est l'un des plus grands auteurs de la littérature jeunesse. Certains limiteraient cela au 20ème siècle, pourtant c'est la littérature jeunesse avec un grand J qu'il a bouleversée. J'ai immédiatement une douce pensée pour François Busnel qui, je l'espère, verra en la mort de cet artiste, l'occasion de reconsidérer ses propos sur la littérature pour enfants.
Maurice Sendak est parti aujourd'hui, à 83 ans. Sa plus grande œuvre, Max et les maximonstres a fait couler beaucoup d'encre. Edité en 1973 par l'Ecole des Loisirs, cet ouvrage fut l'objet de nombreuses critiques de psychanalystes comme Françoise Dolto en France. Après avoir fait une bêtise, Max est envoyé dans sa chambre sans dîner, enfermé dans sa chambre, il se laisse guider par son imaginaire qui le transporte dans une jungle profonde où il devient le roi des maximonstres.
La représentation de monstres aux dents acérées, d'un univers sombre et inquiétant, des sentiments d'abandon et de punition était pour beaucoup un danger pour l'enfant. Comment pouvait-on remettre en question la fonction de parent de manière aussi franche et évidente ? Comment pouvait-on parler de cauchemars à l'enfant sans le traumatiser ?
Après la controverse est venu le temps de l'admiration, en 1970 Maurice Sendak reçoit le prix Hans Christian Andersen pour l'ensemble de son œuvre. Max et les maximonstres sera d'abord adapté en opéra, puis en dessin animé, en ballet et enfin en 2009 au cinéma réalisé par Spike Jonze.
M. Sendak a donné un souffle nouveau à la littérature jeunesse en osant évoquer les peurs les plus profondes de l'enfant, ouvrant alors une voie royale aux auteurs contemporains.
«Un soir, Max enfila son costume de loup. Il fit une bêtise, et puis une autre…». Aujourd'hui, Monsieur Sendak vous avez fait la bêtise de nous quitter.
Au revoir, et merci.
Fanny Robin
Max et les maximonstres - BANDE ANNONCE VFpar WarnerBrosPicturesFrance