Hier, la Haute cour de sûreté de l'État a rendu son verdict : quatre de prison pour Firas Saad, poète et écrivain accusé et reconnu coupable d'avoir « propagé de fausses informations ». Un jugement quasi ahurissant, délivré par un tribunal exceptionnel, révèle l'Organisation des droits de l'homme en Syrie, qui confirme le sinistre verdict.
L'ONDHS explique en effet que : « Firas Saad a été condamné hier par la Haute cour de sûreté de l'État à quatre ans de prison pour avoir propagé de fausses informations susceptibles d'affaiblir le moral de l'État. » L'écrivain est né à Lattaquié, et fut arrêté en 2006. Le procès a commencé en juin 2007.
« Il était de mon devoir de critiquer les aspects négatifs, notamment après que le président Bachar al-Assad eut souligné l'importance de la liberté d'expression. Dans mes écrits, j'exprime l'opinion d'une importante catégorie de Syriens », s'est défendu devant la cour Firas Saad.
L'AFP rapporte par ailleurs l'analyse d'Ammar Qorabi, président de l'Organisation. Selon lui, « le verdict constitue une sanction contre Saad, en raison de ses articles publiés sur l'Internet, analysant la position officielle de la Syrie sur la guerre qui a éclaté en 2006 entre le Liban et Israël, et concernant l'écrivain syrien Michel Kilo emprisonné en mai 2006 ».
Par voie de communiqué l'ONDHS s'est déclarée « choquée par le sévère verdict prononcé contre Saad. Elle demande aux autorités syriennes de le libérer, car la Constitution syrienne garantit le droit à la libre expression ainsi que la liberté de la presse ».
Aux dernières nouvelles, la Syrie se déclarait prête à entrer en guerre contre Israël...