En finir avec la productivité. Critique féministe d'une notion phare du monde du travail

« Connaissez-vous Carmen, la petite poulette qui en a sous la crête ? Son frère Carmélito, le téméraire petit poulet rose ? Leurs copains Coquenpâte, Coqsix, Molédecoq, Hucocotte et les autres agités du poulailler ? Voyages, humour, émotion, frisson et fantaisie … Voilà ce que vous trouverez dans le collector des quatre premières aventures des P'tites Poules. »

Cet album contient La petite poule qui voulait voir la mer, Un poulailler dans les étoiles, Le jour où mon frère viendra et Nom d'une poule on a volé le soleil ! Chaque histoire renferme un double niveau de lecture qui permet, si on le désire, de découvrir un épisode historique, un fait scientifique ou le mythe du minotaure comme dans le dernier opus de la série.

Il est rare actuellement de trouver des ouvrages sachant aussi bien mélanger les genres de manière intelligente et intéressante. Par exemple, dans le premier volume, une petite poule va croiser, en pleine mer, la route de Christophe Colombes et trouver l'Amérique en même temps que lui. Il ne tient qu'a vous de compléter ces connaissances.

Mais ce n'est pas la moindre des qualités que possède cette série. Que ce soit dans les textes ou dans les dessins l'humour est omniprésent et les situations complètement farfelues, comme cette classe d'extraterrestre en voyage scolaire sur Terre.

Vous pouvez aussi retrouver toutes leurs aventures dans des volumes individuels, actuellement au nombre de huit. Ce n'est pas une obligation, plutôt un conseil, mais il est plus intéressant de lire leurs histoires dans l'ordre. Alors, bonne rigolade …

Comment parler d'amour? C'est souvent compliqué... Est-ce que «mon lapin» convient à celui aimé? À moins que ce ne soit mieux de lui chuchoter «mon choupinet des îles», ou bien encore «mon titounet des Bois». Faut-il mettre des majuscules, des décorations ou laisser les mots tout nus? Le sens est-il plus grand sur un fond rose ou sur un décor blanc? L'amour déborde, est partout, se cache parfois, et c'est un peu tout cela en même temps.

pioche dans les mots d' pour nous illustrer l'amour. Comment te dire? est un album où l'amour apparaît sous toutes ses formes, avec toute sa richesse, ses paradoxes, sa définition en fuite. Voici un album tout en couleurs et en jolis mots pour chacun d'entre nous.

Autobiographie très fragmentaire (la jeunesse à Rimini et les débuts aux côtés de Rossellini), Propos est avant tout un recueil d'observations (peu d'anecdotes), de déclarations et d'explications de Federico Fellini.

Avec quelques perles : « L'industrie du cinéma est macabre. Absurde. C'est la combinaison d'un match de football et d'un bordel. »

Sans oublier, bien sûr, l'amour iconique et bien connu du réalisateur pour le cirque, son ambiance comme son art. (Buchet/Chastel, 1980) 

Encore un bel « objet » qui s'apparente à la littérature jeunesse. Ce n'est pas réellement un livre bien qu'il y ait beaucoup de chose dedans. c'est un peu comme un tiroir secret qui renfermerait plus que des mots. Tellement intime qu'il nous donne l'impression d'être un peu trop curieux. Plutôt réservé pour les filles, ce magnifique petit journal aidera son possesseur à lui faire des confidences, à trouver son gri-gri ou à réussir à créer un code secret pour que personne d'autre ne puisse le lire.

Dans ce « tiroir » qu'est Mon journal intime, c'est aussi un peu l'invasion de toutes sortes de détails tous aussi charmant les uns que les autres, de la fabrication d'un vœu à la réalisation de sa signature…
Un beau mélange qui ressemble à un album jeunesse pour les plus grands avec des collages, des dessins au crayon, au feutre, à l'encre...
Plus intéressant qu'un simple carnet blanc pour y écrire ses émotions, ce journal intime est surtout un concentré d'inspiration pour laisser parler ses envies, ses sentiments, ses peurs etc…
En quelques mots, un très beau livre-objet qui trouvera certainement sa place dans le cartable des collégiennes inspirées…

Oh, Lenny d'Aurélien Maury est une prouesse. Derrière une ligne claire très soignée, qui pourrait rappeler les travaux les plus léchés de la BD d'entreprise ou didactique, se cache un récit subtil, très ouvert, où le fantastique, telle la poussière, se faufile derrière les meubles du réel.

June adore les animaux, elle les soigne - c'est son métier. Mais elle aime aussi son compagnon, qu'elle suit dans un déménagement forcé dans une banlieue pavillonnaire aseptisée, où rien ne semble vivre. Heureusement, June tombe par hasard - mais en est-ce vraiment un ? - sur une petite créature mal en point, sorte de crapaud gris à tentacules, qu'elle va héberger et soigner. L'animal ira de mieux en mieux, mais June, confrontée à sa nouvelle existence sans aspérité ni secousse, dépérit peu à peu. Jusqu'à quel point ? Celui du non retour ?

La solution la plus simple, quand le réalisme fantastique décale le récit vers des terres inexplorées est de chercher le sens de la métaphore : l'animal recueilli en est-il vraiment un ? Ne serait-il pas plutôt une personnification d'autre chose ? La dépression ? La défonce ? Le dépérissement. Chacun reste libre de donner aux faits sa propre interprétation. N'empêche : la puissance des scènes finales, le lent glissement d'un état à l'autre, rendent ce récit hyper puissant, dans la lignée du Charles Burns halluciné de Black Hole.

