Alors que les éditeurs tancent Nielsen pour obtenir une source fiable de calcul de ventes de livres numériques, le cabinet d’expertise avait émis une réserve sur sa faisabilité. Objet d’informations encore peu fiables dans un secteur encore modeste, l’ebook ne semblait pas près de bénéficier d’un véritable outil de comptabilisation.
Ce sera bientôt chose faite, puisqu'il est « question de mois plutôt que d’années », a révélé Jonathan Nowell, président du pôle livres chez Nielsen.
(chiffres de ventes IDPF du marché américain par quarts d'années, premier trimestre 2010, source IDPF)
Malgré cette annonce surprenante car en contradiction avec celle de la semaine passée, Nowell n’a pas donné plus de détails. Reste que le projet ne verra pas le jour «
à moins qu’il soit compréhensible et solide », confirmant l’inquiétude que Nielsen éprouve face à la fiabilité des chiffres sur un secteur de cette importance et souligne qu’«
il vaut mieux ne pas avoir d’information du tout que de la désinformation ».
Cette déclaration est largement appuyée par une incitation envers les éditeurs de répertorier les ouvrages numériques sous un autre numéro international normalisé du livre (ISBN) que la version papier. L’idée est d’empêcher de confondre les marchés pour que le secteur numérique bénéficie d’une évaluation des ventes juste.
À cette fin, Nielsen a expliqué l’importance que revêt l’implication d’un grand nombre de revendeurs dans ce projet pour disposer d’un panel varié et étoffé. Une prérogative afin que le classement ne soit pas le reflet d’un seul poids lourd du marché. Une crainte justifié quand quelques cybermarchand empêchent la visibilité des petits détaillants.
Une formulation qui rejoint en partie les préconisations du SNE, lequel avait recommandé le recours à la norme ONIX ainsi qu'à un ISBN qui soit propre à chaque ebook. « L’ISBN identifie déjà séparément, dans tous les secteurs de la chaîne du livre, chaque manifestation commerciale d’une publication physique. » Rejoint sur ce point par Dilicom et Electre le SNE estime que ce respect d'une identité propre selon les formats « leur apparaît comme une des conditions du développement du marché du livre numérique. »