Fanette et Filipin N°22 Automne

Quoi de mieux qu'un polar à la Belle Époque ? Un polar à la Belle Epoque parisienne en bande dessinée qui reprend l'esthétique de l'Art nouveau, le courant en vogue dans la capitale culturelle du monde.

Cette association, c'est toute la promesse d'Automne en baie de Somme. Fruit de la collaboration du scénario de Philippe Pelaez et des dessins d'Alexis Chabert, l'ouvrage combine une affaire nouée et complexe à un trait pas très éloigné de Mucha ou Degas.

Au-delà de la dimension historique, esthétique ou même narrative, le l'oeuvre se veut également un plaidoyer pour la femme au tournant du XXe siècle. Celle qui symbolise la République mais qui demeure prisonnière de son corps.

L’ouverture de la semaine fut plutôt ténébreuse… Mais dans le froid ambiant, j’ai choisi de continuer avec un texte de circonstance : Automneextrait du recueil Alcools (1913) de Guillaume Apollinaire (1880-1918).

Un très court poème pour poser un cadre d’une façon on ne peut plus efficace. Un paysan fredonne « une chanson d’amour et d’infidélité ». Peu à peu le personnage s’efface, en compagnie de son bœuf dans le brouillard automnal.

Selon l'écrivain ,  (1947-2011) ne mettait rien au dessus des romanciers français du XIXème siècle. Institutrice, puis professeure de Français, spécialiste de Balzac, elle n'écrivit qu'un seul roman entre 1990 et 1995 (victime en 1997 d'une hémorragie cérébrale puis d'un long coma dont elle n'échappera pas) et, c'est une évidence, il a lui-même la grâce et l'élégance d'un roman classique, tellement  proche de l'univers balzacien ou flaubertien ; intensément nostalgique.

Inattendu et unique, à tous points de vue, c'est un roman rare, sensible, intemporel porté par une écriture ciselée, méticuleuse. Un style très littéraire aux teintes légèrement passées mais jamais fastidieux ni trop sophistiqué qui offre une lecture accueillante et exquise.

Ce livre est une surprise, un objet précieux, un privilège à savourer lorsque, au détour d'un mot, d'une phrase, le texte entrave brusquement tout notre être, s'immisce dans notre intimité, bouleverse en toute beauté, nous précipite dans un état de bonheur pur.

L'histoire se passe en province, dans le Cotentin, dans l'intimité de plusieurs familles, entre la 2nde guerre mondiale et les années 50. Véritable fresque sociale, comédie humaine ou drame psychologique, elle met en scène des femmes issues de la bourgeoisie comme de la paysannerie, attachées entre elles par des liens familiaux, d'amitié, de proximité ou de destinée commune.

Un entremêlement d'alliances profondes qui se déploie parmi des drames personnels et collectifs et décrit des passions, des catastrophes, de l'orgueil et des jalousies, des instants de vie ordinaires et quotidiens que le sentiment amoureux et le désir exaltent, animent, rongent, détruisent puis consument.

Toutes ces femmes, que l'on découvre,  chacune de manière discontinue, selon des moments choisis, par fragments, s'interpénètrent au fil des pages, se construisent et se révèlent par ces liens indéfectibles et mettent en lumière, souvent à tour de rôle, les comportements et sentiments des autres personnages.

Elles sont plusieurs héroïnes, fille, épouse, mère et grand-mère, mises à nue avec sensibilité et pudeur. Marie, la servante,  « la madone des champs », la jeune femme simple et peu instruite. « La répétition quotidienne des tâches s'était inscrite dans ses mains au point que l'usage de sa raison était devenu superflu. » Tondue à la Libération puis mère, « elle apprit les gestes de la maternité comme elle avait appris ceux du service domestique, goûtant en eux un bonheur paisible. » Solange, d'origine moins modeste, mariée par amour, s'abandonne au bonheur puis délaissée (« la souffrance la dévastât en quelques mois »),  devient mère également mais souvent désœuvrée, indolente. « Peu s'en fallut  qu'elle ne devienne une souillon mais les scrupules maternels davantage que la vigilance familiale l'en préservèrent. ».