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Exactement comme René Magritte, cherchait à rendre ses images les plus réalistes et lisibles possible, le dessinateur lyonnais respecte à la lettre les codes de la ligne claire classique pour mieux faire glisser les lecteurs sur la pente savonneuse de l'irrationnel ou de l'inexplicable.

Une lecture prenante, pesante, où l'on est happé par la petitesse des personnages et fasciné par les rapports complexes qui lient le "petit" Lenny à sa maîtresse de bonne volonté, qui sombre peu à peu dans une hébétude terrifiante.

Un album fort, maîtrisé, qui donne à voir les tourments intérieurs ou le désespoir des personnages. Aurélien Maury est un grand auteur, qu'on va suivre de près.

: Actuellement en période de révisions, j’avais besoin de faire une pause et de … lire - ah bon ? Et ce petit polar que Pauline Doudelet a publié cet après midi tombait à pic ! Ce livre à été vite imaginé, vite écrit, vite publié. Il est normal qu’il soit vite lu et vite chroniqué ! Tout ceci a été fait vite mais bien - à mon humble avis ;).

Résumé : Delphine a passé le concours des Bibliothèques de Paris. Il y a huit postes en jeu… Mais elle est neuvième, première sur cette liste complémentaire qui ne servira sans doute à rien ! A rien ? Pas si sur, il suffirait que quelques-uns des huit premiers ne puissent plus assumer leur poste !

Mon avis : Il faut vous dire que l’origine de cette histoire est réelle ! En effet, il y a 10 jours, Delphine passait l’oral du concours des Bibliothèques de Paris. Les résultats sont tombés lundi dernier… 1ère de liste complémentaire. Nous avons tous essayé de la rassurer en lui disant que la liste complémentaire devait bien servir à quelque chose… mais il est vrai que huit candidats, ce n’est pas beaucoup pour espérer un désistement...

En voyant ca, l’imagination de Pauline Doudelet s’est mise en marche, aidée par un groupe de twittos qui l’ont conseillée sur les lieux de l’intrigue notamment !

"Ecrit en moins d’une semaine pour remonter le moral d’une amie, ce texte est une véritable aventure de crowdsourcing (rédaction collaborative) impliquant les réseaux sociaux (blogs, twitter) pour trouver des idées. Expérience suivie en direct sur Twitter du 11 au 16 octobre 2011" Pauline Doudelet

Elle a donc écrit et publié ce petit polar en quelques jours. Eh oui, c’est l’avantage de l’auto édition et du numérique, pas besoin d’attendre l’accord d’un éditeur, les multiples relectures, le bon à imprimer et l’envoi aux librairies ! Et pourtant ce n’est pas de moins bonne qualité ! (si si je vous jure).

Venons-en au principal : comme je vous l’ai dit plus haut, il m’a suffit d’une petite pause pour le lire ! Une quarantaine de minutes pour lire la soixantaine de pages de ce polar qui m’a étonnée ! Eh oui, on croit connaitre la fin dès le départ, mais en fait, j’ai été surprise souvent ! Les rebondissements sont nombreux et le suspens est là ! Même si j’avais trouvé quelques « trucs », je me suis fait avoir de nombreuses fois et notamment à la fin à laquelle je ne m’attendais pas. A savoir tout de même pour les grands amateurs de polar, je suis un public facile pour ce genre, je trouve rarement le bon meurtrier mais je pense que je ne suis pas la seule :)

Vous l'aurez compris, je vous le recommande fortement puisqu'il a totalement accompli sa mission, à savoir me faire oublier mes révisions pendant un moment ! Vous le trouverez sur différentes plateformes d'achat de livres numériques pour 1,99 € (tous les liens ici).

N’hésitez pas à jeter un coup d’œil aux autres œuvres de Pauline Doudelet ! Il est fort probable que je chronique d’autres livres d’ici quelques mois car j’ai beaucoup aimé son style ! Et puis elle s’appelle Pauline, alors ça ne peut qu’être bon !

Bien sur, cette chronique entre dans le cadre du Club des Lecteurs Numériques d’autant que Delphine est co-instigatrice du club !

PS : Ne vous inquiétez la suite de la vraie histoire de Delphine ne s’est pas passée comme dans le roman ! Delphine ne s’est pas découragée et à finalement trouvé un poste dans une autre bibliothèque, ce qui lui convient parfaitement !

