MJ Rose est bien placé pour en parler : elle est écrivain et blogueur. « La dernière des choses à faire pour un écrivain, c'est de démarrer un blog. Pas seulement parce que l'écriture sur son blog vous pompe l'énergie nécessaire et la créativité que vous mettiez dans vos livres, mais surtout parce qu'un maigre pourcentage d'entre nous ont quelque chose d'intéressant à raconter trois ou quatre fois par semaine, semaine après semaine, que les lecteurs peuvent avoir envie d'entendre parle, en dehors de nos livres. »
M.J. commente là une idée d'éditeur de voir leurs auteurs lancer un blog pour faire vendre plus. Une mise en scène trompeuse, qui ne se destine qu'à faire cliquer pour obtenir du lecteur qu'il achète des livres finalement.
Une telle pratique ramènerait par ailleurs l'auteur au rôle de VRP numérique, assurant la promotion de son livre, en entretenant par sa vie l'envie des lecteurs du blog. Une vaste hypocrisie.
En France, on trouvera sans peine des sites personnels, absolument pas alimentés par les auteurs, en ce qu'ils sont officiellement des vitrines de vente de la personne et de ses livres. Mais Henry Loevenbruck nous confiait durant le Salon du livre combien le blog était pour lui une nécessité, un contact privilégié entre le lecteur et lui.
L'écrivain VRP, un sacré concept !
La demande officiellement faite par les maisons d'édition à leurs auteurs de tenir un blog relèverait cependant plus de l'exploitation et de la perte de temps que du réel enthousiasme portant l'écrivain à communiquer avec ses lecteurs. D'un autre côté, on souligne également que ces deux écritures peuvent être complémentaires. Mais MJ pointe du doigt l'essentiel : l'énergie créatrice.
On se demande comment une maison d'édition peut préfèrer voir ses auteurs se consacrer et perdre une partie de leur temps à blogger, plutôt qu'à envisager la prochaine intrigue de leur roman...