Véronique Soulé

L'envahisseur est à nos portes...de poulaillers. On ne sait pas d'où il vient et ce qu'il veut mais les poules commencent à prétendre que les vers de terre viennent à manquer. Une seule solution, bâtissons des murs si hauts que ces petites créatures ne puissent franchir et protégeons nous! Et c'est ce que firent les poules devant la basse-cour médusée. Pourtant, tout l' hiver durant, les poules étaient tellement occupées à se mettre à l'abri que la vie et les saisons filèrent, sauf l'envahisseur, puisque il fut pris au piège dedans.

L'amitié et la méconnaissance de l'autre semblent des sujets qui tiennent à cœur à . Il nous avait amusés avec son personnage paranoïaque Edgar le rat. Il fait une petite apparition dans ce nouvel album et il prit, rappellez-vous, sa queue pour un importun. Au delà de la petite histoire drôlissime et absurde, l'album pose un second niveau de lecture traitant de la xénophobie, Jean-François Dumont y glissant quelques allusions évidentes pour qui sait regarder. Le choix des poules et du hérisson fait référence aux dits "voleurs de poules et mangeurs de hérissons", les Roms. Un niveau existant sans l'autre mais les deux se complétant, Une poule derrière un mur est un album plus riche d'enseignements que ne le suggère sa simplicité.

Les grandes personnes ordonnent aux enfants de faire tout un tas de trucs qui semblent parfois un peu étrange. Comme par exemple manger de la soupe, pour “bien grandir”. Justement, le petit garçon de cette histoire se demande ce qui arrivera lorsqu'il aura fini son assiette et qu'il aura tellement, tellement grandi que tout aura changé autour de lui.

Quand ses copains auront la taille de fourmis et qu'il sera plus haut que les arbres, est-ce qu'il ne regrettera pas un peu de l'avoir mangée, cette fichue soupe? Et puis, comment dormir quand le lit devient tout petit? Comment se laver, comment aller à l'école, comment manger, lorsque tout est démesuré ?!

Et si je mangeais ma soupe? est un vrai régal, un délice d'album au format tout en longueur. La plume de est légère, inventive et fantasque! Vraiment exquise! Son texte remarquable est magnifiquement servi par les illustrations adorables de , dont le style épuré et joliment rétro ne pourra que vous séduire!

Un album qui envoie du bouillon (à défaut de pâté) à offrir impérativement aux boudeurs de potages en mal d'excuses, aux papas faiseurs de tambouilles ou aux mamans minestrone. Pardon, mignonnes. Bonne lecture et bon appétit !

est une collection destinée à un public de dont l'objectif principal est d'aider les enfants à appréhender leurs soucis et angoisses tout en les amusant.

Ecrite par Stephan Valentin, psychologue et illustrée par Jean-Claude Gibert (studios Disney notamment), chaque bande-dessinée de la collection est composée d'un chien, Rocky et de la même bande d'amis et s'applique à mettre en avant des valeurs humaines (solidarité, courage, tolérance, partage…).

Pédagogique et didactique, d'un style plutôt académique, sans extravagance, la collection propose des conseils et des solutions pour chaque situation évoquée.  Allemande, la maison d'édition a choisi de proposer cette collection en français et vient de recevoir le Prix Saint-Maur en poche de la jeunesse 2014.

Dans ce nouvel opus, c'est la sécurité routière qui donne vie au récit et agite la bande d'amis, Arthur, Enzo, Mia et Rosalie, occupés à préparer en classe le permis Or. Pour faire passer le message de prévention des risques, en ville comme à la campagne, chaque enfant est placé dans une situation de danger ordinaire et apprend, grâce à Rocky (l'instructeur en quelque sorte) et à son entourage, à adopter un comportement plus responsable face à la route.

Sans prétention, sans intention moralisatrice, avec une pointe d'humour, le message, toujours simple,  passe sans difficulté. Concis et efficace, il pénètre chez le jeune lecteur, l'air de rien, impliqué dans l'histoire, complice des personnages, certes un peu caricaturaux, mais attachants et sympathiques, assurément proches.

Bien sûr, certains trouveront peut-être que l'ensemble manque de fantaisie, paraît un peu trop sage et "sérieux",  trop lisse, éduque finalement plus qu'il n'amuse, apporte peu de nuances, résout aisément la problématique sans rencontrer de contestation ou d'opposition intéressante, manque d'imagination pour aborder une réalité, certes banale, mais que d'aucuns aimeraient voir abordée de manière un peu plus audacieuse.

