Marine Le Goascoz

« L' «  » est une expression qui résume une image concernant le phénomène fondamental de sensibilité aux conditions initiales en théorie du chaos. »

Quel est le lien logique entre Yannick Noah, Marine Le Pen et Boule & Bill ? Nous n'en sommes pas encore à la « théorie du chaos », mais lorsque Marine Le Pen, la présidente du Front National, a entendu la nouvelle chanson de Yannick Noah  « Ma colère » son sang n'a fait qu'un tour (tiens, ça nous rappelle quelqu'un…). Même si ce n'est pas clairement explicite, il faut dire que les paroles du chanteur ont de quoi agacer Marine Le Pen, à plus de deux semaines des élections municipales « ma colère n'est pas un Front/elle n'est pas nationale (...) ma colère a tout l'honneur/de combattre la leur ».

Bien entendu, la dame n'a pas tardé à réagir en qualifiant les paroles d' «indigente » et d' « assez mauvaise » allant même jusqu'à ironiser sur la situation « C'est quoi la prochaine étape ? La sortie d'un album "Boule et Bill s'engagent contre les extrêmes" ou "Bécassine fait de l'antifascisme" ?! » 

détail de photo staffpresi_esj (CC BY-SA 2.0) + montage LHSF

La situation aurait pu s'arrêter là, mais c'était sans compter sur la réaction des éditions Dargaud, éditeur des bds de Roba et maintenant de Verron, qui n'a pas attendu pour mettre sur son fil Twitter, cette simple réponse « United Colors of Boule & Bill ».

.@afpfr@taimaz United Colors of Boule & Bill pic.twitter.com/lrOqKgf2Ye

Interrogée par FranceTvInfo sur le pourquoi de ce tweet, la responsable de projet internet des éditions Dargaud, Delphine Bonardi a répondu « Boule et Bill est basé sur des valeurs d'amour, de fraternité et d'amitié entre un petit garçon et son chien » « On avait envie de réagir, en étant sobre et sans polémique, avec ce joli dessin contre le racisme et pour la diversité ».

Une réponse qui à du chien, pourrait-on dire…

Difficile de savoir qui a commencé : Roman Polanski, Frédéric Mitterrand ou Marine le Pen. Évidemment, si Fred n'avait pas été ministre, on peut se demander si les parlementaires de gauche auraient fait tout ce bruit. Parce que du côté Marine, on connaît les stratégies de dénigrement du FN : on détourne un propos, juste assez pour qu'il fasse scandale et qu'il traîne dans la boue la cible. En l'occurrence, Frédéric Mitterrand.

Au cours de l'émission d'Yves Calvi, Mots croisés, Marine le Pen établit un rapprochement nauséabond entre le livre de Frédéric Mitterrand, paru en 2005, La Mauvaise vie et les propos tenus par le ministre dans l'affaire Polanski.

Effectivement, les propos du ministre peuvent choquer (voir dans Le Point ses paroles). Entendre : « De le voir ainsi jeté en pâture pour une histoire ancienne qui n'a pas vraiment de sens et de le voir ainsi seul, emprisonné, alors qu'il se rendait à une manifestation où on allait lui rendre hommage, c'est-à-dire ainsi pris au piège, c'est absolument épouvantable », a effectivement de quoi faire avaler douloureusement sa salive.

Un excellent livre, joyeusement détourné

Même si pour l'actuel ministre, se faire attaquer par le FN « est un honneur », reste que les moyens mis en place sont une fois de plus franchement à vomir. Rapprocher les arguments de l'actuel ministre de son texte écrit alors qu'il n'occupait pas la fonction, le tout dans l'optique fumeuse de le décapiter en place publique, voilà qui est gerbant.

D'autant que le livre à sa sortie n'avait pas suscité une telle polémique du tout, bien au contraire, on avait salué l'auteur et son livre. On se replongera avec Rue89 dans les fameux passages dénoncés par Marine le Pen pour se rendre compte de toute la supercherie et l'évincer comme il se doit.

L'homosexualité, ça vous gène ?

