C'est la 39e édition, annonce Benoît Yvert, président du Centre National du Livre (CNL), et pourtant on fête les 20 ans de ces Belles étrangères... Curieux ? Non, c'est qu'il y eut plusieurs invitations lancées les précédentes années. Et voilà l'occasion de relancer, particulièrement pour cette édition, cette « manifestation culturelle de référence », lance le président.
Et comme on n'hésite pas à bousculer un peu les habitudes, cette année, 10 auteurs précédemment invités au cours des éditions passées reviendront. Et les pays à l'honneur sont l’Albanie, l’Autriche, le Canada, la Corée, L’Égypte, le Guatemala, la Nouvelle-Zélande, la Pologne, le Portugal et la Turquie. Mais avec eux, les auteurs amèneront un écrivain pas encore traduit ou en cours de traduction par un éditeur français, qu'ils souhaitent particulièrement mettre en avant, précise Gérard Meudal, le conseiller littéraire. « Il s'agit de faire découvrir ainsi une littérature différente, soit une filiation », ajoute-t-il, citant pour ce dernier cas, l'exemple du journalisme littéraire polonais, qui sera incarné par Hanna Krall et son 'filleul' (hmm... quel nom attribuer à ces auteurs présentés ?) Mariusz Szczygiel.
Benoît Yvert,
président du CNL
Gérard Meudal,
conseiller littéraire
Martine Grelle,
commissaire
Belles, belles, belles, comme l'amour... (oui, bon, c'est facile)
Ces couples sillonneront dès lors la France et une trentaine de villes, pour se présenter, présenter l'auteur choisi et propager la parole des livres venus d'ailleurs. Martine Grelle, commissaire des Belles étrangères ajoute que certaines destinations émanent du choix ou de la volonté des auteurs. Rodrigo Rey Rosa, auteur guatémaltèque, souhaitait par exemple aller à la rencontre de François Augieras. L'occasion de découvrir la région de Périgueux, où il est mort. Joseph Winkler, l'Autrichien, escomptait découvrir Alligny, en Morvan... où Jean Genêt vécut une part de son enfance... Voyages, découvertes et échanges : que rêver de plus, pour donner une définition de la littérature ?
D'ailleurs, cette initiative permet aux éditeurs, en partenariat avec le CNL de baisser les coûts « souvent légitimement élevés » de traduction, ajoute M. Yvert. Une forme de « subvention vertueuse » destinée à promouvoir ces autres, et sûrement pas une façon de se substituer aux éditeurs pour le CNL. « Un éditeur qui hésiterait à demander une subvention auprès du CNL ne doit pas venir, parce qu'il ne croit pas en son auteur », conclut-il.
Elles te rendront fou de joie....
L'an prochain, pour le 21e anniversaire, ce seront les États-Unis et les sciences humaines littéraires qui seront à l'honneur. Mais avant de se projeter aussi loin, on démarrera cette année, le 8 novembre, à Arles, où se trouvent les éditions Actes Sud, passées maîtres dans l'art de faire découvrir les talents d'ailleurs. Mais d'autres mériteraient tout autant d'être citées pour leur travail dans ce domaine.
On pourra découvrir la liste entière des écrivains et de leur 'pupille' (décidément, il faut leur donner un nom, à ces jeunes découvertes... Les Beaux étrangers ?), sur le document de présentation des Belles étrangères (PDF), et découvrir une brève interview de Benoît Yvert.