Dans son discours d'ouverture de Writer's Festival, à Sydney, Jeannette Winterson, l'écrivain, décorée de l'ODE, l'Ordre de l'Empire anglais, en 2006, a lancé comme un appel aux armes pour défendre la culture, tout en restant prudente sur certains aspects du festival.
Un peu avant son discours, elle avait en effet déclaré que pour elle, le Festival démontre une envie de culture de la part de la société, mais aussi pour le public de choisir des auteurs. « C'est le monde dans lequel nous vivons. Nous sommes tous à la merci de vautours ».
Mais l'engouement pour le festival démontre que la culture n'est pas morte et il répond à « un besoin, une faim qu'amorce le public. Ça me prouve également que les gens disposent d'une réelle impulsion créatrice, à la fois dans l'envie de créer et de participer, et cet instinct doit être alimenté ».
Résister sans hypocrisie
Pour elle, si l'art a disparu en grande partie de notre quotidien ce n'est pas l'effet d'une volonté reflétant les réelles aspirations publiques. L'imagination s'est fait couper les vivres par le pragmatisme, mais le Festival n'est pas là pour imiter « l'orchestre qui continue de jouer alors que le Titanic coule ».
La télévision a participé à ce meurtre de la culture, ce truc pourtant très sérieux pour les Français, et la pseudo-culture de Disney autant que son aspect populaire ont été imposés au détriment de l'art de de l'histoire oralement racontée.
Créer, une part de notre âme, pas un simple extra
« C'est comme un appel à sortir de l'engourdissement, voilà tout. On ne dit rien aux gens qu'ils ne sachent déjà, on leur dit que quelque chose est mis en terre sous l'accumulation de situations d'urgence créées par notre vie moderne. La vie créatrice est une partie centrale et non périphérique de notre existence, ni un luxe ou un plus accessoire. C'est notre imagination qui apporte des réponses à notre mystère et à celui du monde. »
L'imagination... la plus scientifique des facultés, parce qu'elle réalise l'analogie universelle, n'est-ce pas M. Baudelaire ?