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Gilbert Sorrentino

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Littérature étrangère

L'abîme de l'illusion humaine

"J'ai découvert Gilbert Sorrentino un très beau jour de 1980, en prenant au hasard (?) un livre publié par Picador sur une tour Martello de livres dans un aéroport ; il s'agissait justement de Mulligan Stew ; ce livre m'a introduit à la littérature américaine contemporaine - disons d'une partie de cette littérature, les Gaddis, Gass, Coover, Davenport, Elkin, Goyen, Toby Olson, Coleman Dowell, etc. Sorrentino, décédé l'année en 2006, est l'auteur de plus d'une douzaine de romans, d'un recueil d'essais et d'une quinzaine de recueils de poésie. J'ai traduit à ce jour huit de ses livres (Red le Démon, Steelwork, Petit Casino, Mulligan Stew/Salmigondis, La Lune dans son envol, Aberration de la lumière et La Folie de l'or). Peu d'écrivains ont autant mis l'accent sur le refus d'écrire des histoires réalistes, avec une intrigue "minutieusement composée, intéressante, pleine de suspense", des personnages "plausibles, plein de substance et de motivation", un décor "qui vous rappelle quelque chose", au contraire, il insiste sur le fait qu'il n'y a là que de l'encre sur du papier, que sa création est pure imagination ; et pourtant le Brooklyn de ses livres, les personnages qui s'y trouvent sont d'une humanité étincelante - qu'il s'agisse de gens ordinaires, pauvres et sans espoir, ou du monde artificiel des arts (qu'il ne cesse de fustiger). Son oreille exceptionnelle lui permet de jouer de la langue anglaise comme d'un instrument, de la tordre, de la déformer, tout en restant constamment d'une grande lisibilité. Même lorsqu'il caricature un mauvais écrivain, son style est incomparable. Le tout est un mélange de noirceur extrême et d'humour, de dérision et d'humanisme dans lequel le lecteur pénètre pour ne plus en ressortir." Bernard Hoepffner Bien que l'oeuvre de Gilbert Sorrentino soit en partie plongée dans le Brooklyn de son enfance dont il fait revivre la langue, elle est également très proche de la culture européenne et de certaines recherches formelles. N'a-t-il pas lui-même énuméré quelles nécessités sous-tendaient son écriture ? Un souci obsessionnel de la structure formelle. Une aversion pour la répétition de l'expérience. L'amour de la digression et de la broderie. Un grand plaisir à donner des informations fausses ou ambiguës. Le désir d'inventer des problèmes que seule l'invention de formes nouvelles peut résoudre ? Et la joie de se faire une montagne d'une taupinière." Dernier livre de Sorrentino, Abyss of human illusion fut publié après sa mort en 2007. Il se compose de cinquante courts textes.

10/2015

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Littérature étrangère

Petit Casino

Le passé est triste, il est désordonné : il est comique. Composé de cinquante-deux vignettes narratives dont chacune est suivie d'un commentaire radicalement "décalé", Petit Casino a des allures de kaléidoscope qui mettrait en mouvement des fragments de mémoire pour rejouer sur une scène inédite l'inépuisable thème de la fuite du temps. Refrains de chansons, premiers émois érotiques, amours perdues, lingerie féminine, et recettes de cocktails, listes de questions et listes d'erreurs..., Gilbert Sorrentino revisite le Brooklyn des années 1950, en rebattant les cartes des destins avec une cruauté ironique qui, étrangement, finit par atteindre à l'essence même de la compassion. Au fil de cette oblique méditation sur la mort et sur la perte, cette fugue de récits qui célèbrent l'humain dans tous ses désespérants états, l'écrivain met en scène un univers d'imposteurs et de dupes, d'esseulés et d'ivrognes, d'âmes sentimentales et d'individus assoiffés de sexe, tous jouant comme ils le peuvent les cartes difficiles qui leur ont été distribuées. Conçu par un écrivain prestidigitateur dont le plus grand plaisir consiste à prodiguer des informations fausses ou ambiguës et à inventer des problèmes que seule l'élaboration de formes nouvelles peut résoudre, ce roman d'inclassable sagesse débordant d'esprit, de passion, et d'anticonformisme donne une nouvelle et éclatante preuve du singulier génie de ce créateur proche des recherches formelles d'un Raymond Roussel ou de l'OuLiPo, et dont le pessimisme mâtiné d'un humour ravageur n'est pas sans évoquer Laurence Sterne, James Joyce ou Flann O'Brien.

