Les cités obscures : L'Echo des Cités. Histoire d'un journal

Dahoé est née dans un pays, loin, très loin de notre Occident : au Zanskar ! Là-bas, les filles ainées se marient et les secondes deviennent nonnes. Tous les habitants travaillent la terre pour avoir de l'eau et de l'orge. Namkha est la meilleure amie de Dahoé. Ensemble, elles rient, jouent, s'amusent et sourient à la vie. Ensemble, elles le seront toujours, elles se l'ont promis. Seulement Dahoé a un secret, un secret très lourd à porter, un rêve très difficile à réaliser. La jeune fille ne veut pas se marier, elle souhaite une autre vie. Mais est-il possible de vivre autrement que selon la tradition ?
Le Zanskar, ce « petit Tibet » lointain, est décrit dans ce roman avec un réalisme poignant. La vie, simple et redondante, est la seule que connaissent les habitants. Personne ne sait ce qui se cache derrière les cimes des montagnes. Peu sont ceux qui savent lire et écrire car l'instruction est un luxe dont rares sont les familles qui peuvent se l'accorder. Le portrait dressé, celui de cette adolescente qui va se battre pour défendre ses idées, est extrêmement touchant.
Dans Dahoé ressemble beaucoup à chacun d'entre nous. L'éloignement des kilomètres n'empêche pas la proximité des pensées. Nous nous identifions donc à cette jeune fille qui découvre la vie avec un regard neuf et juste, et nous la suivons jusqu'au bout de son long périple en retenant notre souffle... et en espérant, comme elle, que ses rêves se réaliseront.

« Connaissez-vous Carmen, la petite poulette qui en a sous la crête ? Son frère Carmélito, le téméraire petit poulet rose ? Leurs copains Coquenpâte, Coqsix, Molédecoq, Hucocotte et les autres agités du poulailler ? Voyages, humour, émotion, frisson et fantaisie … Voilà ce que vous trouverez dans le collector des quatre premières aventures des P'tites Poules. »

Cet album contient La petite poule qui voulait voir la mer, Un poulailler dans les étoiles, Le jour où mon frère viendra et Nom d'une poule on a volé le soleil ! Chaque histoire renferme un double niveau de lecture qui permet, si on le désire, de découvrir un épisode historique, un fait scientifique ou le mythe du minotaure comme dans le dernier opus de la série.

Il est rare actuellement de trouver des ouvrages sachant aussi bien mélanger les genres de manière intelligente et intéressante. Par exemple, dans le premier volume, une petite poule va croiser, en pleine mer, la route de Christophe Colombes et trouver l'Amérique en même temps que lui. Il ne tient qu'a vous de compléter ces connaissances.

Mais ce n'est pas la moindre des qualités que possède cette série. Que ce soit dans les textes ou dans les dessins l'humour est omniprésent et les situations complètement farfelues, comme cette classe d'extraterrestre en voyage scolaire sur Terre.

Vous pouvez aussi retrouver toutes leurs aventures dans des volumes individuels, actuellement au nombre de huit. Ce n'est pas une obligation, plutôt un conseil, mais il est plus intéressant de lire leurs histoires dans l'ordre. Alors, bonne rigolade …

Folio ne propose pas que des rééditions en format poche,mais parfois des inédits. Le 2 mars est sorti Abécédaire. Mots et rites d’ailleurs, de Tobie Nathan. L’héritier du passionnant et passionné Georges Devereux, et son ethnopsychiatrie, dédie ce recueil au grand ethnologue, Marcel Mauss. 

Tous les textes sont tirés de chroniques réalisées par le psychologue pour Philosophie Magazine, augmentés. Amok de Malaisie et des Philippines, les cultes de Cargo de Vanuatu, les djinns, Oedipe, le Faamu de Tahiti, la médiumnité, la Sphinge, le Vaudou, Lilith… mais aussi l’utérus ou la vulve joyeuse des Mystères d’Eleusis…

Tobie suit ici “le modèle” que proposait Marcel Mauss, et nous fait découvrir ces "concepts" peu connus, voire inconnus du grand public, agrémentés d’une dizaine de dessins de Frédéric Bony. L’édition s’accompagne d’une version livre-audio numérique, à récupérer par un QR code. 