Ce livre, j'en avais beaucoup entendu parler lors de sa sortie l’an passé, notamment par qui avait rencontré l’auteur aux Mots Doubs et par les membres du club des lecteurs numériques. Du coup quand je l’ai trouvé dans la bibliothèque de Mademoiselle Lol Books, je lui ai emprunté.Ce roman commence par un enterrement, celui de Charlotte, amie d’enfance d’Ema. Charlotte s’est suicidée, Ema n’y croit pas et se lance dans une grande enquête qui la mène dans d’étranges cercles politiques et à la découverte de délits d’initiés plus que troublants. En parallèle, Ema et les autres membres du « club » des Morues se posent des questions sur la vie, sur les garçons et les filles, sur le sexe, sur la normalité et sur le sens de leur vie en buvant des vodkas et du Nesquik…Sur le fond, l’histoire est bien, c’est l’histoire et le reflet d’une génération de trentenaires qui ne sait pas vraiment où elle en est. Qui découvre un peu l’internet et son étrange rapport à l’anonymat. Une génération qui se pose surtout des questions sur ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Bref, l’histoire est bien.Mais l’histoire est longue… Notamment les passages de plusieurs pages sur la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques). Et encore, j’y suis sensibilisée… (Ce qui n’était pas le cas il y a 2 mois, mais quand on travaille dans le public, c’est le genre de chose dont on entend parler trèèèès régulièrement ;) ). Il y a aussi les passages un peu surréalistes dont je n’ai pas compris l’utilité, comme la nuit au Refuge par exemple. Et puis je n’ai pas forcément envie de lire des récits d’engueulade et de dépression en ce moment, du coup la fin m’a paru d’autant plus longue.Et pourtant en le refermant j’avais un sentiment de non abouti car la révélation finale sur la mort de Charlotte tombe un peu comme un cheveu sur la soupe et on aimerait bien savoir ce qu’il se passe ensuite. Comment ça ma chronique est paradoxale ?Sinon, vous pouvez retrouver l'auteur sur le blogwww.girlsandgeeks.comet il semblerait qu'un film soit en préparation.

Une anticipation pixélisée ! Sur la boite, il est écrit « Devenez ce héros dont vous rêviez ». Clothaire, geek invétéré n'hésite pas une seconde et investit dans un matériel de pointe pour profiter de ce jeu de rôle à l'immersion ultime. Si Georges Clooney avait joué dans James Bond, il n'aurait pas eu autant d'élégance que son nouvel avatar.

De son côté, Lucile, timide prof de français le jour enfile son casque de vision 3D tous les soirs et se matérialise dans les rues parisiennes sous la forme idéalisée d'une espionne, lointaine cousine de la plantureuse Poison Ivy. Bien vite, les deux protagonistes sont embarqués au cœur d'un thriller palpitant ; réalité et fiction deviennent les mêmes facettes d'une aventure qui pourrait leur faire perdre la vie !

Si Clothaire et Lucile sont quelque peu stéréotypés (geek asociaux dans toute leur splendeur), les deux protagonistes surprennent les lecteurs en gagnant en personnalité et en force au fil de l'intrigue. Le roman d'tombe à point nommé, à l'heure des premiers Oculus Rift et autres lunettes à réalité virtuelle ; les problématiques du roman sont décidément au cœur des préoccupations adolescentes : faire la part du réel lorsque l'on se fantasme un corps et une nouvelle vie, s'accepter au point de redonner aux pixels leurs dimensions - sans refuser une bonne partie de Diablo III !

Fort en action et en réflexion, E-machination pourrait être un clin-d'oeil au mirifique film « The Game » dans lequel le personnage principal devient le « héros » d'un gigantesque jeu à ses dépens.

Allez, je ne me priverai pas du plaisir d’une autre citation concernant la recherche, que l’on a attribué à Hubert Curien, alors qu’il avait accédé en 1984 – ah ! le gouvernement Fabius ! – au poste de Ministre de la recherche : « Dieu ne serait certainement pas admis au CNRS. En effet, il a fait une manip intéressante certes, mais que personne depuis n'a réussi à reproduire. En plus il n'a qu'une seule publication, un énorme bouquin, qui n'est même pas en anglais. »

Bref. Parlons plutôt de la science, la vraie, celle qui désormais peut expliquer pourquoi je transpire des pieds et que cela dégage des fragrances peu appréciées de mon entourage. Ou encore de celle qui parvient à établir qu’en dépit de leur QI, ou grâce à lui, aussi élevé que celui de la moule, les poules n’en possèdent pourtant pas moins un goût de l’esthétique ! Elles savent reconnaître les gens beaux, des gens pas beaux, et préfèrent les premiers. Quelle affirmation de sa subjectivité, pour un gallinacé…

Au travers de 8 chapitres, plus un dernier de divers, couronnant par exemple Daisuke Inoue d’un IgNobel de la Paix, pour avoir inventé le karaoké, méthode originale pour apprendre aux gens à se tolérer, ce bouquin offre une bonne tranche de plaisanteries, scientifiquement exécutées.

Par le menu, on trouvera la Médecine, la Zoologie, l’Intelligence et la Psychologie, l’Économie, la Paix, la Biologie, les Physique et Chimie pour conclure sur la Littérature. Impossible de résumer un tel ouvrage, qui découle d’étude réellement menées, et récompensées pour leur côté farfelu. En cas de cadeau de dernière minute, ou de petite plaisanterie, on sautera sur l’occasion de faire plaisir, non sans avoir plongé son nez dedans.

A l’attention de nos amis urbanistes, très nombreux à nous lire, bien que ces derniers temps, leur assiduité soit en baisse, nous signalerons la découverte de Shukan Shinko, qui aura démontré qu’une statue, composée d’un certain alliage de cuivre et de plomb, mais également d’arsenic, parvenait à repousser les pigeons. La statue agissait ainsi comme un répulsif à fiente…

Du lourd, on vous dit !

Les prix IgNobel 2, de Marc Abrahams, est préfacé par Mac Lesggy, le monsieur de E=M6, si ça parle à certains. Et si vous aimez la sicence, n'oubliez pas que certains professeurs de physique jouent les exhibitionnistes sur le net.

