Le brigadier-chef Marc Bardelang menait hier une campagne de sensibilisation et de réflexes à adopter face à une agression. Parler. Toujours parler... Un élève l'interrompt : « Mais s'il nous menace : "Ne dis rien sinon je te tue" ? » Marc ne se dégonfle pas : « En vous le disant, le racketteur avoue qu'il a peur, peur de votre parole. »
Au lycée Jacques-Decour, dans le 9e arrondissement, les élèves ont ainsi eu droit à des cours de mise en situation pour se préparer pacifiquement à toute agression. En trois temps. Crier « au secours », ne pas céder « pour déstabiliser l'agresseur » et prendre la fuite, « car plus le racket dure longtemps, plus la victime est tétanisée ».
Les uns comme les autres doivent s'interroger, plonger dans leur expérience personnelle ou revivre des situations semblables. Pour Antoine, la leçon est comprise : « Pratique, on sait comment réagir. », mais Camille privilégie l'aspect psychologique : « Si ça arrive quand même, il faut tout de suite en parler pour ne pas être traumatisé. »
On le sait, l'agression est plus marquante que ce qui a été dérobé et le brigadier acquiesce : « Toutes proportions gardées, le traumatisme rappelle celui que l'on observe pour les victimes d'agressions sexuelles. Honteux de ne pas avoir résisté, le racketté tait l'événement et encourage le racketteur à repasser à l'acte. »
Chaque fois qu'il vient présenter son cours, il laisse son numéro de téléphone. Et se réjouit, quand on l'appelle pour lui dire que ça a marché.