“Les anciens pensaient que l’utérus, l’organe féminin, avait une vie propre, une existence autonome, qu’il était une sorte d’étranger à demeure au sein de la femme…”

Qui étaient donc ces mystérieux druides, dont le représentant le plus célèbre est Panoramix ? Peut-être le plus grand spécialiste de l'ancienne Gaule, « nos ancêtres », Jean-Louis Brunaux, s'appuie sur de rares écrits, les témoignages de philosophes antiques contemporains, ou les découvertes archéologiques récentes – œuvres d'art, monnaies, outils et éléments de pharmacopée –, pour présenter ces figures de la sagesse celte.

Des sources extrêmement limitées, mais précieuses pour comprendre leur large rôle dans ces communautés de l'Europe occidentale.

L'auteur d'Alésia clarifie notamment un point : contrairement à la description de Maximus César, ce n'était pas les druides mais les vates qui pratiquaient les sacrifices. Ils étaient en revanche impliqués dans l'éducation et la jurisprudence, contrôlant les écoles et les jugements. Des astronomes et des devins qui interprétaient le mouvement des astres aussi.

Un rôle politique encore, leur influence sur les pratiques religieuses gauloises et leur capacité linguistique qui leur permettait de servir d'ambassadeurs, comme dans les négociations d'Hannibal lors de la traversée des Alpes.

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Ils étaient reconnus par les Grecs dès le VIe siècle avant J.-C. et leurs pratiques incluaient des philosophies comparables à celles des Pythagoriciens, notamment dans le principe de la métempsychose - les âmes qui se réincarnent après la mort dans de nouveaux corps.

Les druides formaient finalement un corps puissant et fédéré, se réunissant dans des assemblées composées de représentants de différentes communautés gauloises. Ces assemblées, inspirées peut-être des modèles phocéens de Marseille, visaient à unifier les diverses tribus gauloises sans pour autant aspirer à une royauté.

L'auteur de la première biographie de Vercingétorix peint le portrait d'une « nation » en formation, préfigurant certains traits distinctifs de la future France. Une synthèse précieuse et rare.

En Zamonie, à la Citadelle des Dragons, le parrain en écriture du futur grand auteur Hildegunst de Taillemythes vient de quitter ce monde. Comme la plupart des dragons lettrés (ils le sont presque tous…) de la Citadelle, Dancelot de Tournerimes va laisser en héritage à son filleul sa sublime bibliothèque. Avant de mourir, il va montrer au jeune Hildegunst (à peine 77 ans...) le manuscrit «parfait» en lui disant bien qu'il ne connaît de son auteur qu'un bref échange de lettres. Dans celles-ci, Dancelot lui conseillait de se rendre à Bouquinbourg, la Cité des livres qui rêvent pour se faire éditer au plus vite… Il n'entendra plus jamais parler de lui.

Hildegunst décide de partir à son tour pour Bouquinbourg en espérant retrouver cet étrange auteur, mais, ce qu'il va réellement rencontrer est un peut-être un peu plus compliqué que cela, mais surtout beaucoup plus profond…

Alors que est une véritable figure de la littérature jeunesse et adolescente en Allemagne, en France il reste assez méconnu.

La Cité des livres qui rêvent est un réel chef-d'œuvre, une ode à l'écrivain, à l'écriture et à la lecture. Un livre qui fait aimer les livres. Nous avions lu, il y a quelques années, le Maitre des Chreques et étions tombés amoureux de l'univers fantasmagorique de l'auteur. Celui-ci a été écrit avant L.M.D.C et l'ensemble forme déjà un merveilleux tout.

Très loin de ce que nous avions pu lire jusque là, l'un comme l'autre sont des romans pour jeunes lecteurs aguerris tellement l'univers est riche et l'écriture merveilleuse et poétique. Il est assez rare de féliciter les traducteurs dans la littérature adolescente, avec LaCité des livres qui rêvent, nous remettons à François Mathieu et Dominique Taffin-Jouhaud un césar d'honneur. Une vraie réussite et l'on espère sincèrement que les Editions des Grandes Personnes auront l'excellente idée de faire paraître les suivants…

Scrutant le ciel lors d'une agréable veillée, les braves p'tites poules remarque soudain une nouvelle constellation d'étoiles bien étrange, en forme de casserole ! Aïe !

Se moquant, Pédro le Cormoran leur annonce donc leur fin prochaine par la fermière.

Tandis que Carmen, Carmélito et Bélino le petit bélier préparent la grande fête de l'étoile Poulaire, Coquenpâte, Bangcoq et Molédecoq tente de se débarrasser de l'objet de cuisine en l'abandonnant au terrible « Abominable », molosse du moulin de la rivière Kipu.

