Eric Shanower, Skottie Young, Frank Baum

Les Will Eisner Award ont été décernés comme à l'accoutumée lors du Comic Con de San Diego (du 22 au 25 juillet 2010). Ces prix récompensent depuis 1988 les meilleures bandes dessinées publiées aux États-Unis. Voici la liste des lauréats 2010 :

Urgent Request de Gene Luen Yang et Derek Kirk Kim, dans le recueil The Eternal Smile (chez First Second)
Meilleure histoire en un tome (ou one shot) :
Captain America N°601: Red, White, and Blue-Blood d'Ed Brubaker et Gene Colan (chez Marvel)
Meilleure série en plusieurs tomes :
The Walking Dead de Robert Kirkman et Charles Adlard (chez Image)
Meilleure série en quelques tomes :
The Wonderful Wizard of Oz d'Eric Shanower et Skottie Young (chez Marvel)
Meilleure nouvelle série :
Chew de John Layman et Rob Guillory (chez Image)
Meilleure publication jeunesse :
The Wonderful Wizard of Oz de L. Frank Baum, Eric Shanower et Skottie Young (chez Marvel)
Meilleure publication pour adolescents :
Beasts of Burden d'Evan Dorkin et Jill Thompson (chez Dark Horse)
Meilleure publication d'humour :
Scott Pilgrim vol. 5 : Scott Pilgrim vs. the Universe de Bryan Lee O'Malley (chez Oni)
Meilleure anthologie :
Popgun vol. 3 editée par Mark Andrew Smith, D. J. Kirkbride et Joe Keatinge (chez Image)
Meilleure BD numérique :
Sin Titulo de Cameron Stewart
Meilleure histoire basée sur des faits réels :
A Drifting Life de Yoshihiro Tatsumi, un des pionniers du gekiga (chez Drawn & Quarterly)
Meilleure adaptation du travail d'un autre :
Parker: The Hunter de Richard Stark adapté par Darwyn Cooke (chez IDW)
Meilleur album (nouveauté) :
Asterios Polyp de David Mazzuccheilli (chez Pantheon)
Meilleur album (réédition) :
Absolute Justice d'Alex Ross, Jim Krueger, et Doug Braithewaite (chez DC)
Meilleure réédition en intégrale, Strips :
Bloom County: The Complete Library, vol. 1 de Berkeley Breathed, edité par Scott Dunbier (chez IDW)
Meilleure réédition en intégrale, Comic :
The Rocketeer: The Complete Adventures deluxe edition de Dave Stevens edité par Scott Dunbier (chez IDW)
Meilleure édition américaine d'une oeuvre étrangère :
The Photographer d'Emmanuel Guibert, Didier Lefèvre et Frédéric Lemerier (chez First Second)
Meilleure édition américaine d'une oeuvre asiatique :
A Drifting Life de Yoshihiro Tatsumi (chez Drawn & Quarterly)
Meilleur scénariste :
Ed Brubaker (pour Captain America, Daredevil, Marvels Project, Criminal, Incognito)
Meilleur scénariste/dessinateur :
David Mazzuccheilli pour Asterios Polyp (chez Pantheon)
Meilleur scénariste/dessinateur de non-fiction :
Joe Sacco pour Footnotes in Gaza (chez Metropolitan/Holt)
Meilleur dessinateur, encreur ou meilleure équipe artistique :
J. H. Williams III, pour son travail sur Detective Comics (chez DC)
Meilleur peintre ou artiste multimédia :
Jill Thompson pour Beasts of Burden (chez Dark Horse) et Magic Trixie and the Dragon (chez HarperCollins Children's Books)
Meilleur illustrateur de couverture :
J. H. Williams III, pour son travail sur Detective Comics (chez DC)
Meilleur coloriste :
Dave Stewart pour son travail sur Abe Sapien, BPRD, The Goon, Hellboy, Solomon Kane, Umbrella Academy, Zero Killer (chez Dark Horse), Detective Comics (chez DC) et Luna Park (chez Vertigo)
Meilleur lettreur :
David Mazzuccheilli pour son travail sur Asterios Polyp (chez Pantheon)
Meilleure revue sur la BD :
The Comics Reporter produit par Tom Spurgeon
Meilleur livre sur la BD :
The Art of Harvey Kurtzman: The Mad Genius of Comics de Denis Kitchen et Paul Buhle (chez Abrams ComicArts)
Meilleure conception graphique :
Absolute Justice conception graphique de Curtis King et Josh Beatman (chez DC).
The Will Eisner Spirit of Comics Retailer Award (Prix du meilleur libraire spécialisé BD) :
La librairie Vault of Midnight situé à Ann Arbor (dans le Michigan)

D'autres récompenses ont été décernées durant le Comic Con dont un Inkpot award à la mangaka Moto Hagio (la « mère du shojo moderne » et du shonen ai). L'année dernière Hayao Miyazaki avait reçu la même récompense.