Avant, elle s’éclatait. Maintenant, elle disjoncte (probablement plus proche du terme “overdive” du titre anglais). Ce roman de William Gibson, paru en juin 88 et traduit en français en janvier 90 aura longtemps souffert d’un texte… qui avait le mérite d’exister.

Le Diable Vauvert s’est retroussé les manches et Laurent Queyssi donne un nouveau souffle à cette œuvre fondatrice du cyberpunk — comme à peu près tout ce que Gibson a pu écrire en la matière. Preuve ? Dans Matrix Reloaded, l’une des musiques a pris le nom du roman (Mona Lisa Overdrive), pour 10 minutes de trajets…

Mona Lisa, ce sont trois femmes — Sally, Mona et Angie —, toutes aussi mystérieuses que le tableau de Leonardo Da Vinci, mais en mieux. Éloignées les unes des autres comme l’eau peut l’être du feu (pardon pour cette image bancale), elles feront front commun lorsqu’à Mégacorps éclate un conflit.

Chacune exerce une fascinante attraction, alors qu’elles incarnent des figures féminines archétypales suprêmes : femme-violence, femme-décadence, femme-désir. Une trinité d’enfer pour univers cybernétique, et le troisième tome pour clore une épopée entre cybermonde et humanité 2.0.

va avoir dix-huit ans, ce qui n'est pas une chose exceptionnelle en soi. Seulement, à Hytanica, le royaume dont elle est la princesse et surtout la future reine, c'est le jour où elle devra se marier. Son roi de père a une idée très précise de l'homme qu'il veut la voir épouser et qu'il compte bien lui imposer si nécessaire. Steldor est en effet jeune, très beau, conquérant et vaillant. Aux yeux de presque tous, il fera un très bon successeur. Presque car , elle, le trouve suffisant et insupportable bien que troublant et charismatique. Elle sent que l'amour, c'est autre chose que cela. Et l'arrivée impromptue de Narian dans sa vie va confirmer son intuition. Elle ressent très vite pour lui une inclinaison dangereuse et déconseillée. Eh oui: Narian vient de Cokyri, l'ennemi juré d'Hytanica. La dernière guerre entre ces deux royaumes fut sanglante et a laissé dans les mémoires des anciens des souvenirs à peine endormis. Pourtant, Alera a confiance en Narian. Elle est séduite par ses différences, son éducation, son courage et sa liberté farouche. Elle l'envie, elle qui n'aura pas forcément le luxe de choisir…

A l'âge de seize ans, Cayla Kluver écrit l'histoire d'Alera. Ce premier tome d'une trilogie nous présente un univers où se conjuguent la légèreté de la fête, des plaisirs des jeux et des amourettes et la pesanteur des enjeux politiques, des stratégies et du devoir d'obéissance à son père et/ou sa patrie. L'héroïne est attachante, les personnages sont entiers, l'intrigue est efficace. Ceux qui arriveront à la dernière ligne de ce premier volet ne souhaiteront alors qu'une seule chose: trouver rapidement le second.

Le quotidien de mères au foyer du quartier d’Arlington Park, ni chic ni défavorisé, dans une banlieue résidentielle anglaise. Les jours se ressemblent, comme les cafés bus à longueur de journée, et personne ne se connaît vraiment. Car si l’on gratte l’image de la mère de famille dévouée, omniprésente en façade, apparaissent bien vite fêlures et démons.

Nous voilà chez les cousines anglaises des héroïnes de la série Desperate Housewives. Une fois n’est pas coutume, elles sont moins drôles, plus contemplatives, et beaucoup plus déprimées. Un livre offrant de beaux portraits, sans fard certes, mais qui a souvent la main lourde sur le pathos du quotidien.

Dans une banlieue résidentielle anglaise, ni chic ni pauvre, les mères au foyer se croisent quotidiennement. En façade, ce sont toutes des mères de famille dévouées, qui tiennent la maison propre et s’occupent des enfants. En réalité, elles cachent toutes fêlures et démons, et souffrent d’un mal de vivre profond. Les rapports humains sont superficiels, voire faux, et chacune est seule, enfermée dans une vie qu’elles n’ont plus l’impression d’avoir choisie.

Arlington Park parle du temps qui passe, du regard en arrière sur sa vie, des rêves abandonnés. Le style est bon, l’auteur maîtrise sa plume et sait manier l’allégorie et la métaphore. Prose et nostalgie se mêlent et sont distillées au fil du récit. On pénètre l’esprit de ces femmes, on suit leurs pensées, et c’est peut-être justement toute la limite du livre.

Celui-ci s’adonne à la contemplation, la nostalgie, aux regrets. Mais à l’instar de la vie de ses héroïnes, il ne s’y passe rien. Pas d’action, juste du quotidien. Le ménage, la sortie de l’école, le parc, les invitations en journée d’autres mères du quartier… Le mordant promis sur la quatrième de couverture manque, et la révolte n’est pas vraiment d’actualité. La routine et le caractère déprimant de leur vie sont tellement bien retranscrits, que le lecteur peut s’ennuyer d’une telle lecture.

D’aucun pourra y voir une grande vérité, la cruauté de la vie, des portraits sans complaisance. Mais on peut aussi remarquer que le thème commence à être éculé, et a été traité de manière plus fine, moins prévisible, moins déprimante surtout. Reste un bel exercice littéraire, une plume joliment maniée. Ceux et celles à qui le pathos ne fait pas peur peuvent foncer !

