Le site Marcautret ne faisait pourtant que répondre à une question... « Avant d’envoyer un manuscrit aux éditions Thélès, j’aimerais avoir votre avis sur le sérieux de cette maison... qui va certainement me proposer un contrat à compte d’auteur, comme Bénévent et la Société des écrivains... Merci et continuez de faire entendre votre voix ! » (Sylvie — 06.06.07). Mais grand mal lui en prit.
Mais en utilisant le nom de la maison dans les mots-clefs de son adresse, et en ayant publié un bulletin peu clément à l'égard de ladite maison (« Si vous êtes assez prodigue pour financer la maquette brute de votre roman à plus de 14 € la page, vous auriez probablement les moyens de vous offrir aussi les services d’un comptable, d’une attachée de presse et d’une force de vente rien qu’à vous, non ? »), le site s'est vu tirer l'oreille avec vigueur par l'éditeur.
Effectivement, une brève recherche sur le mystique Google révèle que le site incriminé apparaît en excellente position sur la première page du moteur. Ce qui n'est pas pour plaire à Thélès qui a décidé d'accuser de contrefaçon de marque le site Marcautret, avec une mise en demeure de cesser cette activité évidemment illégale et passible d'amendes et de prison, mais dont on se demandera à juste titre s'il concerne le droit commercial (particulièrement dans le cas d'une maison publiant à compte d'auteur) ou la propriété intellectuelle.
Google, le fauteur de troubles
La position du site, que l'on cherche Thélès ou Éditions Thélès est de ce fait considéré comme « extrêmement préjudiciable, compte tenu de la virulence de vospropos », estime le cabinet d'avocat qui plaide la cause de la maison. « Il est manifeste que ce référencement optimal résulte de l'utilisation du terme “Thélès” et de l'expression “éditions Thélès” à titre de mots clés de référencement (méta-tags et "alt" d'imagees) dans le code source de cette page, que nos clients ont constaté. » La lettre recommandée reçue par Marc Autret, en date du 22 mars fait donc froid dans le dos.
Sauf qu'à bien y regarder, la question posée date du 6 juin 2007 et que toute procédure pour diffamation est limitée à une période de trois mois. Un découverte sur le tard, donc ? Mais reste qu'une telle attaque ordonne que cesse la contrefaçon dans les 72 heures qui suivent la réception de la lettre. Et que pour le moment, non seulement le référencement est toujours aussi optimisé, mais le billet posté n'a pas bougé d'un iota.
Et si l'article avait été élogieux ?
On s'interrogera à juste titre cependant sur la pertinence d'une pareille attaque, clairement motivée par « la virulence des propos », pris à parti donc dans leur forme, et non dans leur fond. S'inquiétera-t-on autant du référencement permis par Google s'il s'était agi d'un article prônant la valeur et la solidité d'une entreprise ? Somme toute, le moteur agit de façon neutre, et n'a nulle valeur autre que celle de recenser, par le biais d'un algorithme des pages en fonction d'une certaine pertinence. Exception faite des célébres Easter Eggs.
Nous avons pris contact avec Thélès, mais attendons toujours des nouvelles de Gaël Martin, qui a la gérance de la maison. Nous effectuerons une mise à jour dès lors que ce dernier nous aura contactés.
On trouvera amusant qu'en bas de page, l'auteur du site ait plaisanté : « Pour harceler la rédaction : marcautret(at)free(point)fr », probablement sans croire que quelqu'un prendrait cela à la lettre...