Nous sommes en 1611, un navire anglais parcourt les eaux du globe à la recherche des îles nipponnes. Jusqu'ici, seuls les marins portugais ont réussi à découvrir ces îles mystérieuses, et ils en ont tenu la route maritime secrète. Mais grâce à un routier, un livre de cartes marines, le pilote Fletcher entend bien découvrir ce chemin... Arrivés au but de leur voyage, les marins anglais font naufrage sur les côtes nipponnes avant de se faire massacrer par des pirates ninjas. Seul le fils du pilote, Jack Fletcher s'en sort vivant. Recueilli par Masamoto Takeshi, il découvre vite que ce dernier, un grand guerrier japonais, a décidé de faire de lui un apprenti samouraï. C'est la seule chance pour Jack de retrouver le pirate qui a tué son père et tout l'équipage. Mais parviendra-t-il à survivre à ce rude apprentissage, lui l'étranger méprisé de tous ?

Loin des clichés et stéréotypes véhiculés par de nombreux mangas, s'attache à retranscrire fidèlement la réalité historique du Japon. Son auteur, Chris Bradford, connaît bien ce pays : ce champion d'arts martiaux est ceinture noire dans de nombreuses disciplines, et notamment en kyo shin tai-jutsu, l'art de combat secret des ninjas. Grâce à un rythme fluide et entrainant, il nous entraine dans une quête initiatique fascinante, au plus près des coutumes et traditions japonaises du XVIIème siècle. Le plus de ce livre ? Un glossaire des termes japonais rencontrés au cours du roman, leur signification, et même leur prononciation ! Young Samourai : La voie du guerrier est un roman d'aventure extraordinaire. Vivement la suite, Young Samourai : La voie du Sabre.

Cela faisait huit ans que l'on n'avait plus trop de nouvelles de lui. Huit longues années que ses lecteurs attendaient la suite de leurs héros préférés. Et voilà que son retour nous est annoncé par la maison d'édition Fluide Glacial dans un communiqué de presse.

Non, vous ne rêvez pas, le lauréat du Grand Prix de la Ville d'Angoulême en 1992, Frank Margerin est bien de retour. Vous pourrez bientôt retrouver le père de Lucien et Manu, entre autres, dans les pages du magazine d'« Umour et de Bandessinées » Fluide Glacial.

Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, sachez qu'il est en train de fignoler les derniers dessins du volume 9 de Lucien. Dans la BD comme dans la vie le temps a passé et nous pouvons déjà vous confier que Lucien a pris de l'âge et un peu de ventre. Et il risque d'être un peu malmené par ses enfants qui estiment notamment que sa célèbre banane est ridicule.

Par suite d'un accord avec les Humanoïdes associés, l'album devrait paraître chez Fluide Glacial et devrait sortir en septembre. On reste à l'affût, et on vous en dit plus dès que possible...

Le site (l'équivalent anglais de l'éminente revue professionnelle Livres Hebdo) à fait paraître dans l'après-midi de jeudi 4 décembre, la shortlist du premier prix de littérature Young Adult ou Jeune Adulte pour les puristes…

Dans cette shortlist de dix auteurs et donc de dix romans, on peut y voir y quelques auteurs anglo-saxons très connus dans le monde francophone, d'autres très connus dans en Angleterre et en Irlande, mais inconnu dans nos contrées et d'autres encore dont la présence est remarquable puisque c'est leur premier roman.

- A Song for Ella Grey par David Almond - Salvage par Keren David- Say Her Name par James Dawson- Lobsters par Tom Ellen and Lucy Ivison- Half Bad par Sally Green- Finding a Voice par Kim Hood- Only Ever Yours par Louise O'Neill - Goose par Dawn O'Porter - Trouble par Non Pratt- The Ghosts of Heaven par Marcus Sedgwick

Charlotte Eyre, la présidente du jury et responsable jeunesse du site The Bookseller explique le choix de cette liste :

« Nous avons choisi dix livres que nous aimions et nous espérons avoir réfléchi également à la diversité que l'on peut trouver au Royaume-Uni et  en Irlande dans la littérature Young Adult. La diversité est un gros problème dans l'édition en ce moment et nous tenions à refléter les différents types de livres. Nous avons donc un mélange d'horreur, de la romance,  de l'humour, de la fiction littéraire, de la dystopie, de la fantaisie et du réalisme. Il y a des écrivains débutants et des auteurs déjà établis, les grands titres de grandes maisons d'édition, et des livres moins connus qui auraient pu passer inaperçus quand ils ont d'abord été mis en vente. »

Sur la liste, trois noms nous sont familiers : David Almond, auteur publié en France depuis 2001 dont le roman, Je m'appelle Mina, (Éd. Gallimard jeunesse) est disponible en poche depuis mai dernier.