Sa sœur, Michelle, militante communiste et jeune résistante qui s'interroge sur le sens qu'elle donne à sa vie. Marianne, désemparée, hypersensible, vit dans l'excès, la provocation, en opposition avec un père aimant et une mère fuyante « Indomptable, elle pouvait pleurer des heures durant, hurler à perdre haleine, proférer des menaces, démolir ce qui s'offrait à sa vue, puis s'affaisser à bout de forces pour émerger de sa torpeur gaie comme un pinson… » Et puis Hélène, la femme adultère, cultivée et indépendante, « désinvolte, brillante désireuse de plaire aux hommes et de plaire tout court. » Se dévoilent encore Lucile, Paule, la veuve Laloy Marie-Louise et Juliette,  Madeleine et des hommes ,mari, amant, père,  Simon, Camille, Pierre,  les enfants qui les entourent, tous en correspondance avec en filigrane l'Histoire qui se déploie et  l'amour qui agonise.

Doucement,  à travers ces portraits féminins  souvent  déchirants,  sombres mais somptueux, les récits de vie progressent vers le tragique, la désillusion, la souffrance, les funérailles, comme emportés par la fatalité. L'ensemble est harmonieux, même si parfois, à certains moments du livre, le lecteur s'égare un peu dans le maillage des personnages et un vocabulaire parfois désuet,  perd le fil (à ce propos et utile, une table des principaux personnages est ajoutée en fin d'ouvrage), mais perçoit peut être mieux alors le côté inextricable des relations humaines, toute leur complexité et leur mystère.

La victoire reconnue par Hilary Clinton du sénateur Barack Obama dans le camp des démocrates risque d'alimenter une grande part de l'édition pour les mois qui viennent. Dans une période estivale généralement calme, tout le monde souhaite profiter de l'aubaine Obama.

Et toute cette agitation répondra bien évidemment à une demande du public, estime-t-on chez Barnes & Noble ; le candidat à la présidence a d'ailleurs publié deux ouvrages signés de sa main, Dreams From My Father et The Audacity of Hope. Et ces derniers feront clairement le bonheur de l'éditeur.

Arrivisme éditorial, sous toutes les facettes

Chez Simon & Schster, on estime aussi qu'il y aura un marché pour d'autres ouvrages, mais que rien ne pourra dépasser les livres signés par Obama. On s'attend et l'on sait que les journalistes américains vont alimenter la machine et nombre d'Américains souhaitent en savoir plus sur leur candidat... de même que le camp républicain va s'inquiéter de savoir qui est leur opposant. Et il y a ceux qui vont se réveiller en se disant qu'il sera peut-être leur président, ce qui représente un vague d'acheteurs nouvelle.

Chez S&S, on publiera ainsi une biographie de sa femme, par la reporter Liza Mundy. PulicAffairs a planifié une collection de discours prononcés par le sénateur : Barack Obama in His Own Words, Thomas Nelson, éditeur religieux, publiera The Faith of Barack Obama et Triomph Books va rassembler des photographies, dans The Rise of Barack Obama...

Tout sera bon à publier

Une liste colossale d'autres ouvrages est encore prévue, et leur énumération fastidieuse serait inutile. Ce qu'il faut comprendre est que l'on s'attaque bel et bien, et à l'Américaine, à tous les pans de l'existence de l'homme, pour le décortiquer. Et comme dit Marji Ross, présidente de Regnery : « Nous avons bien l'intention de le passer au microscope, et nous pensons que les lecteurs seront très intéressés en découvrant ce qu'ils ignorent. »

Même, et probablement encore plus, les vindictes

Car tous les livres ne serviront pas d'apologie comme Penguin qui fera paraître Barack Obama Is Your New Bicycle: 366 Ways He Really Cares, de Mathew Honan en août ou encore Obama — The Postmodern Coup: Making of a Manchurian Candidate, de Webster Griffin Tarpley, qui hurle à la fin des temps... Extrait choisi :

« Barack Obama est une personnalité profondément troublée, un mégalomane [...] qui utilise de faux sondages [...] et a orchestré une hystérie de masse pour court-circuiter le déroulement politique normal. »

Anyway...

Ce sont les facétieux auteurs de Crunch Gear qui nous suce-ure des mots doux et des pensées interlopes avec un gadget tout à fait twilightien et particulièrement osé.

En effet, vous pouvez grâce à ce dernier revivre toutes les scènes de Twilight, en ayant l'impression d'embrasser Edward Cullen dans toutes les pièces de votre maison, voiture ou autre, et plus si affinités. Ou presque...

Toutefois... il semblerait que le Succu Dry Orifice ne soit pas tout à fait prévu pour les jeunes filles en fleur, mais plutôt pour les jeunes garçons ayant envie de goûter, pour l'occasion d'Halloween, aux plaisirs sensuels de... enfin... bon, non mais, voyez...

Le gadget est vendu 44,95 $, une réduction spéciale Hallooween, avec même des dents à l'intérieur, comme précisé sur la page de l'éditeur...