Hugh Howey nous apprenait le mois dernier que l'autopublication grignote des parts sur le marché américain du livre. Un nouveau bilan, à propos du commerce britannique, et publié par Nielsen ce vendredi, fait état d'une hausse de 79 % des ventes de titres autopubliés au cours de l'année 2013. Le segment à lui seul aura écoulé 18 millions de bouquins annuels au Royaume-Uni, pour une valeur de 59 millions £.
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Les chiffres ont été dévoilés ce matin à la conférence Literary Consultancy. L'année dernière, en volume, les ventes de livres imprimés ont chuté de 10 % quand le marché global aura affiché une baisse de 4 %. Les ventes numériques dans leur ensemble ont progressé de 20 % sur la même période, atteignant le nombre de 80 millions d'ebooks écoulés à l'année pour 300 millions £ en valeur.
Affichant une hausse de 79 %, l'autopublication montre les meilleurs signes de croissance, et ce, même si le segment ne représente encore qu'un petit 5 % des ventes globales : 323 millions de livres. Steve Bohme, directeur de recherche à Nielsen Book, estime que cet essor devrait se poursuivre et que si le marché numérique est en croissance ce serait pour beaucoup grâce au Do It Yourself.
Par ailleurs, l'analyste pronostique que tant que l'autopublication présentera des signes de croissance, elle sera envisagée comme une option viable par un nombre croissant d'auteurs. Et d'autant plus, selon lui, que leur tarification jusqu'à lors majoritairement fixée à moins de 1 £ l'unité a tendance à grimper pour se rapprocher des prix ordinaires du marché livresque.
Par extension, le fait que de plus en plus d'écrivains établis se lancent sur le segment est également susceptible de provoquer un effet boule de neige. Inversement, on peut désormais se faire connaître de manière efficace via l'autopublication.
Comportements d'achat
Selon Bohme, l'achat de titres autopubliés correspondrait le plus souvent à des achats impulsifs, dus aux découvertes faites en faisant des recherches par genre, ou via suggestions de recommandation. Le prix et le buzz se retrouvent au rang des premiers leviers d'achat, mais désormais le public serait en demande croissante de personnages récurrents et de séries.
La clientèle de l'autopublication serait très féminine : 37 % des achats ont été réalisés par des femmes âgées de 45 ans ou davantage, 32 % par des femmes plus jeunes. Les hommes âgés de plus de 45 ans pèsent pour 20 % des achats, contre 11 % pour ce qui concerne les hommes plus jeunes.
Quant aux dernières prévisions annoncées par PwC, comme quoi le marché de l'ebook devrait surpasser le papier au Royaume-Uni d'ici 2018, Steve Bohme s'est dit sceptique même s'il admet que cela n'est pas non plus catégoriquement impossible.