Néanmoins, même convenu, l'ouvrage reste interactif et divertissant et n'aura pas de mal à trouver sa place au sein des écoles.

Camille a été adoptée ! Voici qui est nouveau pour Charlotte qui, du haut de ses sept ans, parmi  son fidèle clan d'amitié, Philomène « Fifi », Nina et Justine n'avait pas encore rencontré cette figure familiale d'un enfant « rapporté ». Elle le dit avec empressement à sa maman. Charlotte est intriguée.

Vivant depuis deux ans à Singapour et entrant en classe de CE1 dans un Lycée français, la petite fille se lie facilement avec la nouvelle élève et tente de percevoir la marque d'une différence. Camille, d'origine chinoise, pourrait aisément passer pour une petite singapourienne, c'en est étrange et étonnant pour Charlotte. Camille semble dire que sa maman l'a choisie et donc aimée pour cela.

« Et moi ? », se demande Charlotte.

Prenant le sujet par l'autre bout de la lorgnette, si nous pouvions dire, aborde avec beaucoup de tendresse et de tact l'adoption avec les lecteurs qui savent juste lire, en prenant la petite Charlotte comme le personnage central de l'histoire et Camille comme le point de départ de son questionnement. L'auteure marque la différence de façon originale, puisque la petite Camille ne semble pas être « l'étrangère » à Singapour.

Devant l'exemple d'une Camille « choisie », Charlotte se questionne quant à la valeur de l'amour que ses parents lui portent avec ce lien naturel, sur son intensité, mettant à égalité par ailleurs tous ces amours portés. L'auteure note que la différence n'a justement donc que peu d'importance, ne mettant pas pour autant de côté les origines puisque la petite Camille revient sur le lieu qui l'a vu naître à la fin de l'histoire, accompagnée de ses parents de cœur. La rencontre des deux mamans est touchante. Camille est adoptée est abordé avec des mots simples.

Thanos, quand il était petit, c’était le gamin brimé dans la cour de récréation des super héros : harcelé par ses petits camarades, il en a fomenté une haine farouche pour tout ce qui l’entoure.
Conclusion : des qu’il y a moyen de mettre en péril l’humanité, l’univers et plus si affinités, il ne s’en prive pas.

Voilà bien longtemps, Les Célestes donnèrent vie aux Éternels, des créatures dont la mission était protéger la planète et ses habitants.

Pour eux, elle se nomme La Grande Machine - littéralement, d’ailleurs. Pour nous humains, c’est la Terre.

Et Thanos, avec la complicité d’un traitre, au sein des Éternels, est bien décidé à détruire La Machine. Alors, oui : seule la mort est éternelle. Mais à force de ressusciter, les Éternels l’ont oublié…

A partir des personnages qu’avait imaginés Kirby (largement inspirés de légendes et de mythes anciens), cette aventure ouvre une porte intéressante sur les gardiens de notre monde. Le tout avec un trait et une couleur quasi-divines….

Trois histoires autour du loup, trois univers graphiques très différents, trois écritures chantantes pour trois régions du monde.

raconte l'histoire d'une petite grand-mère qui échappe au loup grâce à la ruse et à une pastèque. Une ode aux grands-mères qui aiment faire la fête. Hélène Micou utilise de jolis découpages très colorés pour illustrer ce conte portugais.

Les Trois Petits Pourceaux revisite l'histoire des Trois Petits Cochons, dans une version plus cruelle : un seul des porcelets s'en sortira vivant et mangera notre loup qui souffle, qui crache et qui pète après l'avoir fait mijoter toute la nuit. Un conte du Pas-de-Calais illustré de gravures de Joëlle Jolivet.

Dans Petite fille et le loup, une enfant désobéissante charme le loup en chantant un doux refrain. Les découpages aux teintes africaines de Chris Raschka illustrent ce conte afro-américain très populaire aux Etats-Unis.

Et quand vous en aurez assez de lire ces trois histoires à vos enfants (qui en redemanderont, c'est certain !), trois conteuses — Praline Gay-Para, Coline Promeyrat et Agnès Hollard —prendront le relai grâce au CD (très décevant car il ne parvient pas à rendre la musicalité de ces trois jolis contes) qui accompagne Au loup !