Hier dans son intervention, Alain Absire, président de la SGDL expliquait que finalement, aucun accord n'avait abouti entre le SNE et la Société des Gens de Lettres, au sujet du droit d'auteur, concernant les relations contractuelles entre auteurs et éditeurs. Sa conclusion était pour le moins funeste, « tout accord, même provisoire [...] s'avère impossible ». Aveu d'échec ?
Car « plusieurs membres du SNE ont choisi de ne pas signer l'accord a minima auquel nous étions parvenus au terme de nombreuses et longues séances de travail ». Ces mêmes trouvant plus judicieux de s'embarquer dans « de nouvelles discussions », qu'Alain Absire passe sous silence.
Selon nos informations, il semblerait pourtant que la SGDL et le SNE auraient dû faire une déclaration commune - attendu que le premier souhaiterait bien faire passer certaines pilules au travers de la voix du second. Et surtout parvenir à faire levier et surtout court-circuiter des sociétés d'auteurs comme la SCAM, par exemple, qui aimeraient des droits d'auteurs plus importants pour les écrivains. On parle en effet de 30 % à 50 % sur l'utilisation numérique des oeuvres. Ce qui sous-entend à peine que le SNE n'est pas prêt du tout à ce que l'on reverse autant aux auteurs ? Mystère...
Or, bien que SGDL et SNE, ainsi que le rappelle Alain Asbire aient fait cause commune contre le vil Google, la déclaration qui devait être validée le 14 avril par le Bureau du SNE a été différée. En effet, le Syndicat aurait apprécié que la Société revienne sur certaines déclarations. Lesquelles ? Pas difficile : la dissociation des droits des oeuvres papier et ebook. Mais également sur la définition d'oeuvres épuisées.
Garder des liens forts... oui, ce serait bien
Problème, personne n'était disponible à la SGDL pour nous répondre sur ces questions, ni nous donner de plus amples précisions. Dixit Alain Absire, dans sa tribune :
Dans l'attente d'un développement des usages de la profession, et face aux numérisations de masse actuellement à l'étude, il est ainsi vital d'admettre que, supprimant la notion même de stocks et d'édition "épuisée", les techniques d'exploitation numériques sont distinctes de l'exploitation permanente et suivie des livres imprimés.
Et d'enfoncer le couteau dans la plaie :
Comme il est impératif de repenser le mode et la durée de cession des droits numériques, faute de quoi nombre d'auteurs se tourneront vers un nouveau type d'éditeurs dont le seul objectif est la rentabilité immédiate... e-libraires, e-diffuseurs, pionniers des techniques numériques et autres opérateurs télécom peu soucieux de la qualité des contenus en ligne, mais plus offrants et à la pointe des services informatiques et des techniques de Web-marketing permettant une diffusion active de chaque ouvrage en ligne.
Nous avons contacté le SNE pour en apprendre plus, et sommes en attente de leur réponse...
Illustration Le PiXX