Le faux pas verbal ne pardonne pas aux États-Unis, ainsi que Stephen King a pu en faire les frais. En avril dernier, c'est dire si ces gens ont la mémoire longue, King avait déclaré à la Bibliothèque du Congrès quelque chose du genre : « Si vous savez lire, vous pourrez vous débrouiller plus tard pour trouver un job. Si ce n'est pas le cas, alors il reste l'armée, l'Irak, je ne sais pas, un truc dans le genre. »
Pas vraiment subtil, même si l'on peut être d'accord. Mais les blogueurs se sont emparés de la chose, mettant en parallèle cette déclaration avec une opinion émise par John Kerry, ancien candidat, qui avait tenu un discours semblable, ajoutant plus globalement que les jeunes qui n'avaient pas joui d'une bonne éducation se retrouvaient « coincés en Irak ».
Entre temps, l'armée a répondu, par le biais de Paul Boyce, porte-parole. Même à l'armée, il en faut : pour lui les soldats ne sont pas que des porte-fusils, ce sont également des lecteurs voraces, assoiffés de pages et d'encre. De même, les troupes fraîchement constituées avaient un niveau de littérarité supérieur à la moyenne.
Depuis, ça tire à boulets rouges sur le romancier.
Et ce dernier de se défendre tant qu'il peut, mais refusant complètement de s'excuser. « Qu'on attaque mon patriotisme parce que j'ai dit que des enfants devraient apprendre à lire, et qu'ils auraient de meilleurs emplois de cette manière est méprisant. »
S'il soutient les troupes, il ne soutient ni ne cautionne la guerre, le King, ni d'ailleurs « une politique éducative qui limite les options d'avenir pour les hommes et les femmes à une seule carrière, qu'elle soit militaire ou autre ».