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Heidegger, à plus forte raison

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Heidegger

Heidegger, à plus forte raison

La publication au printemps 2005 d'un livre au titre provocateur, Heidegger/l'introduction du nazisme dans la philosophie, n'aurait guère suscité, chez tous ceux qui connaissent quelque peu la pensée du philosophe, d'autre réaction que le silence si l'ouvrage en question, grâce à une campagne soigneusement orchestrée, n'avait été salué par les médias dominants comme un travail sérieux et objectif. C'est la raison pour laquelle il s'imposait de montrer publiquement à quel point la tentative de porter si gravement atteinte à une pensée considérable n'a été possible qu'en contrevenant aux principes auxquels doit se plier tout travail philosophique digne de ce nom. Heidegger, à plus forte raison se comprend donc d'abord comme une réplique. Ses auteurs prouvent, pièces en main et en observant scrupuleusement les règles strictes de la critique, que la thèse scandaleuse se réduit en réalité à un tissu d'approximations, d'erreurs, de contresens dont le ressort ultime est ce type d'incompréhension que provoque une malveillance compulsive. Compte tenu du soutien médiatique apporté à une accusation aussi extrême, il était indispensable que cette mise au point fût faite. Mais il reste l'essentiel, qui est d'exposer positivement l'importance du travail de pensée que Heidegger nous a laissé à poursuivre. Car cette pensée, n'en déplaise à ses contempteurs, est probablement, encore à ce jour, l'une des seules capables de nous permettre de faire face à un nihilisme dont le déferlement est loin d'avoir pris fin avec l'effondrement du nazisme en 1945.

01/2007

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Heidegger

A la rencontre de Heidegger

La Seconde Guerre mondiale venait à peine de s'achever quand le hasard fit de Frédéric de Towarnicki le premier visiteur de Heidegger dans l'Allemagne ne cendres, verrouillée de toute part. Quel " coup de dés " l'avait donc conduit dans Fribourg en ruine, à la recherche de ce philosophe dont on ne savait rien depuis des années ? Le récit insolite, parfois drôle, de ses rencontres avec Heidegger dans sa maison de Zähringen ou sur les routes de la Forêt-Noire est suivi de vingt-trois conversations avec Jean Beaufret qui fut, durant plus de trente ans, l'ami et l'interlocuteur du penseur le plus audacieux et le plus attaqué de notre temps. La passion qui anime ce livre pourrait bien, au-delà des polémiques, révéler au lecteur la surprenante simplicité à laquelle aboutissent les méditations de Heidegger.

10/1993

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L'institution de la forme

"La limite de l'ordre est inhérente à sa propre pratique performative institutive. La règle du droit oblige parce qu'elle ordonne tant qu'elle oblige, et qu'il n'y a pas de ressource supplémentaire, de raison ou de règle (juridique, politique, épistémologique), aucune obligation par laquelle le destinataire de la norme devrait percevoir sa normativité. Il faut obéir au droit sans obligation d'obéir." Dans le célèbre aphorisme 459 d'Humain, trop humain, Nietzsche affirme que la modernité sécularisée peut sans doute se passer d'un droit hérité du passé, mais non de la "nécessité qu'il y ait un droit". Aujourd'hui, cette nécessité ne se nomme plus Dieu, ni tradition, en effet, et pourtant, elle reste présente avec autant de force que par le passé, principalement à travers la puissance de la forme. Mais alors, quelle est l'origine du droit comme forme, et quel contenu a cette forme ? Selon des modalités certes différentes et souvent autonomes, c'est bien cette question qui, au XXe siècle, a retenu l'attention de juristes (Kelsen, Schmitt et Santi Romano) et de philosophes (Heidegger, Derrida), en leur offrant, malgré la distance parfois très grande qui les sépare, une voie commune pour interpréter ce nihilisme européen déjà identifié par Nietzsche. Le présent ouvrage cherche à retracer les caractères et à saisir l'essence de cette discussion, qui a su mettre en son centre la loi et l'origine de la normativité qui lui est propre.

