En présence de Michel Edouard Leclerc et sous le regard du président de cette édition, Olivier Norek, le prix Landerneau du polar 2018 a récompensé Emmanuel Grand pour Kisanga. Le prix est décerné par un jury de 12 libraires – avec le soutien des 1178 libraires des Espaces culturels Leclerc.
ActuaLitté, CC BY SA 2.0
« Le polar permet de retrouver un regard neuf sur la société », indique Michel-Edouard Leclerc, saluant « une sélection très large dans le genre cette année. Nous avions des polars classiques, des thrillers, et même certains, avec un caractère socio-politique ».
Et le président Olivier Norek d’ajouter que les origines du polar, issues du roman noir, se sont renouvelées. « Cela fait quasiment un siècle que des flics courent après des bandits et les arrêtent à la fin. Ce qui fait qu’une certaine lassitude s’est installée. Le retour du roman noir avec une dimension socio-politique fait que l’enquête passe en arrière, pour avant tout montrer notre société. Et de façon ludique, on se retrouve à avoir lu 400, 500 ou 600 pages sans avoir sentiment d’être dans la prise de conscience ou apprentissage alors qu’on est en plein dedans. »
Avec Kisanga, chez Liana Levi, Emmanuel Grand signe un ouvrage qui tourne autour d’une entreprise minière, Carmin, qui signe un accord avec une structure chinoise. Le projet est celui d’exploiter un important gisement de cuivre au Katanga, province la plus méridionale de la République démocratique du Congo.
Une activité comme une autre, mais à la mort de l’un des cadres de Carmin, un dossier disparaît que les services secrets recherchent âprement – potentiellement en mesure de remettre en cause toute l’exploitation. Et puis, ce journaliste, Raphaël Da Costa, qui connaît bien les agissements de Carmin, ou encore Olivier Martel, chargé de superviser le projet d’exploitation, sur un délai bien trop court...
Pour Olivier Norek, « Kisanga n’est pas seulement un polar : c’est un de ces livres nécessaires qui ouvrent les consciences ».
ActuaLitté, CC BY SA 2.0
Visiblement touché, Emmanuel Grand souligne avant tout l’importance d’un prix qui émane de libraires, « tant ces derniers sont importants dans tout notre métier, de ceux qui écrivent jusqu’aux lecteurs ».
Le pitch : Il y a foule dans les salons du musée de la Marine. Sous les applaudissements de tout le gotha politico-économique, la compagnie minière Carmin célèbre le lancement de Kisanga : un partenariat historique avec le groupe chinois Shanxi pour coexploiter un fantastique gisement de cuivre tapi au coeur de la savane congolaise. Les ministres se félicitent du joli coup de com' avant les élections ; les golden boys de la City débouchent le champagne.
Mais au même moment, Carmin rend un dernier hommage à l'un de ses cadres décédé dans des circonstances suspectes tandis que les services français font appel à leur meilleur barbouze pour retrouver un dossier brûlant disparu à l'est du Congo. La mécanique bien huilée s'enraye et débute une course contre la montre entre une escouade de mercenaires armés jusqu'aux dents, l'ingénieur de choc chargé de piloter Kisanga et un journaliste opiniâtre qui sait mieux que personne que sous les discours du pouvoir se cache parfois une réalité sordide.
Auteur heureux, comme il se doit, « pour moi, évidemment, mais surtout pour le livre. C’est un ouvrage qui m’a demandé beaucoup de boulot : j’ai tendance à pas mal travailler, mais celui-ci a demandé une dose particulière de documentation. Le projet était très ambitieux, et j’ai souvent douté. Je suis sorti de ma zone de confort, pour prendre le risque d’embrasser une histoire entre deux continents et qui traverse assez largement les strates sociales. Grand risque, belle récompense, merci pour tout ».
Emmanuel Grand – Kisanga – Editions Liana Levi – 9791034900022 – 21 €
Paru le 15/03/2018
392 pages
Liana Levi
21,00 €
1 Commentaire
Passeur de lecture - JP
12/03/2021 à 17:41
J'ai beaucoup aimé Kisanga pour le travail qui a été fait et le plaisir de le lire. Il est à faire connaitre et il aide à connaitre cette région des grands lacs et ce pays immense de la RDC riche et qui attire les convoitises des multinationales. J'ai un filleul qui est originaire de RDC. Je fais partie d'une association qui milite pour les droits humains. Des crimes continuent à être commis en RDC dans l'ouest du pays contre les populations locales pour en particulier l'exploitation de l'huile de palme. Des paysans sont assassinés qui revendiquent leur terre extorquée pour la monoculture de l'huile de palme qui détruit les forêts (cf dossier Feronia-PHC)
Aidons-les dans leur combat.