Langues régionales : « Et la potée auvergnate, monument historique ? »
Les langues régionales introduites dans la Constitution n'ont pas fini de faire jaser. Et dernièrement, c'est Jean-Louis Calvet, qui s'est exprimé à leur sujet. Alors que l'on se souviendra probablement longtemps du trait d'esprit sans appel du député Michel Charasse (UMP, Puy-de-Dôme) : « Et pourquoi pas reconnaître la potée auvergnate comme monument historique ?! », M Calvet revient sur ces langues appartenant désormais au patrimoine de la nation dans les colonnes de Télérama.
Pour le linguiste, le terme de « patrimoine » est « mal choisi », en ce qu'il évoque quelque chose « de mort ». Par ailleurs, « la Constitution ne peut pas reconnaître et énoncer dans son texte toutes les richesses d’un pays ».
Pour M. Calvet, il serait plus juste de noter que « la République respecte les langues régionales et les langues des migrants », car bien d'autres langues sont parlées dans le pays, à commencer par « l’arabe ou le kabyle, qui sont d’ailleurs bien plus pratiqués que les parlers régionaux », note-t-il.
Tout un débat que le linguiste considère comme « révélateur de nos peurs liées à la mondialisation ». Ces langues sont la propriété de ceux qui les pratiquent ; « un droit irrépressible » appuie-t-il. Et d'envisager des ponts entre les langues, qui seraient « sans doute une meilleure façon d’apprivoiser les langues étrangères ».
UN sondage réalisé par Sud Ouest avait montré que deux Français sur trois étaient favorables ou plutôt favorables à cet amendement. Le Sénat est allé contre le vote de l'Assemblée nationale mais des députés PS comptent faire passer le texte en deuxième lecture.
24/06/2008 - 12:10