Sara est une petite sorcière, mais elle n'est vraiment pas douée en magie ; elle ne parvient même pas à avoir son premier examen de sorcellerie. Pas facile à assumer quand on est la fille du célèbre enchanteur Orson l'Horrible et de la belle Arabelle. Mais un jour, toute la famille, excepté Sara et son petit frère Pépin, part pour un important congrès. Restés seuls, les deux bambins s'entraînent à la magie quand ils entendent un grand BOUM ! juste devant chez eux. En sortant, ils découvrent un jeune garçon inconscient, un cobra posé sur le ventre, et près de lui, une sacoche de cuir, une flûte de cuivre et un tapis brodé de fil d'or. Et si c'était le bel inconnu dont Sara rêve tant ?

nous embarque dans les aventures d'une petite sorcière vive et pleine de malice, entourée de son petit frère Pépin qui adore la faire enrager, du beau Gali, jeune fakir amoureux d'elle, de Clarinette, jolie princesse, et de Câlin, Croac et Chapeau, les animaux de compagnie dignes d'une famille de sorciers.

Les aventures riches en magie et en péripéties de Paul Thiès, les illustrations très colorées de Maëlle Cheval, la carte de la Forêt des Sources, les « secrets d'une sorcière », le jeu-questions et le glossaire enchanteront les petits lecteurs de cette nouvelle série qui compte pour l'instant deux tomes : Le garçon tombé du ciel et Prisonnier au château.

De courts romans pour débutants qui mêlent sorcellerie, humour, amour, amitié. Après « Plume de pirate », succès assuré pour la nouvelle série de Paul Thiès…

NdR : Le tome 2 est également paru.

Depuis 5 ans, Cameron et sa mère Katherine fuient un père et un mari violent. Ils déménagent régulièrement, Katherine vivant dans la peur qu'il les retrouve. Ainsi balloté, Cameron peine à se faire des amis, manque de repères et souffre de l'absence de son père et de l'attitude de sa mère qu'il considère comme paranoïaque et surprotectrice.

Après une énième fuite, le fils et sa mère se retrouvent dans une vieille ferme isolée au milieu des champs de maïs, là où personne ne devrait pouvoir les trouver. Pourtant, le malaise persiste pour Cameron. Le passé de cette baraque est lourd de secrets : théâtre d'une tuerie familiale auréolée de mystères, les rumeurs les plus folles circulent sur cet endroit. Et ces évènements vieux d'un demi-siècle résonnent étrangement dans la vie du jeune garçon…

Palpitant, effrayant, efficace, ce thriller met en scène deux drames familiaux qui se télescopent à 50 ans d'intervalle. L'atmosphère est oppressante, angoissante et les personnages captivants. L'histoire, construite autour du suspens et de l'attente de la révélation, empêche de refermer le livre. Au centre du récit, Cameron, un jeune garçon débrouillard à la psychologie torturée, cherche la vérité.

Qui est vraiment son père ? Est-il si dangereux que ça ? Et cette voix qu'il entend depuis l'emménagement, est-elle réelle, ou juste le fruit de son imagination ? Beaucoup de coïncidences, trop pour en être, et pourtant… Doute, folie, vérité, tout s'emmêle. La fluidité de l'écriture d'dénuée de pathos, plonge le lecteur dans la tête de ce jeune homme perturbé, moqué et dénigré, en proie à une foule de démons intérieurs.

Les Chiens est un thriller passionnant, haletant, couplé à un roman psychologique profond, pour une intrigue intense et effrayante. À ne pas lire le soir…

228 pages de bande dessinée sur l’Outsider d’Hollywood, Francis Ford Coppola. Le dessinateur « Amazing Ameziane » s’était déjà concentré sur l’autre grand rit(v)al de New York, Martin Scorsese. Un fils de Little Italy face à « Don Coppola » du Queens. Le second est une figure à la Léonard de Vinci dans cet alliage rare entre inclination pour l’art, fibre d’inventeur-bricolo, et passion pour les dernières innovations technologiques. 

Coppola est le père des indépassables Parrains, Apocalypse Now et Rusty James. Beaucoup de pages pour les deux premiers, une, à peine plus ou moins, pour le troisième et les autres. Dans Rusty James, on y parle de l’intérieur : Mickey Rourke, pour son premier rôle important, est extraordinaire en Outsider sensoriel face au sous-coté Matt Dillon. Ça aurait mérité plus : le maître a entièrement écrit le film, comme un autre chef d’œuvre, Conversations secrètes. Deux de ces grandes fiertés.

Coppola, c’est un jeune homme qui s’est rêvé écrivain. Il aurait évidemment pu le devenir, et il le sait. Dans une interview donnée au Figaro le 29 janvier 2015, à l’occasion du Festival international du film restauré à la Cinémathèque française, il est formel : « Goethe, aujourd’hui, ferait du cinéma. » Les génies, depuis la seconde moitié du XXe siècle, sont pour la plupart dans le cinéma, et non dans la littérature. Discours plus difficile à tenir pour les années 2010-20…

Donc quelques pages, ou une simple mention, pour Les Gens de la pluie, l’un de ses premiers films importants, Coup de cœur, Peggy Sue s’est mariée, ou Dracula (rien pour Twixt). Et beaucoup pour son drame en 3 actes d’une dimension mythologique ou sa descente aux enfers initiatique.

