Les roturiers aiment les secrets des aristocrates qui leur semblent appartenir à un monde radicalement différent du leur, et donc fascinant. Autrefois, dans les dernières décennies du 19ème siècle et les premières du 20ème, ils dévoraient les romans de Delly, de Veuzit, les "Marc Levy" et "Guillaume Musso" d'alors. Grâce à eux, ils pouvaient, croyaient-ils, connaître de l'intérieur les rouages étranges de ce monde où des ducs cruels et fiers, anachroniques, imposaient leurs vues à de fragiles jeunes femmes conduisant des Delage. En commençant à lire "La Hourie" de Roger Vercel, publié en 1942 chez Albin Michel, j'ai cru un instant me trouver devant un de ces romans sans intérêt, même s'il était très bien écrit (tous les romans de cette époque le sont d'ailleurs). Je me trompais