Dans cet ouvrage, Carl Gustav Jung racontait qu'il avait tout à la fois tenté l'exploration de son inconscient, mais surtout la structuration esthétique de ses fantasmes. Le livre rouge, c'est avant tout 16 années de traversées dans l'esprit du psychanalyste, et qu'un musée de New York va exposer le 7 octobre prochain, alors qu'à la même date aura lieu la publication du livre.
Après la mort de son auteur en 1961, l'ouvrage est resté dans la maison de Zurich avant d'atterrir dans une banque, vers la fin des années 80. Les héritiers auront résisté durant de longues années avant d'accepter qu'un historien de la psychologie, Sonu Shamdasani les contacte en 1997 pour opérer une traduction de l'oeuvre originelle.
L'aboutissement de ce travail, c'est un livre de près de 4,5 kg, qui sera édité par WW Norton & Company pour 195 $. La « confrontation avec mon inconscient » que relate Jung dans cet ouvrage met en jeu tout à la fois l'imagination active, ou le rêve éveillé, qui firent les joies des Surréalistes, mais également des scènes de dialogues intérieurs et surtout les efforts de l'homme pour parvenir à interpréter leur signification.
Le livre lui-même est un chef-d'oeuvre : orné de mandalas aux couleurs vives de symboles hindouistes représentant la plénitude, que Jung considérait comme une importante représentation de son développement psychologique et spirituel. Il incarne également le processus d'individuation, méthode de connaissance de soi dans la mesure du possible, et qui compte comme l'une des théories majeures de son travail. Selon certains, ignorer cette somme reviendrait à se fermer toute compréhension de ce que Jung a pu écrire après 1914.
Il semble d'ailleurs que Jung souhaitait que ce livre paraisse, mais qu'il redoutât surtout qu'on le prit pour un fou. Sa réputation de scientifique en aurait sûrement pris un coup, mais l'exposition prochaine au Rubin Museum d'art de New York, devrait révéler toute la profondeur de cette oeuvre.
Quelques extraits du livre sont accessibles à cette adresse.