Eternel curieux, Hubert Reeves vient de publier aux éditions du Seuil, un nouvel ouvrage au titre affirmatif : Je n’aurai pas le temps. Dans la chanson du même titre, Michel Fugain chantait :
Je n'aurai pas le temps
Pas le temps
De visiter
Toute l'immensité D'un si grand univers
Même en cent ans Je n'aurai pas le temps
De tout faire
Et pourtant, de ce côté-là Hubert Reeves n’est pas le moins mal loti. Du pays, il en a vu. Dans ce livre en forme de mémoires, l’astrophysicien revient sur les expériences de sa prime jeunesse dans la nature canadienne. Celles qui ont forgé sa passion pour le cosmos. Il s’interroge aussi sur les enthousiasmes et les déceptions de sa formation scientifique qui l'ont amené au désir de partager son savoir.
Dans sa quête philosophique, se sont mêlées par la suite la philosophie, la religion, la musique. Les rencontres d'autres grands esprits ont orienté le sien. Ses voyages autour de la planète l'ont amené à en devenir un défenseur fervent. C'est la vie exemplaire et singulière d'un chercheur d'aujourd'hui que Hubert Reeves nous raconte à la première personne. Avec photos et documents personnels.
Le quêteur témoigne pour susciter des vocations :
Le titre de son ouvrage ne fait même pas place à un conditionnel. Hubert Reeves est certain de manquer, mais aussi certain d’avoir beaucoup appris de cette planète. Peu de regrets en somme. Pour la première fois, l’homme se raconte, parle de son enfance au Québec, de ses engagements écologiques, de sa carrière scientifique.
Comme un contemplatif en haut de la montagne, il pose un regard clair sur ses semblables et sur la planète qu’ils habitent. Ce travail de mémoire relève d’une demande. Et pendant douze ans, Hubert Reeves a rassemblé les souvenirs dans l’espoir d’intéresser les jeunes à la vie scientifique. « C’est du moins ce qu’on m’a demandé au départ. » Entre ses mains, il tient ce qu’il voit aussi comme des archives, un témoignage sur les avancées scientifiques des dernières décennies.
Je n'aurai pas le temps, d'Hubert Reeves, Éditions. du Seuil, 2008, 340 pages, 19 €.