Les théâtres grecs en plein air subissent les affronts et les outrages du temps, et les archéologues viennent de lancer un appel au gouvernement pour obtenir une intervention rapide.
Patrie traditionnelle du théâtre, aux alentours du Ve siècle av. J.-C., ces hémicycles représentent une part essentielle de l'héritage tant national qu'occidental. Car si trente sont actuellement en état d'accueillir des manifestations culturelles, 73 autres nécessitent des réparations urgentes.
« Les anciens théâtres ont besoin d'être constamment préservés, quoique certains doivent être restaurés, mais le plus souvent, ils ont surtout besoin d'être utilisés », explique Petros Themelis, professeur d'archéologie classique. Et la profession de s'associer avec les architectes et des dignitaires politiques de Grèce pour faire pression sur le gouvernement.
« L'image de nos monuments est décourageante, a lancé l'ancien ministre de la Culture, Stavros Benos. Notre objectif est d'orienter de manière constructive le gouvernement sur cette problématique. »
Chaque année, des milliers de touristes se retrouvent à Epidaure, situé au nord-est du Péloponnèse où l'on joue Euripide ou Eschyle. Célébré pour son acoustique exceptionnelle, le théâtre n'a pas été plus épargné que ses condisciples. Bâti à l'exemple de celui de Dionysos à Athènes, au pied de l'Acropole, il a cependant la chance de pouvoir encore servir, contrairement à son modèle athénien.
« Nous pouvons les restaurer, mais la nature les détruira de nouveau », s'ils ne sont pas utilisés, poursuit Thémélis. Les archéologues estiment que 28 autres théâtres resteraient à découvrir, mais qu'ils n'ont pas encore é&té localisés. Mais l'urgence semble bien de se servir et de faire vivre ces lieux.