Marcus Sedgwick, pour qui son roman Sacrifice à la lune (Éd. Thierry Magnier) nous avait époustouflé à la rentrée 2013 et la petite dernière, Sally Green, avec son premier roman Half Bad(Éd. Milan) qui raconte l'histoire de Nathan, adolescent sorcier, dont les parents sont un sorcier noir et une sorcière blanche dans une société qui n'accepte que les sorciers blancs. L'auteur était présente au dernier Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Seine Saint-Denis et a pu ainsi rencontrer ses premiers lecteurs français.

Dans quelques semaines, le roman Lobsters paraitra sous le titre français Celui qui sera mon homard aux éditions Gallimard jeunesse.

Le premier prix de littérature Young Adult sera remis en mars 2015 par un jury composé à la fois de grands adolescents, mais également de professionnels du livre jeunesse, journalistes, auteur, et libraires.

Dédicaces - Samedi 17 novembre 2012 à 16h30 - A la librairie

Nous avons le plaisir de vous inviter à rencontrer en dédicace l’auteur , à l’occasion de la parution du 2ème volume de Sublutetia aux éditions Didier Jeunesse.

Lectures - Jeudi 26 septembre 2013 à 19h00 - A la librairie

est éditeur, gérant et fondateur des éditions La fabrique, et écrivain. Derniers ouvrages parus : Paris sous tension (2012) et Un État commun entre le Jourdain et la mer en collaboration avec Eyal Sivan (2012).

Dédicaces - Samedi 25 janvier 2014 à 16h30 - A la librairie

L’équipe Millepages Jeunesse et les éditions Didier Jeunesse ont le plaisir de vous inviter à rencontrer en dédicace l’auteur à l’occasion de la parution du 3ème et dernier volume de la trilogie , ainsi que du livre-cd Rockin’ Johnny !

Rencontres / Débats - Jeudi 10 octobre 2013 à 19h00 - A la librairie

Roman sentimental dans sa définition la plus noble, le livre de Joan London (traduit par Alice Seelow) offre au lecteur une évasion pure, un moment intemporel où il échappe à toute effervescence, toute agitation. Il est ailleurs, sensiblement troublé, captif d'une écriture délicate, en communion avec un environnement finement décrit, réceptif à la mélancolie romantique, attaché à la grâce, à la fragilité et à la jeunesse des personnages et intrigué également par l'épidémie méconnue de poliomyélite qui fit des ravages en Australie dans les années 50, juste avant la mise au point du premier vaccin.

"La polio est comme l'amour […] Quand on pense qu'on s'en est totalement remis, ça revient."

Interpellé à la fois par le caractère historique du récit et sa force émotive, inscrit facilement dans une narration fluide,  qui, si elle reste centrée sur deux héros, parvient avec habileté à donner une réelle présence aux personnages secondaires, le lecteur trouve simplement sa place, agréable et ravi.

Par plusieurs courts chapitres initiaux, un rythme alerte qui évite toute tonalité tragique, Joan London,  écrit l'histoire (pourtant cruelle à bien des égards) à travers une ambiance poétique, une proximité avec la nature, apaisantes et douces, (maintenues d'ailleurs page après page) d'un équilibre réjouissant. Et le succès du livre naît indéniablement de cette écriture sensible.

Elsa et Frank sont les victimes malheureuses de l'épidémie de poliomyélite qui touche l'Australie dans les années 50. Adolescents tous les deux, ils se rencontrent dans une maison de convalescence, l'Age d'Or. Frank est un émigré juif hongrois, arrivé avec ses parents, Ida et Meyer en 1947 après avoir rêvé d'Amérique. Ici chacun survit à la guerre, à sa façon.

Elsa est l'aînée d'une famille modeste dont la mère, pourtant aimante, n'a pas toujours bien su s'en occuper. Dans cet hôpital encadré par un personnel bienveillant, les enfants sont préservés dans un environnement clos et échappent aux regards de leur famille et de la société entière. Vivent et aiment sans se soucier des règles ou des convenances. Intensément libres.

"Elle était son havre, son éternel retour. Son parc, sa rivière, son chemin. Rien que le fait d'être séparé d'elle pendant une journée le rendait triste. Il savait maintenant que tout ce qui lui était arrivé jusqu'ici dans sa vie l'avait conduit jusqu'à elle."

De cette relation exclusive ("un club constitué de deux seuls membres"), naît le goût de la vie, malgré la souffrance des corps et la possibilité d'être, de se construire une identité autre que celle que la maladie impose.

"La polio avait paralysé ses jambes, pâli son visage et creusé ses joues. Néanmoins, elle l'avait d'une certaine façon, révélée à elle-même […] Avant, je sentais que ma place était dans le monde, pensa Elsa. Maintenant elle est avec Frank".

De toute évidence, le style, l'attention portée à la nature qui environne et façonne les personnages, l'évocation du passé, de l'exil, les bribes de vie intimes dévoilées de certains personnage secondaires, la poésie, indispensable à Frank et à travers laquelle il exprime ses sentiments les plus indicibles, créent la beauté du texte, fortifient l'histoire d'amour et l'éloignent de toute mièvrerie, facilité ou fadeur.