The Late Age of Print, Ted Striphas, professeur agrégé dans le département de Communication et Culture de l'université de l'Indiana aux États-Unis, s'interroge sur les effets que pourraient avoir sur les ventes les extras que payent les éditeurs pour exposer au mieux leurs ouvrages en magasins, tel le principe « utilisateur-payeur ».
Son blog expose ses réflexions en temps réel sur « le but, le sens et la valeur du livre à un moment où, selon certains, ce medium a passé son âge d'or ». Il est le prolongement de son livre au titre éponymeThe Late Age of Print (Columbia University Press, 2009).
C'est un fait, les livres exposés en vitrine dans les librairies Barnes & Nobles aux États-Unis ne le sont que parce que les maisons d'édition ont payé une somme conséquente pour cela, afin bien évidemment d'inciter le lecteur à l'achat. « Ce n'est pas un secret », affirme Ted Striphas, se référant notamment aux travaux de Laura Miller à ce sujet, détaillé dans l'ouvrage Reluctant Capitalists : Bookselling and the Culture of Consumption (University of Chicago Press, 2006).
Ainsi, Barnes & Nobles se fait de l'argent sur son espace disponible en magasin, et cela, sans compter les profits engendrés par ces livres exposés en première ligne. Si l'accord semble parfait, les apparences peuvent parfois être trompeuses, selon le professeur.
En effet, Ted Striphas s'interroge sur les effets que pourrait avoir une « politique à la Wal-Mart » sur la présentation des produits chez une librairie telle que Barnes & Nobles.
Wal-Mart, tout comme la librairie, fait payer, ici les fabricants, pour exposer leurs produits de manière avantageuse en vitrine. A la différence que chez Wal-Mart, il s'agit plutôt d'une audition que d'un emplacement garanti. Si le produit en question a une incidence positive sur les ventes des produits situés autour de lui, alors c'est jackpot, il reste. Par contre, s'il fait chuter les ventes de ces derniers, il sera déplacé, sans discussion. Son approche est de maximiser à la fois les paiements pour emplacements et les ventes totales des produits en magasins.
Et c'est là que Ted Striphas questionne : « Ne serait-il pas intéressant de voir ce qu'il arriverait si Barnes & Nobles adoptait une approche « Wal-martesque » pour contrôler les effets du principe utilisateur-payeur sur les ventes de livres dans leur ensemble ? Serait-il possible que ces promotions aident la vente du livre concerné, mais diminuent les ventes nettes totales ? »
La librairie, lieu où les lecteurs peuvent acheter des livres en particulier, pourrait ainsi se présenter davantage comme un écosystème de vente au détail, où la vente d'un produit pourrait affecter celle des autres.
Et vous qu'en pensez-vous ?