08/2021

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Voyager en philosophe de Friedrich Nietzsche à Bruce Bégout

Rousseau déplorait, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, le manque d'observation des soldats, marins, marchands et missionnaires et en appelait à la formation d'un voyageur-philosophe capable d'user de sa raison et d'aller étudier les nations. Si un voyageur comme Volney, au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, en constitue l'incarnation parfaite, la figure du voyageur-philosophe survit-elle au Romantisme et à l' "entrée en littérature" (R. Le Huenen) du récit de voyage ? Lamartine dit encore voyager "en poète et en philosophe" , mais cette double posture semble de moins en moins revendiquée au fur et à mesure que s'autonomisent les disciplines : la tradition du voyage philosophique aurait quasiment disparu après le XVIIIe siècle, si l'on en croit Lévi-Strauss qui espère la ressusciter avec Tristes tropiques. On retrouve la même idée chez Kenneth White, qui rappelle l'existence, avant toutes les spécialisations, d'une "philosophie naturelle" dans laquelle la poésie, les sciences et la philosophie étaient réunies, avec une affiliation explicite à Thoreau, voyageur-philosophe s'il en est (voir K. White, L'Esprit nomade, Le Livre de poche, 2008). La collection "Terre humaine" et la géopoétique témoignent ainsi, dans la seconde moitié du XXe siècle, de la recherche d'une appréhension plus globale de l'homme et de la Terre, par-delà une spécialisation croissante des disciplines. En parallèle, la géophilosophie impulsée par Deleuze et Guattari s'enracine dans la lecture d'Humain, trop humain de Nietzsche, qui exalte le vagabondage comme condition de la liberté de la raison. Ces retrouvailles de la philosophie et de la littérature viatique aboutiraient ainsi à une nouvelle figure de voyageur-philosophe à même de conceptualiser l'observation du monde, que l'on songe à Bruce Bégout qui théorise l'habitation de Los Angeles à travers Heidegger, Agamben, Emerson et Thoreau (Los Angeles. Capitale du XXe siècle, Inculte/Barnum, 2019), ou aux philosophes qui font l'éloge de la marche à pied (Frédéric Gros, Marcher, une philosophie, Flammarion, 2008). Mais qu'ils analysent le phénomène urbain ou les effets du déplacement sur l'esprit, les philosophes n'occupent-ils pas le même terrain que les écrivains voyageurs ? Il faudrait s'interroger sur ce phénomène de concurrence pour savoir comment littérature et philosophie définissent leur périmètre de compétence quand il s'agit de penser le voyage et de relater une expérience de l'ailleurs ou de l'espace. Si la littérature viatique semble parfois se cantonner d'elle-même à une forme de modestie philosophique, qui interdirait une ampleur conceptuelle ("petite philosophie du voyage" , "petites morales portatives"), doit-on pour autant lui dénier toute valeur philosophique ou peut-on tenter, comme le fait aujourd'hui Pierre Macherey à propos des romans de Jules Verne (En lisant Jules Verne, De l'incidence éditeur, 2019), de dégager les "philosophèmes" ou les "scientèmes" qui sous- tendent les trajectoires des voyageurs ? Dans quelle mesure la littérature de voyage est-elle irriguée par la philosophie et, inversement, qu'apporte-t-elle à la pensée philosophique ? A partir de quand, dans l'histoire littéraire, le voyageur cesse-t-il de se penser comme un philosophe, et à partir de quand s'autorise-t-il à le faire à nouveau ?