La folie du tournage aux Philippines (dont est né le film indépendant le plus monumental jamais réalisé), sa détermination pour s’imposer face aux studios qui préfèrent les profils à la Christopher Nolan… Un bel objet pour les fans du cinéaste, et ceux qui devraient aller découvrir Rusty James…

Au Pays du roi Charlepogne, le jeune Tartagnol souhaite devenir chevalier pour servir son roi. Alors que la guerre est déclarée entre Charlepogne et Poilenfrac, le roi des Voisins, Tartagnol ne fait ni une ni deux : il part se battre aux côtés de l'unique chevalier du roi Charlepogne : le chevalier Tartendur.
Une fois sacré chevalier à son tour, Tartagnol se dirige à cheval sur ses ennemis, mais son cheval, effrayé, ralentit de plus en plus, jusqu'à s'arrêter à quelques mètres des deux chevaliers du roi Poilenfrac. Une fois immobilisé face aux ennemis, le cheval se mit à miauler, à miauler mieux qu'un chat ! Les deux chevaliers de Poilenfrac, surpris, éclatent de rire jusqu'à se rouler par terre.
En voyant cela, Poilenfrac n'est pas content, il considère que le cheval de Tartagnol est une arme interdite !

est un grand album déclencheur de fou-rires. La réaction des chevaliers du roi Poilenfrac face au cheval qui miaule en est d'ailleurs le meilleur exemple. Débordant d'humour burlesque et de détails inattendus, cet album très grand format n'est pas sans rappeler l'humour absurde des Monty Pythons ou de Raymond Queneau, en version jeunesse… On notera également l'allure de cet album, aux couleurs beiges et marrons, proche de l'allure des vieux livres, donnant à cette aventure épique une dimension ancienne…

De retour après Le chant d’Achille et Circé, Madeline Miller donne cette fois-ci une voix à la belle Galatée. Transformée en femme moderne, la sculpture de Pygmalion ayant pris vie sous les doigts de Venus doit affronter un mari manipulateur et violent sous la surveillance des médecins.

Réécrivant cette fable comme un conte moderne, l’autrice donne une tournure brutale et glaçante au mythe de Pygmalion en l’abordant du point de vue de la statue.

Madeline Miller fait une nouvelle fois preuve de justesse et de délicatesse tant dans sa réécriture que par les thèmes abordés tels que la violence conjugale ou l’emprise psychologique. Une nouvelle poignante au format poche à glisser dans toutes les bibliothèques.

Lili Lane, une adolescente de 16 ans n'est pas une fille comme les autres. A partir de 04h33, le matin, elle oublie les évènements de la veille, comme si elle ne les avait jamais vécus, au grand dam de son petit ami dont elle redécouvre le visage chaque jour. Seule sa meilleure amie et sa mère sont au courant de son problème. Pour éviter de se compromettre, Lili retranscrit les moindres détails de ses journées. Un jour, sa vie se complique un peu plus, lorsqu'une vision du futurvient la hanter, celle d'un enterrement!
Lili décide alors d'essayer de comprendre cette vision si même pour réussir elle doit faire ressurgir des éléments du passé qui vont se révéler effrayant…

est un excellent thriller psychologique, poignant et touchant qui ne peut laisser le lecteur indifférent. L'intrigue se met en place très tôt mais va, par la suite, s'estomper derrière la relation amoureuse de Lili. Du coup, celle-ci s'édulcore et c'est vraiment dommage. Le style de l'auteure est assez simple, on aurait peut-être même préféré qu'il soit plus descriptif.

En dehors de ces quelques remarques, le premier roman de Cat Patrick est une très belle réussite. Sans dévoiler le dénouement, l'auteure nous livre ici une fin digne des meilleurs thrillers puisqu'elle parvient en un tournemain à nous emporter dans des perspectives que nous étions à mille lieux de soupçonner ! Fantastique!

Le Barde de la Gorsedd des Druides de Bretagne, Arzh-Klasker (Ours qui cherche), et Druide Artos-Sagios dans un autre cercle, partage ici des contes initiatiques et symboliques. Appréciation de la nature, de la voix animale comme dans le dernier film de Thomas Cailley, l’écoute autour du feu. Thierry Châtel de son nom civil partage sa passion pour l'Histoire et la langue bretonne, celles des anciens celtes.

Du préhistorique Triskell d’Irlande, en passant par l'ancienne civilisation de Hallstatt, jusqu’à Aremorica de la Gaule occidentale, peuplée des Osismes, Coriosolites, Vénètes, Riédons et Namnètes, toute une histoire des Druides, des menhirs et des dolmens. Ils ont été à la fois prêtres, juges, savants, et conseillers des rois et chefs tribaux.

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Les contes et dessins sont dessinées par le Barde de la Gorsedd : l’oeuf cosmique primordial, l’office des druides, une battue, les dieux et déesses, Uisu-Rix prochainement Trois-fois grand, la dame blanche du lac, un îlot fantôme, le dernier druide… Un petit ouvrage parfait pour faire rêver les enfants et les initier à l’esprit des prêtres des forêts. Et en bonus, une initiation à la langue, la culture et aux pratiques, à base d’exercices. 

Les Éditions du Petit Pavé ont vu le jour au siècle dernier dans la région de la Loire, une terre imprégnée de l'héritage littéraire de Rabelais à Julien Gracq.

