AFP les fouilles pour tenter de retrouver la dépouille du célèbre auteur de Don Quichotte commenceront ce lundi à Madrid, à l'église de Las Trinitas où aurait été enterré l'écrivain. Dirigées par un groupe de scientifiques, elles emploieront un géoradar afin d'orienter les recherches.
José Maria Mateos, CC BY 2.0
Les travaux de recherche se dérouleront en trois temps : dès lundi, le radar partira à la recherche d'informations en sondant le sol. La méthode n'est ni intrusive, ni destructive, assure un spécialiste : les sépultures ne seront donc pas endommagées. L'exhumation viendra par la suite, avec beaucoup de soins, précisent les scientifiques, pour protéger le Convento de las Trinitarias, lieu protégé et classé Bien de Interés Cultural - patrimoine culturel.
La recherche ne sera pas banale : trouver un squelette masculin, âgé de 70 ans à l'heure de sa mort, avec de l'arthrose, disposant de six dents uniquement, et une main gauche gravement blessée. Fernando Prado, responsable des recherches, précise qu'il faudra travailler par la suite avec les opérateurs de la médecine légale, pour identifier les lésions osseuses.
« Le radar ne peut pas nous indiquer s'il s'agit du corps de l'écrivain, mais il peut en revanche nous signaler le lieu de la sépulture », explique le spécialiste de mesures géoradars, Luis Avial également responsable des recherches, auprès de l'AFP. « Le géoradar nous donne la localisation, mais ensuite le travail délicat revient aux archéologues et légistes qui devront arriver jusqu'aux ossements et déterminer alors s'il s'agit bien de Cervantès » a-t-il terminé.
On se souvient que la ville avait débloqué la somme de 12.000 € il y a un mois pour financer la première étape de recherches, après avoir découvert le lieu de la sépulture et obtenu toutes les autorisations nécessaires aux fouilles. « Nous avons délimité une zone de recherches. Il semble logique que s'il a été enterré ici, ça ait été dans l'entresol de l'église », explique l'anthropologue légiste Francisco Etxeberria.
Dans le sol de la sacristie, on trouverait en effet « une porte scellée par un cadenas. Il y a un accès vers un creux qui pourrait être la crypte et il est donc logique d'y descendre et de bien l'inspecter », précise ce dernier. D'après les spécialistes, plusieurs mois devraient être nécessaires afin de terminer les recherches et d'examiner les restes si tant est qu'ils soient bien ceux de l'écrivain. Pour ce faire, les anthropologues devront vérifier que la dépouille porte bien la marque de la blessure qui avait valu à l'auteur de perdre l'usage de sa main gauche - qui lui valut le surnom de Manchot de Lepante.
Au total, l'ensemble des recherches devrait coûter près de 100.000 euros. « Pour la ville de Madrid, retrouver ses restes représenterait l'un des plus importants projets culturels que nous puissions envisager en ce moment » avait déclaré début mars José Franciso Garcia, directeur général du Patrimoine culturel de la mairie de Madrid. Avant d'ajouter :« Mais nous devons rester prudents dans l'attente des résultats des premières études. »