Casanova, c'est une légende, plus que toute autre qui désormais poursuivra son aventure à la BnF, qui vient d'acquérir près de 3700 pages non reliées. Il s'agit d'un manuscrit de l'auteur né en 1725 et mort en 1798, « la plus importante acquisition patrimoniale de l'établissement », précisait l'établissement à l'AFP.
Parmi les textes du Vénitien, on retrouvera Histoire de ma vie, qu'un mécène aussi altruiste qu'inconnu a achetées (ées pour les 3700 pages...) pour 7 millions €. Si l'on est une seconde pragmatique, cela fixe le prix de la page à 1891,89 €, prix qui fera rêver n'importe quel pigiste au monde...
Toutes les aventures - passablement rock & roll - de ce type sont décrites dans ces mémoires, retraçant tous les aspects de sa personnalité, autant que les personnalités de l'époque qu'il a pu fréquenter. Et même les geôles vénitiennes, surnommées les Plombs, à cause de leurs tuiles.On y découvrira tout le travail éditorial qu'il a lui-même réalisé, avec biffures et autres ratures et corrections apportées sur ces textes.
Bien qu'Italien d'origine, l'oeuvre de Giacomo Girolamo Casanova est écrite en français dans le texte, et d'entrée, la BnF l'a qualifiée de « bien d'intérêt patrimonial majeur ». Et d'ajouter que ces pages constituent un « témoignage émouvant, une fresque vivante et haute en couleur ». Les récits autobiographiques parus sous son nom débutèrent vers 1780, mais Histoire de ma vie ne fut rédigé qu'à partir de 1789.
Un texte qui aura vécu autant que son auteur
L'aventure même de ces documents est épique : Casanova offrit à son neveu Carlo Angiolini vers 1798 le manuscrit, alors qu'il sentait sa mort venir. Par la suite, l'éditeur de Leipzig (Allemagne) le reçut en 1821 et les pages furent conservées dans le pays par la suite. C'est un membre de la famille de l'éditeur qui, ayant quitté l'Europe pour les États-Unis, les avait jusqu'à lors conservés.
Casanova lui-même avait passé sa vie à traverser l'Europe, avec des sentences comme suit : « Je n’ai jamais dans ma vie fait autre chose que travailler pour me rendre malade quand je jouissais de ma santé, et travailler pour regagner ma santé quand je l’avais perdue. »
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