 
Ah, les troquets de mon enfance, quand je sirotais ces lait-fraise, attendant que vienne mon tour de jouer à Pong : qu’avait-on inventé de plus épuré (le flat design n’a qu’à prendre des cours d’histoire) que ces deux lignes opposées se renvoyant un pixel… 

Nikopek et moi devons avoir enduré les heures de supplices avant de s’emparer des commandes de la borne d’arcade — sauf que lui en a tiré une bande dessinée aux limites de l’horrifique, certes, mais résolument plongé dans une folie meurtrière. 
Fallait pas lui prendre sa place.

Vers la fin des années 80, dans la morne et paisible ville de Rosebud (Montana, pour qui aurait des envies de géolocalisation), une famille entière est assassinée. Consternation : la radio locale en fait ses choux gras tandis qu’au commissariat du coin, Gavin, ado bossant dans une boutique de location de vidéos, vide son sac devant les enquêteurs.

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Affaire facilement classée ? Pas vraiment : le visage balafré du gamin aurait dû leur mettre la puce à l’oreille. D’autant qu’il les avait charitablement prévenus : ses confessions n’auront rien de la promenade de santé. 

Dans cette ambiance nocturne quasi constamment, on plonge dans un récit où les références ne manquent pas (Metallica for ever !). Au croisement du satanisme lugubre et du jeu vidéo – car, tout s’articule autour d’une borne d’arcade délicieusement désuète — Arcadium frappe fort. 
Les couleurs oppressent, le rythme joue aux montagnes russes… insert coin, sans hésitation.

France. Le Chambon-sur-Lignon. 1940.
Le pasteur André Trocmé et son épouse s'efforcent de faire passer clandestinement des familles juives, suite à l'armistice du Maréchal Pétain, vers les territoires inoccupés par les troupes allemandes. Les férus d'Histoire savent déjà que ce pacte franco-allemand donna lieu à la fameuse rafle des juifs à Paris, rassemblés au «Vel' d'Hiv», le Vélodrome d'Hiver, et emmenés vers leurs destins. , dont la famille est originaire de la région d'Auvergne, avait soif de conter l'héritage de courage, peu connu, que les anciens laissaient aux jeunes générations en place. Elle y a glissé un amour romantique fictif entre un jeune adolescent de quatorze ans, André (pas André le pasteur, attention!), qui peine à obtenir son certificat, et une jeune allemande juive, Simone, qu'il surnommera tendrement Rebecca.

Les apports documentaires véridiques et la fiction amoureuse se mêlent parfaitement. Je me souviens, Rebecca ne tire jamais trop vers le drame. On est chaleureusement mené tout au long de l'histoire sur une note de fraternité, justifiée par une histoire propre, les persécutions protestantes passées du village, et une franche camaraderie paysanne où chacun aide son voisin dans le besoin.
Les moments descriptifs des moissons sont réellement vivants et intéressants. Nathalie Somers nous démontre bien malgré tout que la vie doit continuer, le quotidien des fermiers en dépend (récolte, location de la Batteuse pour le village, la cueillette des myrtilles, le cochon tué…). L'amour du jeune André pour Simone évolue donc au rythme des saisons, où chaque moment passé loin d'elle, place le jeune homme dans la peur d'en être séparé à jamais. Les «deux tourtereaux» prennent le temps de vivre et de s'autoriser à apprécier chaque instants de fous rires, sans culpabiliser. Garçons et filles y trouveront leurs comptes!

Nous sommes en 1995, en compagnie d'Emma qui, pour ses quinze ans, reçoit un ordinateur flambant neuf. Jusque là, rien de bien stimulant, me direz-vous. Mais quand elle se connecte pour la première fois à internet et qu'elle y découvre un site qui lui est totalement étranger, tout devient plus intéressant… Il ne s'agit pas d'un blog obscur créé par un collectionneur de pailles colorées, ni d'un album en ligne des plus belles photos de chats ressemblant à Hitler. Non. Ce site inconnu s'appelle Facebook et Emma va y découvrir une femme qui lui ressemble, qui porte son nom, qui est née au même endroit qu'elle, le même jour, qui a fréquenté le même lycée et qui a le même entourage qu'elle. Grâce à ce «Facebook», Emma a accès à son avenir mais celui qui apparaît dans son futur profil ne lui convient pas du tout…

et soulèvent ici la question du destin, de l'influence que chacun d'entre nous a sur son propre futur. Dans , il devient clair que ce que nous croyons être parfait pour nous l'est rarement, en réalité. On constate que les liens qu'on pense durables et solides sont parfois dénoués par le temps, que la plus belle fille du lycée peut devenir une épouse insipide et castratrice, que le beau gosse du bahut sera finalement un beauf absolu, que le copain de toujours qu'on traite en frangin ne le restera pas… Bref, que la vie est riche en surprises et ce livre en est une plutôt agréable.

Permanent Midnight (trad. Philippe Aronson et Emmanuelle Aronson) de Jerry Stahl, c'est comme plonger tête la première dans un cocktail explosif d'Hollywood, où les paillettes se mélangent à la poudre blanche et où les seringues remplacent les feutres. Stahl, cet électron libre, nous embarque dans son autobiographie, oscillant entre un humour décapant et une mélancolie à fleur de peau. 

Visualisez un scénariste doué, empochant des chèques à six chiffres pour des sitcoms, tout en cherchant sa veine dans les recoins sombres des studios. C'est brut, c'est audacieux, et ça vous prend aux tripes ! On oscille entre rires nerveux et larmes amères face à cette descente aux enfers. 