Pourtant, la fête de l'étoile Poulaire contraindra toute la petite troupe de p'tites poules à récupérer la menaçante et rutilante casserole.

Enfin, un nouvel album du duo des deux « christian », et.

Pour ceux et celles qui ne connaîtraient toujours pas cette bonne série pour les plus jeunes, nous recommandons de découvrir les origines des personnages avec « La petite poule qui voulait voir la mer ». Les auteurs nous régalent en détournant des éléments de la culture historique ou artistique au fil de leurs histoires pleines d'humour. Aussi les P'tite poules rencontrent-elles Christophe Colomb dans ce premier tome, Jean de La fontaine dans « Jean qui dort et Jean qui lit » ou le légendaire Basilic dans « les p'tites poules, la bête et le chevalier ».

Ludiquement, les auteurs jonglent astucieusement avec le vocabulaire et font le tour de la curiosité, basilic - monstre ou plante- et basilique par exemple.

Bagdadi, le nouveau personnage de ce 12ème volume, rend hommage à l'astronomie et surtout au sucre et à la gourmandise. Un vrai plaisir pour les petits qui savent lire !

Ce commence par une liste de quinze prénoms. Quinze garçons qui jalonnent le parcours sentimental de notre marathonienne de l'amour qu'est Ruby Oliver. Ruby a quinze ans, des lunettes et trois amies, Cricket, Nora et surtout Kim, son inséparable. Elle va dans un lycée très côté, fréquenté par l'élite de Seattle. Elle vit sur un bateau, avec ses deux parents loufoques et envahissants. Elle est surtout très amoureuse de Jackson, son petit ami très populaire. Tout semble donc aller pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Mais en dix jours, tout va basculer... A travers les anecdotes burlesques sur les ratés amoureux, les tribulations affectives, les petites trahisons, les mesquineries amicales et les grandes questions existentielles, Ruby tente de soigner ses peines de cœur et, plus concrètement, ses crises d'angoisse. Cette liste de garçons, c'est sa psy qui la lui à demandée, pour commencer sa thérapie...

Les trentenaires ont Bridget Jones, les adolescentes ont désormais la leur en la personne de Ruby Oliver. L'héroïne décrite par E. Lockhart, un peu gauche, hésitante et attachante, saura vous consoler de vos déboires sentimentaux. Jeunes filles: quelle que soit l'humiliation, la perfidie, la cruauté que vous ayez subi au lycée, vous serez rassurées de voir que Ruby a vu pire. Vous vous sentirez bien moins seules et chagrinées en sa compagnie. Ruby Oliver sera bientôt votre meilleure amie…

Le tome 2 est également paru: Le retour de l'allumeuse.

Sur la Place Saint Marc étaient stockées au sol deux grandes colonnes monolithiques ramenées de Césarée par le Doge Domenico Michiel au début du XIIème siècle.

Ce n’est que près de cinquante ans plus tard que l’architecte lombard Nicolo Lombardo trouva le moyen technique de les dresser sur la place où elles se trouvent depuis.

Bartolomeo Colleoni, pendant de nombreuses années s’est battu pour la Gloire de Venise qui en a fait son Capitaine Général au milieu du XVème siècle.

A sa mort, il a légué une somme considérable à la Sérénissime pour poursuivre la lutte contre les Turcs en échange de quoi, il demandait que sa statue soit érigée face à Saint Marc.

C’est l’artiste florentin Andrea Verrocchio qui fut chargé de la réalisation de cette statue équestre.

Lorenzo Lotto,, peintre vénitien contemporain de Titien. Veronica Franco, courtisane et poétesse qui fut offerte à Henri II, roi de France, lors de son séjour à Venise et dont Tintoret fit le portrait. Elena Lucrezia Cornaro Pisco, mathématicienne et première femme titulaire d’un doctorat de philosophie de l’Université de Padoue. Paulina, petite orpheline, chanteuse dans le chœur de l’Ospedalette quand les armées de Napoléon étaient aux portes de Venise. Viola Sagredo, sculptrice entrevue en coup de vent sur le Campo Santi Giovanni et Pado et photographiée à la sauvette par un reporteur en manque d’inspiration.

Chacun de ces personnages, réels ou romanesques, sont le prétexte, pour, à une promenade dans les rues de Venise.

Imaginées librement à partir de faits réels, ces nouvelles lui permettent de laisser libre cours à son imagination pour nous faire découvrir quelques unes des pages de l’histoire de cette ville mythique, quelques uns de ses sites tellement connus dont elle soulève cependant quelques voiles tout en s’arrogeant la liberté de combler quelques vides !

