Les marins ne savent pas nager

Le groupe Lagardère a signé un protocole d’accord définitif concernant la prise de participation majoritaire de Butler Capital Partners dans le groupe Virgin, qui comprend notamment les magasins Virgin et Le Furet du Nord. Ces deux enseignes totalisent un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros et emploient 1900 salariés.

Les Megastores Virgin, spécialisés dans la distribution spécialisée de produits culturels avaient été un temps convoités par la FNAC.

Lagardère et Butler Capital Partners expliquent dans un communiqué que « L'entrée de Butler Capital Partners reste soumise à des autorisations réglementaires et juridiques qui devraient permettre la réalisation de l'opération au début de l'année 2008 ».

Le fonds d'investissement Butler Capital Partners était entré en négociations exclusives avec Lagardère en vue de prendre le contrôle des magasins et librairies Virgin et Furet du Nord. Le fonds aurait négocié une participation majoritaire, à hauteur d’environ 80%.
Le fond d’investissement devrait débourser moins de 100 millions d’euros pour reprendre Virgin, acquis en 2001 pour 150 millions d’euros par Arnaud Lagardère, alors président de Lagardère Média.

Le choix de ce repreneur avait été approuvé par les salariés de l’enseigne Virgin. La société est présente sur 47 sites en centre-ville et centres commerciaux : 35 sous l’enseigne Virgin et 12 sous celle de Furet du Nord. Le groupe opère également la deuxième plate-forme de téléchargement de musique et de vidéo en France, VirginMega.

Pourquoi avoir privilégié le PDF pour votre offre d'ebooks ?

François Bon : Le CyBook accepte l’ePub depuis octobre dernier, au moins en test sur les machines ePagine mais pour lui comme pour la Sony, l’affichage en ePub est (pour l’instant) une insulte à la typographie, au moins sur deux questions essentielles : la gestion des insécables et celle des blancs entre les mots (sans parler des outils de césure).

Ça rend la lecture longue absolument inconfortable et médiocre, en admettant qu’on puisse vraiment avoir une lecture longue sur le CyBook, contrairement à la Sony en PDF, si le PDF a été conçu pour (révision des notions de marges, navigation intra texte, interlignes, homothétie format papier/écran, etc., tout ce sur quoi on travaille en continu)...

D’autre part, si l’ePub façon Feedbooks convient parfaitement à des oeuvres en prose simples (roman notamment), on revient à zéro dès qu’il s’agit de poésie ou de prose un peu complexe : la nature expérimentale de nos publications fait que pour nous c’est les 2/3 du catalogue.

ActuaLitté : J'ai l'impression de vous avoir demandé une énormité... (grosses gouttes de transpiration...)

François Bon : C’est en partie une fausse question : l’essentiel, c’est le fichier source, ou fichier maître, en XML, ou (au moins) en (très) forte structuration. C’est la mise au point de ce fichier qui est le vrai travail d’édition, et le vrai potentiel – le décliner dans tous les formats du monde ensuite c’est juste une affaire de (bonne) moulinette,

De là le choix provisoire, de notre part, de proposer avant tout le bon vieux PDF, avec plusieurs déclinaisons selon les 2 formats essentiels de consultation, 1) les ordis fixes et portables et ultraportables, 2) les Sony et quelques CyBook et dérivés, mais un PDF dont on soit sûr, parce que le fichier source en amont est construit en fonction de cette utilisation (rouage qui manque tristement à l’univers des ebooks gratuits, et pour cause : c’est là que ça coûte).

Des essais sont en cours d'une “moulinette” pour fabrication automatique (ce que fait déjà Feedbooks) des Mobi et ePub, qu'on mettra en service dès que les résultats nous paraîtront à la hauteur. Enfin, dans la notion de livre comme de “web service”, le feuilletoir en cours de développement, en particulier avec outils de notes collaboratives, rend quasi invisible pour le lecteur le format du texte qu’il feuillette.