02/2006

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Littérature étrangère

Aberration de lumière

Cette année-là, en 1939, dans la pension du New Jersey où ils passent les vacances, à la campagne, le jeune et enthousiaste Billy Recco, dix ans, est en quête d'un père, Marie Recco ; sa mère, née McGrath, jolie trentenaire fraîchement divorcée, coincée entre son fils et son père, étouffe du sentiment de ne pouvoir vivre pleinement sa vie ; John McGrath, veuf austère et aigri, soucieux des convenances, est en proie à une maladive inquiétude quant à ce qu'il qualifie d'"instabilité" chez sa fille, cependant que Tom Thebus, commercial passablement décomplexé, s'emploie à précipiter l'affrontement entre aspirations de Marie et courroux paternel. Se déroulant sur trente-six heures seulement, l'action du roman de Gilbert Sorrentino culmine avec la désastreuse tentative de séduction de Marie par Tom. A mesure que l'on change de point de vue, passant d'un personnage à l'autre, quatre histoires distinctes se détachent, quatre récits que l'écrivain enrichit progressivement de toute une panoplie de procédés littéraires fantaisistes et ludiques : bribes de souvenirs, lettres, jeu de questions-réponses d'une partialité poussée à son paroxysme, fragments de dialogues qui rejouent à l'infini des scènes fondatrices du passé ou renvoient à des notes de bas de page pour le moins originales, toutes plus ironiques les unes que les autres. Fascinantes, inoubliables, chacune de ces voix contribuent à faire apparaître un complexe et douloureux motif en forme de rêves impossibles et d'efforts n'obtenant nulle récompense. Fort d'une intime compréhension de quatre individus dont l'intégrité et les bonnes intentions sont constamment, et tragiquement, contrariées, mais néanmoins empreint d'un subtil humour, Aberration de lumière recrée magistralement une époque, un lieu et capture dans son essence même la tristesse d'existences qu'empoisonne la frustration tout en offrant une brillante étude psychologique sur un palpitant huis-clos familial.

01/2013

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Littérature étrangère

La Lune dans son envol

Sujets à l'erreur, enclins à s'y précipiter, indifféremment manipulés ou manipulateurs, les protagonistes des nouvelles de La Lune dans son envol évoluent, de leur vivant, dans une Amérique en forme de purgatoire où ni l'amour ni l'innocence n'ont plus guère droit de cité. Aux prises avec leurs motivations perverses ou leurs nostalgies mortifères, aliénés par des clichés qu'ils entretiennent avec une redoutable insouciance, tous semblent se mouvoir sur la scène d'un théâtre de la dérision dont les passions humaines dessinent les contours. Qu'il choisisse de rire des absurdes agissements de ses semblables prétendument fictifs, de s'attrister de leurs malheurs ou de condamner leurs errances, le lecteur est invité à accepter la règle d'un faux jeu de massacre dont l'apparente cruauté n'est que le masque que revêt l'immense compassion de Sorrentino vis-à-vis d'une humanité aussi faillible et risible qu'elle est bouleversante. Volontairement dénuées de tout sentimentalisme et pétries d'un humour féroce qui convoque le jeu de mots, le calembour, le démon des listes et l'autocommentaire permanent de l'écrivain sur son texte et ses personnages, les nouvelles de Gilbert Sorrentino ici rassemblées, élaborées sur quelque trente-cinq années, ont radicalement métamorphosé le paysage de la fiction américaine.

02/2009

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Littérature Espagnole

La Savoureuse Histoire des Sorrentinos

Rouleaux à pâtisserie, louches en bronze, photographies d'Amalfi et de Sorrente : bienvenue à la Trattoria Napolitana, l'un des restaurants les plus réputés d'Argentine, temple des légendaires sorrentinos. Une comédie familiale exotique, qui nous confirme que la cuisine est un remède à presque tout ! Près d'un siècle s'est écoulé depuis que la famille Vespolini a quitté l'Italie pour s'installer à Mar del Plata en Argentine, et y ouvrir une trattoria près de la plage. Très vite, les Vespolini ont contribué de manière singulière à la culture de leur pays d'adoption en inventant les sorrentinos, des pâtes fourrées que l'on mange à présent partout là-bas. Leur recette, transmise de génération en génération, est jalousement gardée par Chiche, le plus jeune des fils Vespolini, amateur de cinéma, de porcelaine italienne et de grandes conversations. Si l'on vient à la trattoria pour se régaler, on y vient aussi pour ses inoubliables anecdotes de fin de repas et son franc-parler. A sa table se succèdent frères, soeurs, cousins, amis, employés et clients, et tout ce petit monde parle d'amours durables, de profondes solitudes, de trahisons, de rêves de côtes lointaines et même de prophéties. Comme dans les meilleures comédies à l'italienne, tout se mélange et se confond dans cette Savoureuse Histoire des sorrentinos : les rires et les larmes, le destin d'une famille et d'un pays, la vie croquée par les deux bouts et un fabuleux héritage.

06/2021

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Littérature française

Gilberte

Gilberte, jeune valaisanne "montée" à Lausanne pour y travailler comme serveuse, fait la rencontre de Gilbert, pilote privé excentrique, qui cultive une allure hippie. Elle est tout de suite séduite par le personnage qui va lui faire vivre des voyages et des expériences dont elle n'a même jamais osé rêver. Elle va découvrir l'Afrique, sa magie et sa misère, pour se consacrer entièrement à une mission qui lui tiendra de plus en plus à coeur. La petite campagnarde s'avérera une maîtresse femme au destin exceptionnel dans un monde encore trop dominé par les hommes.

10/2015

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