Je me souviens, Rebecca
France. Le Chambon-sur-Lignon. 1940.
Le pasteur André Trocmé et son épouse s'efforcent de faire passer clandestinement des familles juives, suite à l'armistice du Maréchal Pétain, vers les territoires inoccupés par les troupes allemandes. Les férus d'Histoire savent déjà que ce pacte franco-allemand donna lieu à la fameuse rafle des juifs à Paris, rassemblés au «Vel' d'Hiv», le Vélodrome d'Hiver, et emmenés vers leurs destins. , dont la famille est originaire de la région d'Auvergne, avait soif de conter l'héritage de courage, peu connu, que les anciens laissaient aux jeunes générations en place. Elle y a glissé un amour romantique fictif entre un jeune adolescent de quatorze ans, André (pas André le pasteur, attention!), qui peine à obtenir son certificat, et une jeune allemande juive, Simone, qu'il surnommera tendrement Rebecca.
Les apports documentaires véridiques et la fiction amoureuse se mêlent parfaitement. Je me souviens, Rebecca ne tire jamais trop vers le drame. On est chaleureusement mené tout au long de l'histoire sur une note de fraternité, justifiée par une histoire propre, les persécutions protestantes passées du village, et une franche camaraderie paysanne où chacun aide son voisin dans le besoin.
Les moments descriptifs des moissons sont réellement vivants et intéressants. Nathalie Somers nous démontre bien malgré tout que la vie doit continuer, le quotidien des fermiers en dépend (récolte, location de la Batteuse pour le village, la cueillette des myrtilles, le cochon tué…). L'amour du jeune André pour Simone évolue donc au rythme des saisons, où chaque moment passé loin d'elle, place le jeune homme dans la peur d'en être séparé à jamais. Les «deux tourtereaux» prennent le temps de vivre et de s'autoriser à apprécier chaque instants de fous rires, sans culpabiliser. Garçons et filles y trouveront leurs comptes!
15/10/2011 - 20:28