J’ajouterai qu’il y a une énorme éducation à faire pour que les lecteurs sachent se servir même de leur simple Acrobat Reader (affichage par 2 pages au lieu d’ascenseur, les petites cases navigation page et fonction recherche dans barre de navigation, etc.) - ce que je dis pour le “feuilletoir” vaut aussi pour les outils gérés par les machines elles-mêmes : le nouvel “Aperçu” présent en série sur les Mac est assez stupéfiant en qualité d’affichage et de navigation, indépendamment du format source

"We all live in a Yellow Submarine, Yellow Submarine, Yellow Submarine..." Bon, il est plus tentant de passer sa vie dans le sous-marin des Beatles que dans - rayez la mention inutile : le cercueil ou la prison, ou la boîte de conserve, que peut être un submersible dans la réalité. Surtout en temps de guerre... 

chronique BD avec BDfugue

Mais c'est une aubaine scénaristique ! La promiscuité, source de conflits au sein de l'équipage ; L'eau qui s'obstine à rentrer par tous les orifices ; Les grenades sous-marines qui secouent le bâtiment comme un shaker et la scène obligée qui suit, où tout le monde scrute l'aiguille indiquant la profondeur : vers le haut, c'est la vie. Vers le bas, la mort !!! Tout cela, au cinéma mais en BD ? 

Eh bien, une parution récente me fait penser qu'il existe nombre d'ouvrages sur ce thème. de Martin Trystram et Romain Baudy (Casterman) nous arrive donc, et tente le grand écart entre réalisme et onirisme. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Udo Grothendieck rejoint l'équipage d'un U-boot navigant dans le Pacifique. 

Novice, il est chahuté par l'équipage qui découvre dans son paquetage un livre, un de ces ouvrages interdits par le régime nazi, et dont la possession peut valoir la cour martiale. Sans y jeter un simple coup d'œil, les marins le font disparaître en tirant la chasse des toilettes. Le temps passe, Udo fait la connaissance de Rosenbart le mécanicien qui sait tout sur tout le monde et aussi du capitaine, un homme irascible, tourmenté. Mais voilà que le livre fait sa réapparition, comme par magie ! 

PACIFIQUE, Romain Baudy / Martin Trystram

sur BDFugue.com

Plus violemment les hommes essaient de s'en défaire, plus vite il revient. Et commence à se multiplier en nombre. Jusqu'à la folie... La force hypnotique du livre, l'irrationalité des évènements enflamment les esprits. Le capitaine, en proie au délire, voit des sirènes envahir son bâtiment. La guerre semblant terminée, la décision est prise de ne pas rejoindre l'Europe en ruines, mais de gagner l'île la plus proche et d'oublier ce passé meurtrier. 

Là se trouve un cimetière de bateaux : havre de paix ou dernière demeure pour ces hommes déboussolés ? Le mystère demeure entier, comme le contenu du fameux livre, jamais révélé. Si la volonté de ne pas tout expliquer est respectable, les auteurs n'articulent pas très bien - à mon goût - le côté aventure et le côté fantastique qui se contredisent à la fin de l'album. Reste un superbe dessin et de très belles couleurs, dans un format "à l'italienne" parfaitement  adapté au propos. Alors, d'autres histoires de sous-marins, jadis ou naguère ? 

Dans un registre réaliste, Kaleunt de Dimitri (Glénat) me plaît toujours : son trait buriné rend parfaitement convaincant ce récit tragique où les simples soldats sont avant tout des victimes de la guerre, qu'ils soient dans l'un ou l'autre camp... Très classique, U-47 de Mark Jennison et Gerardo Balsa m'intéresse pour ses suppléments sous forme de textes et photos, mais pas pour son dessin, assez ennuyeux. 

IMMERGÉS TOME 1 ; GÜNTHER PULST

Nicolas Junker, sur BDFugue.com

Commando colonial d'Appolo et Brüno (Dargaud) ne connaît qu'un épisode se déroulant pour partie dans un sous-marin, mais je suis fan de cette série et ne manque jamais une occasion d'y faire allusion !

À lire absolument !

Comme le Nemo du même Brüno (Treize étrange) qui revisite le texte de Jules Verne avec un talent fou. Le fond des mers et ses splendeurs nous y fascinent comme jamais... Et pour clore cette liste non exhaustive, mon préféré : Immergés de Nicolas Juncker (Treize étrange)… 

En trois parties, chacune traitant d'un personnage en particulier, un des membres de l'équipage d'un U-boot. Jamais on n'a rendu avec plus de force et d'émotion le quotidien dans un sous-marin en temps de guerre. Chaque planche est constituée d'un empilement de petites cases où le dessin est engoncé, comme rentrée au chausse-pied.

Le trait est sale, les onomatopées tonitruantes quand le bâtiment fait tourner ses moteurs à plein régime : on les entend presque ! Du grand art !!! Hélas, la série est aujourd'hui abandonnée...