Sous les couvertures

Déclaration de Pierre Dharréville

Pour un auteur indépendant, qui commercialise son ouvrage au travers des plateformes numériques contemporaines, la première accroche restera la couverture - au même titre qu'elle sert d'outil de communication pour une maison traditionnelle. Mais la première différence entre un travail amateur, et une volonté professionnelle, passe par la couverture la plus efficace possible. Et pour ce faire, il existe des services assez intéressants. 

L'animateur Henning M. Lederer s'est attaqué aux couvertures de livres, et à toutes les aventures qu'elles peuvent vivre lorsqu'elles ne sont pas repliées par un quidam en pleine lecture. « Covers », tout simplement, présente un travail d'animation soigné, qui s'appuie essentiellement sur les formes abstraites et parfois psychédéliques de livres anglophones. 

Depuis quelques semaines que les premières œuvres produites par la société FeniXX sont commercialisées, on voit enfin les résultats de la numérisation des œuvres indisponibles. Si le décret d’application a conduit à saisir le Conseil d’État, lequel s’est tourné vers la Cour de justice de l’Union européenne, le processus de mise en vente est tout de même déclenché. Comme on le dit : le seul risque est de vendre des livres – quitte à ce que l’Europe explique par la suite que c'était interdit dans ces conditions...

L'Inde, les pays arabes… Les traductions occidentales de livres qui s'y rapportent font légion, et pour annoncer la couleur, elles appellent systématiquement des couvertures « exotiques »… Or, sur ce point, les éditeurs occidentaux semblent manquer un peu d'imagination : plusieurs blogs se sont amusés à monter des ensembles de couvertures… La ressemblance est frappante !

C'est moche comme pas permis, mais il se trouvera nécessairement quelques aficionados bien allumés pour s'extasier. Probablement parce que ça bouge un peu. Sauf qu'il faudrait être bête à manger du foin rassis pour ne pas se rendre compte que DC Comics a confondu talc pour bébé et produits stupéfiants. La nouvelle livraison de couvertures animées frise le suicide oculaire.

Shia LaBeouf ferait-il des émules ? Quoi qu'il en soit, le dessinateur Chris Foss, bien connu des amateurs de science-fiction pour ses couvertures des livres d'Asimov, n'a plus qu'à se mordre les doigts. Quitte à ne plus dessiner : un de ses confrères a en effet « rendu hommage » à son travail en reproduisant presque trait pour trait ses oeuvres, des copies qui se sont particulièrement bien vendues aux enchères.

Si le fondateur de Playboy, Hugh Hefner, est décédé mercredi, le magazine de son côté n'a pas fini de faire parler. Paroles de Lapin, un ouvrage assemblant de grands entretiens donnés à Playboy, paraîtra aux éditions du sous-sol le jeudi 26 octobre prochain. Une interview de Hugh Hefner est escomptée au sommaire, l'occasion de découvrir quelques-une de ses passions cachées, dont l'écriture et le dessin.

C'est vrai parfois que les couvertures dont sont affublées les classiques littéraires n'incitent pas à la lecture. Par exemple, les jeunes gens qui ne sont pas très motivés à l'idée de lire un roman du 19e siècle ne seront pas forcément encouragés par une couverture austère. DailyLit/Plympton, Le Harvard Book Store et le Creative Action Network proposent de concevoir soi-même la couverture d'un livre bien connu. 

Robots meurtriers, créatures monstrueuses, criminels assoiffés de sang et même des petits bonshommes verts, une exposition se tient à la galerie

Innover pour se distinguer, c'était le credo de DC Comics avec son opération de septembre, 52 Villains Month 3-D Motion Covers. Les publications de ce mois présentent une couverture 3D, comme le nom l'indique, et le succès a été immédiat : toutes les commandes ont été fournies.

C'est un petit retour dans le temps, avant les grandes rétrospectives qui vont fleurir sur le net et dans la presse, pour faire l'inventaire de l'année 2010, riche en rebondissements...

L'artiste Clémentine Mélois a trouvé une nouvelle façon d'entrer dans les grands classiques de la littérature. Avant même de les ouvrir, elle se joue de leur couverture, les revisitant au gré de l'actualité.

Patience, minutie, probablement un peu de folie : des passionnés se sont mis en tête de reproduire les plus fameuses couvertures de comics, DC, Marvel, Image Comics et autres, et de les réunir sur le site

Bloomsbury vient de dévoiler les nouvelles couvertures pour les éditions adulte d'Harry Potter. Comme on le voit sur les images, le design est sensiblement différent des anciennes versions. Il s'agit de maintenir l'attractivité du produit. 

