La notation est actuellement pleinement revenue à la mode alors qu’il y a de cela encore peu, ce n’était qu’un instrument engendrant terreur et mal-être utilisé sur les élèves par les méchants professeurs. Ce temps est révolu.
Tous les membres du gouvernement feront l’objet de notes adjugées à partir de l’étude de différents indicateurs. Ce sera donc aussi le cas pour le ministre de la culture, actuellement Christine Albanel. Seize critères ont été retenus pour évaluer l’impact de son action. On peut notamment retrouver : « l'évolution de la fréquentation des musées », la « part de marché des films français en France », « la part des transactions mondiales du marché de l'art réalisées en France »...
Chose étrange, pour ne pas dire choquante… le livre est absent de ces critères. Les chiffres de l’édition seront pris en compte dans l’étude de « l'exportation des biens culturels » et dans celui du chiffre d'affaires des différentes industries culturelles. Ces indicateurs ne sont toutefois pas récents.
Le vide sur une politique ciblée en faveur de la promotion du livre. Parallèlement à cela, le président de la République souhaite faire une place au livre dans la publicité télévisuelle. L’interdiction qui plane sur cet usage date de trente-cinq ans. Il serait peut-être bon d’en revoir les fondements.
Pour certains analystes, sortir le livre de la télévision, c’est dans le même temps l’évincer de la modernité et cesser d’en faire un objet recherché par le jeune public. Le problème d’une révision de la loi actuelle, c’est que seuls les grands groupes pourraient se payer le luxe de faire la promotion de quelques best-sellers.
En ces temps de révolution de la télévision publique, il serait peut-être de bon goût d’insérer dans ses programmes une véritable émission littéraire à destination du jeune public, ce qui aurait un impact plus important que quelques publicités noyées dans la masse.
Cela viendrait appuyer les efforts de Christine Albanel pour recentrer l’édition 2008 de Lire en fête sur l’édition de jeunesse, créneau hautement sensible, puisqu’il travaille à l’édification d’un lectorat pour les années à venir sur tous les autres secteurs de l’édition.
Un geste en faveur de la promotion de la lecture et de son support, le livre, est actuellement nécessaire pour garantir la survie de notre culture et de sa richesse éditoriale. N’y aurait-il pas là une place pour ajouter un nouveau critère d’évaluation afin que la politique mise en place soit pleinement une politique de civilisation ?