Si vous voulez une histoire à l'eau de rose, détournez-vous. Mais si l'appel du gouffre d'Hollywood vous attire, sautez le pas ! Permanent Midnight, c'est comme une virée en montagnes russes dans l'âme tourmentée d'un créateur. 

Et si vous hésitez encore, sachez que ce n'est pas qu'une simple introspection : c'est une plongée vertigineuse dans les méandres d'un artiste cherchant sa lumière. Aventuriers, prêts pour le grand saut ?

Wahoo Cray (ainsi prénommé en hommage à un catcheur) est un ado peu conventionnel : savant mélange d'Indiana Jones et de George de la jungle, il a grandi en compagnie de singes, tortues, crocodiles et autres espèces plutôt éloignées de nos hamsters habituels. C'est d'ailleurs de famille, puisque son père, Mickey, était lui-même dresseur d'animaux sauvages. Enfin, jusqu'au terrible accident... Une sombre affaire de collision entre sa boîte crânienne et un iguane...

Mais leurs vies à tous deux est sur le point de changer: Derek Blair, aventurier autoproclamé et animateur vedette de la célèbre émission de télé-réalité “Expédition Survie !”, leur propose 1 000 dollars par jour pour participer à son show.  Le hic, c'est que rien ne va se dérouler comme le scénario le voudrait : Derek, insupportable Crocodile Dundee du pauvre, disparait dès le premier jour de tournage dans les mystérieuses Everglades. Au cas où la production l'aurait oublié, la Nature le lui rappelle : c'est elle, la véritable star du programme...

Comment ne pas saluer cette réussite littéraire incontestable qu'est ? Grâce à son style loufoque et léger, son humour qui ressemble à son style et son ton qui a des airs de son humour, nous livre 300 pages excellentes.

Ce livre est à la fois une satire sociale très intelligente, un plaidoyer efficace (et non moralisateur, pontifiant ou lourd) en faveur de l'écologie, une farce géniale et une histoire touchante qui ne verse jamais dans le pathos. Les personnages sont atypiques et délicieusement farfelus, les animaux s'y révèlent pleins de surprises et le lecteur, lui, part à l'aventure !

Il est difficile de dire un dernier au revoir à Mattéo, héros de la saga historique de la première moitié du XXe siècle... Mais le repos du guerrier est mérité ! Rencontré à l'aube de la première guerre mondiale, nous le quittons dans cet ultime épisode au cœur de la seconde, en étant passé entre-temps par la révolution Russe et la guerre d'Espagne.

Une fois encore, le dessin de jean-Pierre Gibrat est impressionnant et certaines cases sont réellement magnifiques, mais c'est plus encore l'écriture magistrale qui s'est complétement libérée dans cette série déjà culte qui a été déclencheur de mes plus grands plaisirs en lecture.

Un très grand auteur au service d'une grande oeuvre !

Récit romanesque de haute tenue, composé de quatre époques, Mattéo raconte la destinée singulière d'un homme qui, de la guerre de 14 à la Seconde Guerre mondiale, en passant par la révolution russe, le Front Populaire et la guerre d'Espagne, traversera époques tumultueuses et passions exacerbées...

Finalement, comme malgré lui, Mattéo sera de toutes les guerres, celles qui auront embrasé les premières décennies du XX? siècle en mettant à mal son pacifisme militant, comme celles qui meurtriront son coeur d'amoureux éconduit. 

Timothy Blackhill, américain de seize ans, s'éveille d'un long coma. Hospitalisé depuis plusieurs heures, les médecins lui révèlent que ses parents et Ben, son frère aîné, sont décédés suite à un accident de voiture. Rien ne permet d'expliquer ce tragique accident. Les témoins qui ont trouvé Tim, inconscient et éjecté hors du véhicule, affirment avoir aperçu un grizzli.
Un inspecteur de police, désigne l'adolescent comme responsable. De plus il semblerait être un consommateur évident de ce nouveau produit hallucinogène appelé «Tiger Eye».
Plongé malgré lui dans un cauchemar sans fin, Tim est pris en charge par l'institut français du docteur McIntyre, dans le but qu'il recouvre la part de mémoire qui lui fait défaut. Les chambres sont étrangement adjointes de pièces en sous-sols, fermées de barreaux et équipées de chaînes. Des souvenirs récurrents de Tim de chasses animales viennent conforter la théorie folle du docteur selon laquelle, il n'aurait pas été sauvé par l'ours mais qu'il serait l'ours lui-même ! L'établissement est en réalité un refuge aux victimes de«métamorphanthropie», pourchassées à mort par un chasseur-collectionneur surnommé «le Taxidermiste»! Tim devra entamer un long parcours initiatique afin de découvrir la vérité sur l'accident, les sources de son «Instinct» animal et maîtriser cette part inconnue qui se cache en lui.

L'atmosphère montagneuse et champêtre décrite par renouvelle le décor habituellement nocturne du genre «loup garou». Il décline d'ailleurs la malédiction à une palette d'animaux des plus diverse. L'auteur ne manque d'ailleurs pas d'humour en ajoutant le personnage du jeune Shariff qui devient homard selon les marées et la référence à «l'oeil du Tigre» du film «Rocky» sied parfaitement à cette épreuve du contrôle de soi. est un roman à l'intrigue bien menée et une version subtile et moins romanesque que le très connu «Twilight»sur le passage de l'adolescence, qui lui est plutôt réservé aux lectrices…