06/2021

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Pascal

Discours sur la religion et sur quelques autres sujets

"Les Pensées furent-elles vraiment écrites sous forme de fragments ? Se réduisent-elles à un recueil d'aphorismes ? La question peut sembler d'autant plus saugrenue que Pascal passe depuis trois siècles pour l'écrivain fragmentaire par excellence, et le fragment pour l'expression naturelle de son "effrayant génie". Nietzsche n'écrivait-il pas en 1885 : "Les livres les plus profonds et les plus inépuisables participeront toujours du caractère aphoristique et soudain desPenséesde Pascal"? Et Lucien Goldmann, en 1955, n'énonçait-il pas cette règle littéraire : "il n'y a, pour une oeuvre tragique, qu'une seule forme d'ordre valable, celui du fragment, qui est recherche d'ordre, mais recherche qui n'a pas réussi et ne peut pas réussir à l'approcher"? En réalité, parler ainsi est tout simplement commettre un anachronisme. Issu du romantisme allemand, le concept de fragment est dépourvu de signification au XVIIe siècle, auquel Pascal ne fait à cet égard aucune exception : comme tous les apologistes de son temps, il écrivait desdiscourscontinus et le plus souvent d'assez longue haleine (chacun connaît les deux exemples fameux du "Pari" et des "Deux infinis") que l'on trouvera ici restitués - recollés- pour la première fois sous leur figure originelle et publiés dans l'ordre chronologique probable de leur rédaction. Bien loin de composer une rhapsodie, Pascal cherchait ettrouvait"un ordre des raisons", même si sa conception de la raison et de l'ordre n'est plus tout à fait celle de Descartes, mais les fonde l'une et l'autre sur une "logique du coeur" (Heidegger). Cependant, à la mort de Pascal, n'a-t-on pas découvert ses manuscrits dans le plus grand désordre et morcelés en bouts de papier de toutes tailles ? Certes, mais l'on sait parfaitement pourquoi ils se présentaient ainsi : c'est que Pascal avait formellement désavoué, vers 1660, ses discours primitifs à cause de leur trop grande disparate, et qu'il les avait lui-même découpés avec l'intention, ou plutôt l'espoir, de rédiger, sur cette base, un livre nouveau et unitaire, une "Apologie de la religion chrétienne". Il n'empêche que, s'il est évidemment loisible de spéculer sur le "plan" qu'eût suivi ce livre jamais écrit et sans doute impossible à écrire, seul le retour vers l'amontde la création pascalienne, c'est-à-dire le remembrement des "fragments" où elle s'est accidentellement dispersée, peut en livrer le sens authentique. Ce retour au discours pascalien en son jaillissement premier, en sa simplicité et sa monumentalité, c'est à lui qu'invite cette édition, proposée par Emmanuel Martineau en 1992, véritable édition originale de ce qu'on appelle depuis 1670 lesPensées. Depuis longtemps épuisée, le présent ouvrage en est la réédition en fac-similé" .

04/2022

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Religion

Discours Sur La Religion Et Sur Quelques Autres Sujets

"Les Pensées furent-elles vraiment écrites sous forme de fragments ? Se réduisent-elles à un recueil d'aphorismes ? La question peut sembler d'autant plus saugrenue que Pascal passe depuis trois siècles pour l'écrivain fragmentaire par excellence, et le fragment pour l'expression naturelle de son "effrayant génie". Nietzsche n'écrivait-il pas en 1885 : "Les livres les plus profonds et les plus inépuisables participeront toujours du caractère aphoristique et soudain desPenséesde Pascal"? Et Lucien Goldmann, en 1955, n'énonçait-il pas cette règle littéraire : "il n'y a, pour une oeuvre tragique, qu'une seule forme d'ordre valable, celui du fragment, qui est recherche d'ordre, mais recherche qui n'a pas réussi et ne peut pas réussir à l'approcher"? En réalité, parler ainsi est tout simplement commettre un anachronisme. Issu du romantisme allemand, le concept de fragment est dépourvu de signification au XVIIe siècle, auquel Pascal ne fait à cet égard aucune exception : comme tous les apologistes de son temps, il écrivait desdiscourscontinus et le plus souvent d'assez longue haleine (chacun connaît les deux exemples fameux du "Pari" et des "Deux infinis") que l'on trouvera ici restitués - recollés- pour la première fois sous leur figure originelle et publiés dans l'ordre chronologique probable de leur rédaction. Bien loin de composer une rhapsodie, Pascal cherchait ettrouvait"un ordre des raisons", même si sa conception de la raison et de l'ordre n'est plus tout à fait celle de Descartes, mais les fonde l'une et l'autre sur une "logique du coeur" (Heidegger). Cependant, à la mort de Pascal, n'a-t-on pas découvert ses manuscrits dans le plus grand désordre et morcelés en bouts de papier de toutes tailles ? Certes, mais l'on sait parfaitement pourquoi ils se présentaient ainsi : c'est que Pascal avait formellement désavoué, vers 1660, ses discours primitifs à cause de leur trop grande disparate, et qu'il les avait lui-même découpés avec l'intention, ou plutôt l'espoir, de rédiger, sur cette base, un livre nouveau et unitaire, une "Apologie de la religion chrétienne". Il n'empêche que, s'il est évidemment loisible de spéculer sur le "plan" qu'eût suivi ce livre jamais écrit et sans doute impossible à écrire, seul le retour vers l'amontde la création pascalienne, c'est-à-dire le remembrement des "fragments" où elle s'est accidentellement dispersée, peut en livrer le sens authentique. Ce retour au discours pascalien en son jaillissement premier, en sa simplicité et sa monumentalité, c'est à lui qu'invite cette édition, proposée par Emmanuel Martineau en 1992, véritable édition originale de ce qu'on appelle depuis 1670 lesPensées. Depuis longtemps épuisée, le présent ouvrage en est la réédition en fac-similé" .

12/1992

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