L'interopérabilité... la première fois qu'un gouvernement a entendu ce mot barbare, nous devions être, ou peu s'en faut, à l'époque des discussions autour de DADVSI, remplacée depuis par HADOPI. Grosso modo... Interopérabilité... Cela signifie qu'un fichier peut être lisible sur plusieurs supports. Wikipédia vous en dira encore bien plus.
Depuis, l'édition a découvert ce terme étrange et semble l'adopter. Dans le langage en tout cas. Parce que le principe même du DRM - que l'on trouve sur Numilog, dans l'iBookstore, chez ePagine ou Amazon - empêche tout simplement un fichier de devenir interopérable. Même un ePub.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Petite note qui fait du bien. ePub ne signifie pas lisible partout n'importe comment. Simplement que le fichier dérive de l'XML pour faire simple. Mais si l'on y greffe un DRM, et celui d'Adobe est le chouchou dans l'univers de l'ebook, alors il faut que le lecteur ebook ou le logiciel ou l'application qui recevra le fichier supporte ledit DRM. En somme, qu'il ait payé son écot à Adobe pour avoir le droit d'ouvrir le fichier. Ce qui représente une certaine somme... Voire une somme certaine.
Or, s'il y a un acteur qui jusqu'à présent ne s'est pas exprimé sur les DRM, c'est bel et bien Google. Attention, peut-être que Google' Editions contiendra des DRM, nous le saurons désormais assez vite. Et puisque Google a proposé son navigateur, Chrome, lequel ne permettra pas de télécharger les livres numériques - pas plus qu'un autre - mais d'y accéder hors ligne ou connecté, tout porte à croire que la question des Digital Rights Management (gestion des droits numériques) est résolue de ce point de vue.
D'autant plus que Google veut rendre les livres accessibles depuis n'importe quel type de plateforme de lecture. Sans s'affilier en particulier à un constructeur ni reproduire un environnement - un écosystème - clos comme celui d'Amazon ou d'Apple.
Finalement, le cloud computing - informatique dans les nuages, ou infonuagique ou encore informatique dématérialisée. L'accès aux informations recherchées (quel que soit leur type) se fait par le biais d'un logiciel, pour le moment un navigateur web - et hop, finis les besoins de verrous qui protègent les fichiers.
Tout ce programme, c'est la perspective de Google. C'est un peu le modèle de Deezer, pour la musique ou d'autres comme Spotify. On paye un service d'accès à des informations, ou un abonnement - pour les smartphones dans le cas de Deezer et hop, dès que l'on a accès au net, on peut profiter de son listing de documents. Et dans le cas des ebooks, le navigateur les stockerait dans un cache, pour que l'on puisse continuer à lire sans aucune connexion nécessaire.
Question : est-ce que Google a déjà raflé la mise en matière de livre numérique, attendu que toutes les plateformes pourront accéder aux ouvrages vendus, parce que les fichiers seront interopérables et qu'il ne sera pas nécessaire de les verrouiller ?
Corollaire : que fera Google de ce monopole quasi acquis - sinon en très fort devenir, avec un potentiel énorme ?
Réponse cette semaine...
Toutefois, que l'on se rassure : Apple et Amazon travaillent de toute manière sur l'idée...