaie de sa mère et se met à la recherche d'un vendeur de glace, bien décidé à prendre un peu de bon temps. Mais rapidement, il se fait dérober son argent. N'écoutant que son courage – et son estomac – il poursuit le voleur, mais finit assommé. Quelques temps plus tard, il se réveille à bord d'un étrange bateau-village dans un monde qui semble bien différent du sien. Le voyage de Johny Jane peut commencer et une chose est sûre, il se sera pas de tout repos! nous plonge avec bonheur dans un monde où la fantaisie et l'imagination sont reines. Les aventures de johny Jane s'avère très rapidement être dans la droite lignée de Marie Betty, le très joli conte de Noël que le jeune auteur nous avait offert l'année dernière. Etres mi-hommes mi animaux, proue de navire aux formes généreuses et ne refusant jamais un bon verre de rhum, bateaux plus incroyables les uns que les autres … le programme de ce roman est plus qu'alléchant! Le style est fluide et les nombreux personnages plus surprenants les uns que les autres. On sent véritablement le plaisir qu'a du prendre l'auteur à créer ces héros loufoques et ce monde dépaysant. Sans prétention, Cyril Deydier livre donc une fois de plus un récit au rythme effréné et à l'humour efficace qui fera rêver les enfants et peut-être même leurs parents …

Gilbert Keith Chesterton, c’est l’art du paradoxe, serait-il le philosophe des philosophes ? Sa manière : prendre une idée apparemment simple et la tordre jusqu'à ce qu’elle révèle sa vérité profonde, toujours avec cet humour britannique sans sourire. Le credo de cet anglais romantique : passer par le banal pour émerveiller, étonner du moins.

Parmi ses œuvres les plus célèbres, citons les histoires du Père Brown, un détective prêtre qui résout des mystères non pas par une logique rigide, mais sa compréhension de la nature humaine. Moins célèbre, mais tout aussi intéressant, son personnage de Monsieur Pond, un gentleman dilettante et raisonnable qui bascule de manière impromptue dans le paradoxe.

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Ses amis, le charmant et audacieux Capitaine Peter Gahagan, et le respectable Sir l'ambassadeur Hubert Wotton, disent qu’il parle de philosophie pour ne pas parler de sa vie… Un « obscure fonctionnaire » en tout cas. Exemple de paradoxe : « Ils parvinrent à un tel accord que l'un tua l'autre. »

Des récits réunis par Noir sur Blanc, avec toujours un arrière-fond politique, la légèreté et distinction britannique pour parler de meurtre, et pour le plaisir, des paradoxes dont la vérité sera prouvée par Monsieur Pond à la fin d'une histoire : « Lorsqu'une chose est manifestement fausse, ce n'est manifestement pas un mensonge. » « Un homme dit toujours le fond de sa pensée, surtout quand il le cache. » « Un acte est irréfutable, même quand il est indéfendable. »

Et pour finir, une réflexion d’esthète : « Difficile de résister au plaisir de se faire calomnier. »