Depuis les fonds de ma mémoire, je me souviens d'un seul film qui fut mieux que le livre dont il était tiré : Fight Club, médiocrement traduit par Club de la Cogne... D'ailleurs, il n'est pas rare d'être foncièrement déçu par une adaptation — j'ai encore à l'esprit celle de Germinal, avec un Depardieu gros et gras comme un verrat... Bref, à moins d'adapter, ou de s'inspirer, on prend le risque de mal faire.
Cependant, la grève des scénaristes a profondément chamboulé tout ça. Nous vous le disions, nombre d'entre eux ont choisi de se consacrer à l'écriture de romans, durant cette période, quoique cela rapporte moins, évidemment.
Analyse qui tombe d'autant plus juste que certains films, comme No Country for old men a été primé, ou encore Persepolis, et la liste serait longue. Et qu'ils sont tirés de romans. Avec une adaptation méticuleuse.
Si d'un certain point de vue, il ne viendrait pas à l'idée de critiquer ce que Cronenberg put faire avec The Naked Lunc (Le festin Nu, de W. Burroughs), un film doit composer avec des obligations. Songez à l'énumération généalogique fastidieuse qui aurait pu avoir lieu dans le Seigneur des Anneaux...
No Country for odl men fut critiqué parce qu'un personnage central y meurt en plein milieu. Mais il en va de même dans le livre, et finalement, ce respect de l'oeuvre fait partie de la réussite du déroulement de son scénario. Et du succès, tant du livre que du film.
Bon bon = très bon ?
Cela reste subjectif, certes, et La croisée des mondes m'a récemment laissé tiède, alors que le livre avait recueilli un certain enthousiasme. Bref...
S'il ne saurait être admis qu'un bon livre fera un bon film, ce dernier part dans tous les cas avec de meilleures chances, un peu comme un canasson qui va courrir avec quatre pattes a un avantage face à celui qui n'en a que trois et demie. Mais cela pourrait inciter surtout à croire qu'il existe moins de différence entre un bon film et un bon livre que ce que l'on a cru jusqu'à présent, non ?