C’est une belle manière d’entrer en connaissance avec cette cité source de tous les fantasmes, de tous les excès, dont la richesse et le rayonnement ont couvert toute la Méditerranée, dont les Palais nombreux et magnifiques semblent nager sur les eaux de la lagune, dont l’isolement magique dû à l’omniprésence de l’eau fait de sa création un rêve fou et un exploit technique remarquable.

A l’issue de la dernière des histoires qu’elle nous raconte, il est difficile de refermer ce livre attachant dont on regrette qu’il se termine si vite, dont on se dit qu’il aurait dû explorer encore d’autres pans secrets de l’histoire de cette ville, dont on imagine d’autres découvertes que nous aurions pu faire avec elle sur les places et les ponts, dans les palais ou sur les flots.

C’est une magnifique invite à la découverte, à la visite libre et surprenante de cette ville qu’un plus grand nombre de sujets aurait définitivement permis de jeter à l’eau tous les guides touristiques et tous les livres d’Histoire pour se laisser mener par la petite histoire.

Après des années de long apprentissage, il est devenu un Maître dans sa spécialité. Personne mieux que lui ne sait faire tourner les aiguilles du temps avec autant de talent, tant et si bien que les commandes lui parviennent de partout dans le Pays.

Ensuite il y a l'Ecrivain !

Lui aussi est un Maître en son métier. Il sait lire les messages du monde et les écrire, les raconter, les maintenir en vie, leur faire redonner la vie.

Enfin il y a le Guerrier !

Il a tout appris des Grands Maîtres, lui aussi ! Jusqu'à parvenir à vaincre le terrible fauconnier qui a autrefois assassiné son père puis tué son frère. Loin de la seule vengeance, le Guerrier a, pour cela,surtout atteint le degré le plus élevé de maîtrise du combat.

Et puis, aux confins du monde connu, il y a un royaume imaginaire dont le roi est écrasé de chagrin du fait de la perte de sa chère Elvira. Du monarque éclairé et clairvoyant, il ne reste plus que des larmes que son fidèle conseiller Guillaume ne parvient pas à faire tarir. Pour le plus grand malheur des habitants du royaume.

Chacun des trois hommes a reçu, a perçu, a senti le besoin de tout quitter pour diriger ses pas vers une nouvelle quête, plus haute, plus considérable, plus grandiose que ce que son haut niveau de maîtrise de son art lui a jamais permis d'atteindre. Trois chemins au départ si éloignés vont converger vers une unique destinée : la Cité sans Aiguilles du Roi Blanc devenu Roi Fou !

Il était une fois……

Ce roman n'est pas un roman ! C'est un conte triste et gai à la fois pour enfants sages ou pas. Mais comme il est un peu ardu parfois, il faut que les enfants soient un peu grands pour l'appréhender. A moins qu'il ne s'agisse d'adultes ayant oublié de grandir ! Car il reste indispensable d'avoir gardé des yeux d'enfant pour voir toute la beauté de ces pages.

Marc TORRES réussit en un seul livre à écrire mille contes à la fois qui, en soi, auraient pu certainement s'auto suffire et qui, agglomérés, en font un ouvrage d'une saisissante dimension et d'une poésie infinie.

Le texte est d'une fraîcheur délicieuse, a des échos des histoires qu'on raconte aux petits garçons et aux petites filles pour les faire rêver avec des héros forts, droits, vaillants humbles, persévérants, humains mais exceptionnels. Il est émaillé de sentences qui semblent tout droit issues de la sagesse populaire : des sentences qui vantent les qualités des hommes, les encouragent à terrasser leurs défauts, les poussent à devenir meilleurs pour eux et pour les autres, leur permettent de se surpasser pour atteindre au sublime dans leur art et ouvrir la voie aux autres.

Tout cela est mis en scène de manière sensible et magistrale avec une écriture moderne qui ne renie en rien ses inspirations passées, avec un petit côté parfois anachronique devant l'intense agitation du monde.

C'est une immense leçon de vie et d'acceptation de la mort, une leçon revue et corrigée d'un humanisme écologique profondément attaché au vivant et tolérant, une leçon de tradition et de transmission du savoir, de continuité et d'espoir.

C'est un magnifique message auquel il est plus que souhaitable, même si peu probable, de donner l'écho le plus large y compris s'il doit encore paraître archaïsant.