Pour les amateurs d'animes, consultables en toute légalité et facilement, le site Crunchyroll est une perle. Mieux qu'un baba au rhum pour un poivront. Qui désormais dispose de sa propre application sur Android, gratuite, et permettant de se goinfrer de séries jusqu'à plus soif.

Des couvertures, certes, mais il ne s'agit toutefois pas véritablement de livres. L'artiste Joey Spiotto, basé à Los Angeles en Californie, illustre à sa manière le phénomène de nostalgie qui lorsque l'on est devenu adulte peut parfois ramener à notre souvenir nos activités de jeunesse. Par le biais du fan-art, l'illustrateur a dessiné des couvertures à la mode de la série pour enfants Little Golden Books, apparue il y a plus de 70 ans, mais mettant en scène des jeux vidéo sur lesquels se sont amusés les bambins d'une toute autre génération. Une manière d'anticiper l'avenir de la nostalgie en fusionnant les produits de deux époques distinctes.

Certaines chansons sont bien trop courtes, et les histoires qu'elles racontent pourraient sans doute s'allonger sur bien des pages : Todd Alcott, scénariste et acteur américain, s'est fait graphiste pour associer des chansons de David Bowie, Bob Dylan ou Elvis Costello avec d'antiques couvertures de pulp américains, ces livres bon marché à l'encre de mauvaise qualité...

Que devient la série Tintin…sans Tintin ? C'est sur ce projet que travaille le Tumblr Assorted Schmidt. Reprenant vingt-trois couvertures des célèbres albums d'Hergé, l'artiste a veillé à faire disparaître le personnage principal de l'illustration. Une façon de voir ce qui reste de Tintin une fois que l'on a retiré Tintin.

L’illustrateur américain Edward Gorey est au fil de sa carrière parvenu à créer des atmosphères surréalistes et macabres, au gothique grinçant. Particulièrement prolifique, il a signé plus d'une centaine d’ouvrages et a pu imprimer sa patte sur certains classiques de la littérature. 

Mort en avril 2012, Nicola Pugliese, écrivain et journaliste, ne laisse derrière lui que deux romans dont Malacqua, sous-titrée « quatre jours de Pluie dans la ville de Naples dans l’attente que se produise un événement extraordinaire » . D’abord publié en 1977, le roman tombe, comme son auteur, rapidement dans l’anonymat. Il faudra attendre 2013, un an après la mort de l’écrivain, pour que les éditions Tullio Pironti fassent réapparaître Malacqua dans les librairies italiennes. Fantastique, morne et kafkaïenne, l’oeuvre de cet auteur nous plonge dans la ville de Naples, frappée alors par le déluge et la précarité.

Aux États-Unis et au Canada, le mois de février est, depuis quelques années, le « Black History Month », une période où l'on met un peu plus en avant les œuvres de créateurs afro-américains, ou plus généralement issus de la diaspora africaine. Des élèves de 6e d'un collège de la ville de Milwaukee, dans le Wisconsin, se sont emparés d'œuvres qu'ils ont étudiées en se mettant en scène « dans » les couvertures des ouvrages.

Acheter plus de livres ? Encore la semaine passée, à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle librairie, le constat se faisait avec humour : on en achète plus qu’on en lit. Parce qu’on aime cette petite impulsion qui pousse à s’emparer, feuilleter brièvement et se laisser aller... 

Le développement des médias online permet une plus grande interactivité et proximité avec les internautes, ces lecteurs 2.0, et peut ainsi améliorer l'éventail de sujets proposés.

Ah, le bruit et l'odeur des livres en papier... un thème qui devient littéraire à mesure que les pourfendeurs de numérique se massent et geignent de ce que les pages ne se tourneront plus jamais comme avant...

L'Australian Book Designers Association, comme son nom l'indique, rassemble les designers de livres et, avant tout, de leur couverture. Et, même si l'on est très attaché au texte, il est évident que celle-ci a un rôle à jouer dans le fait de choisir tel ou tel livre, et peut même contribuer assez fortement à l'attachement que l'on ressent pour telle ou telle œuvre.

Les éditeurs prennent le pli de la communication sociale, et notamment des outils mis à disposition. Le dernier accord en date a été passé entre Random House et Pinterest, pour favoriser la connexion entre les lecteurs et les ouvrages. L'idée est d'enrichir les contenus proposés sur le site de l'éditeur, par l'intermédiaire de l'API du réseau de partage de photos.

Qui a dit que les ados ne connaissaient pas leurs classiques ? Depuis le succès de Twilight de Stéphanie Meyer, les éditeurs rendent ces oeuvres plus attractives, empruntant les codes du romantisme gothique. 

Question : quand un grand couturier décide de faire des livres, va-t-il les signer, ou simplement les illustrer ? Christian Lacroix a tranché : il signe et illustre, mais uniquement la couverture.