« Je mesure le chemin parcouru par la réputation des Français, depuis le french-lover hollywoodien des années 30 au pédophile planqué des années 2000 », écrivait-il, alors qu'il réalise combien le tourisme sexuel est justement une abomination. Jamais Mitterrand ne parle de son attirance pour de jeunes garçons, mais bien plutôt d'étudiants.

Cela dit, l'homosexualité n'est pas non plus l'une des marques de tolérance du FN, et le glissement sournois qui s'opère prend alors tout son sens. On se souviendra d'un, parmi les milliers, propos homophobe tenu par Jean-Marie, que rapportait Tetu : « Dans le Marais de Paris, on peut chasser le chapon sans date d'ouverture ou de fermeture, mais dans le marais de Picardie, on ne peut chasser le canard en février. » C'était en février 2007. Mais il s'en trouve d'autres...

Non, mais on est où, là ?

Or, c'est connu, de l'homosexualité à la pédophilie, il n'y a qu'un pas que l'on franchit allégrement. « Qu'est-ce qu'on peut dire aux délinquants sexuels quand Frédéric Mitterrand est encore ministre de la Culture ? », interroge Marine le Pen, dans un acte de désinformation digne de ce que le parti d'extrême droite nous a toujours montré. En gros, nous expliquait un confrère, « avant, les régimes totalitaires brûlaient les livres, maintenant les groupes extrémistes les détournent ». C'est juste plus sale et plus efficace.

Car la campagne entamée est bien celle d'un détournement sinistre. Et que les parlementaires socialistes sautent sur l'occasion, avec un M. Hamon « choqué », cela confine au ridicule. « Si le président de la République ou le premier ministre, eux, trouvent que ce n'est pas si grave que ça, il restera, mais c'est à eux de dire maintenant si Frédéric Mitterrand doit rester ou pas », est intervenu Benoît Hamon.

Union du grotesque et du sublime...

« C'est bien dommage de pouvoir imaginer que des élus de gauche aillent rejoindre le Front national », a rétorqué le ministre.

Ce qui achèvera le passant, c'est un petit rappel sur la politique culturelle du FN, d'une indigence confinant à l'absurde, et qui, pour une fois, évoque un ouvrage... dans le seul but de dénoncer et bafouer un ministre sous des prétextes fallacieux.

Prendre un roman pour construire une accusation, ça donne le tournis.

La veille de Noël, la jeune regarde la vitrine d'un magasin de poupées avec envie. Elle est accompagnée de son jeune frère Manuel qui tout à coup va disparaitre. Guidé par ses appels à l'aide, l'enfant va se lancer dans une poursuite effrénée qui va l'emmener dans un monde étrange dont elle ne soupçonnait pas l'existence. Bonhomme de neige parlant, bonbons magiques, chats en armures, poupées animées, soldats de plomb et castors chantants vont rythmés ses péripéties magiques avec un seul mot d'ordre : ramener Manuel à la maison pour Noël.

Cyril Deydier a écrit un conte de Noël où la fantaisie et l'imagination prennent rapidement le pouvoir. En donnant vie à des créatures toutes plus étranges et magiques les unes que les autres, il ravit le lecteur et le plonge dans un monde de douceur et de joie.
Les caractères des personnages sont particulièrement bien décrits ainsi que leur aspect visuel. Ainsi, sans les voir, on réussit sans peine à les imaginer et à les observer se débattre dans des aventures parfois rocambolesques.

Marie-Betty, fidèle à la tradition des fables de fin d'année, amuse, divertit, surprend, touche et ménage un suspense bienvenu quant au dénouement des aventures des deux enfants.
L'humour est également au rendez-vous et l'on ne saurait lire ce roman sans tourner la dernière page un sourire aux lèvres et une furieuse envie de chocolat chaud, d'odeur d'aiguilles de sapin et de douceurs sucrées.

Leïla Pelfresne

Nous vous en avons régalé toute la fin de semaine et voilà que dès le lundi vous en seriez privés ? Sûrement pas, rassurez-vous.

Les petites lectures de Carine s'arrêtent cependant aujourd'hui, mais devraient reprendre très prochainement, à un rythme plus régulier, mais probablement aussi plus espacé.

Pour finir en beauté, découvrez aujourd'hui Days, de James Lovergrove.